vendredi 29 janvier 2016

La croissance est de retour mais à petite vitesse

Sans surprise, la croissance au dernier trimestre de l'année 2015 aura été de 0,2 % portant la croissance sur l'année à 1,1 % contre 0,2 % en 2014. Après trois années de stagnation, ce taux de 1,1 % est mieux que rien mais au regard des espoirs mis dans le fameux alignement des planètes (baisse du pétrole, des taux et de l'euro, CICE, pacte de responsabilité....), le résultat peut apparaître bien modeste. Le retard de la reprise de l'investissement, le ralentissement chinois, les effets des embargos avec la Russie.... ont pesé plus que prévu sur la croissance française. Ce taux de 1,1 % a été insuffisant pour réduire le chômage. 
Au 4ème trimestre, l'investissement, la formation brute de capital fixe (FBCF), a porté la croissance avec une progression de 0,8 % contre 0,1 % au trimestre précédent. En revanche, la consommation a déçu en se contractant de 0,4 % contre + 0,4 % au 3ème trimestre.  La demande intérieure finale hors stocks  contribue à la croissance pour +0,1 point (après +0,3 point le trimestre précédent).

Grâce à la dépréciation de l'euro et à l'amélioration de la compétitivité des entreprises, les exportations ont progressé de 0,6 % après -0,6 %. Les  importations sont connu une forte croissance du fait de l'amélioration du pouvoir d'achat des ménages générée par la baisse des cours de l'énergie. Les importations ont en effet progressé de 1,6 % après +1,5 %. De ce fait,  le commerce extérieur a contribué négativement de 0,3 point à la croissance après -0,7 point. À l'inverse, les variations de stocks y contribuent positivement (+0,5 point après +0,6 point).

La production totale de biens et services  a progressé de 0,5 % au quatrième trimestre après +0,3 %. L'industrie manufacturière a connu une augmentation de 0,9 % après +0,2 %. À l'inverse, la production d'énergie se replie du fait de la baisse des prix et des conditions climatiques. La production de services marchands augmente au même rythme qu'au troisième trimestre (+0,5 %). Bonne nouvelle, dans la construction l'activité rebondit (+0,7 %) après huit trimestres de baisse.

En moyenne sur l'année, la production totale progresse de 1,3 % (après +0,7 % en 2014) : elle accélère dans l'industrie manufacturière (+1,4 % après +0,3 %) et dans les services marchands (+1,9 % après +1,2 %) mais la baisse s'amplifie dans la construction (-2,6 % après -2,2 %).


Le PIB et ses composante

jeudi 28 janvier 2016

Panne de la micro-entreprise en France

Selon l'INSEE, en 2015, 525 100 entreprises ont été créées en France, soit 5 % de moins qu'en 2014. 

cette baisse es imputable à la forte contraction des immatriculations de micro-entrepreneurs (- 21 % par rapport à 2014). En revanche, les autres créations d'entreprises progressent fortement (+ 13 %), particulièrement celles des autres entreprises individuelles (+ 28 %) et, dans une moindre mesure, celles des sociétés (+ 4 %).
Du fait de la crise dans le bâtiment et du durcissement du régime des auto-entrepreneurs,  la construction contribue à la moitié du recul général avec une baisse des créations de 17 % en 2015
Tous types d'entreprises confondus, les créations diminuent dans presque toutes les régions. En revanche, elles s'accroissent en Île-de-France où elles sont portées par le succès du transport de voyageurs par taxi (qui inclut les entreprises de véhicules de transport avec chauffeur) et celui du secteur des « autres activités de poste et de courrier ».
Hors micro-entrepreneurs, seules 8 % des entreprises sont employeuses à la création. Elles démarrent alors en moyenne avec 2,5 salariés.
Pour les créateurs individuels, l'âge moyen se maintient à 38 ans et la part des femmes atteint 40 %.

La bonne année de l'assurance-vie en 2015


L’assurance-vie a conforté, en 2015, sa position de premier placement d’épargne en France avec une collecte nette de  24,6 milliards d’euros. Sa première place n’a été menacée que par le Plan d’Epargne Logement qui devrait avoir collecté près de 20 milliards d’euros en 2015 (18 milliards d’euros sur les 11 premiers mois de l’année).

 En décembre, l’assurance-vie a conclu en beauté l’année avec un 24ème mois d’affilé de collecte positive. Elle s’est élevée à 1,7 milliard d’euros. Au 31 décembre, l’encours a atteint  1580 milliards d’euros.


Les unités de comptes ont un peu plus séduit les épargnants

Les cotisations en unités de compte ont connu un relatif succès en 2015. Les unités de comptes ont représenté 20 % de la collecte brute. Le poids des unités de comptes dans l’encours total est passé de 14,9 % en 2011 à  17, 8 % en 2015.


Le triptyque magique de l’assurance-vie a fait recette

L’assurance-vie permet toujours aux ménages de concilier sécurité, liquidité et rendement. En 2015, avec des taux de rendement de 2,3 % pour les fonds euros dans un contexte de taux d’intérêt historiquement bas et avec des unités de compte au rendement supérieur à 4,1 %.

L’assurance-vie a bénéficié d’un bon niveau de compétitivité d’autant plus que les pouvoirs publics ont diminué les taux du Livret A et du Plan d’Epargne Logement.  Il en a résulté une décollecte de de 11,02 milliards d’euros pour le Livret A et le Livret de Développement Durable en 2015.

Par ailleurs, l’attractivité de l’assurance-vie tient toujours à son régime fiscal et à la facilité de retrait de l’épargne investie.

 

Les Français ont été plus fourmis que cigales

Ces bons résultats de l’assurance-vie ont été réalisés dans un contexte de fort taux d’épargne des ménages (15,5 % du revenu disponible brut  au 3ème trimestre). Ce regain d’épargne a été rendu possible par l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages (progression d’au moins 1,6 % en 2015) ainsi que par la faiblesse de leurs investissements en particulier dans l’immobilier. Pour la quatrième année consécutive, l’investissement des ménages  est en recul, de plus de 3 % en 2015. En 2014, la chute avait dépassé 5 %. Les ménages ont économisé une partie des gains générés par la baisse du prix de l’énergie et ont accru leur épargne financière.
 

 
 

mercredi 27 janvier 2016

Emploi : une nouvelle année en enfer !

 

La France, à la différence, de ses partenaires économiques, les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni mais aussi l’Espagne, n’aura pas réussi à réduire le nombre de ses demandeurs d’emploi au cours de l’année 2015. En un an, le chômage a progressé de 2,6 %. Sur le dernier mois de l’année, la progression a été de 0,4 %.

 

Fin décembre 2015, la France métropolitaine comptait 3 590 600 demandeurs d’emploi en catégorie A. Toutes catégories, le nombre de demandeurs d’emploi est de 5 475 700 personnes. La durée moyenne d’inscription des sortants est de 307 jours en progression de 17 jours en un an (-3 jours en décembre).
 

Au mois de décembre, le chômage (catégorie A) des moins de 25 ans repart à la hausse, + 0,7 %. Néanmoins, il baisse de 4 % sur un an. La progression des demandeurs d’emploi de plus de 50 ans est la plus inquiétante. Sur un an, la hausse atteint 8,4 % (+0,6 % sur le mois de décembre). De plus en plus, les entreprises se délestent des travailleurs seniors afin de réduire leurs coûts salariaux. Cette augmentation du chômage des plus de 50 ans pose la question de la formation professionnelle et de la retraite. Sur ce dernier point, l’accord AGIRC/ARRCO du 30 octobre 2015 incite financièrement les salariés à liquider leurs pensions un an après l’âge légal (62 ans dans la limite des 67 ans). Du fait du chômage croissant des actifs les plus âgées, il y a un risque réel de minoration des pensions et de transferts de charges des caisses de retraite au détriment de Pôle Emploi, pour résumer un tarnsfert entre caisses vides.
 

Le contexte favorable du début de l’année n’aura donc pas suffi pour juguler le chômage. Le fameux alignement de planète - baisse du prix du pétrole, baisse des taux d’intérêt, baisse de l’euro, baisse de la rigueur budgétaire, mise en place du pacte de responsabilité, CICE… a, au mieux, ralenti la progression du chômage mais n’a pas permis un retournement de la courbe. Le faible taux d’utilisation des capacités de production et la trop faible reprise de l’investissement expliquent le fait que les créations d’emploi n’ont pas été suffisantes pour absorber l’augmentation de la population active. Pour avoir des effets sur l’emploi, la croissance aurait du être de 1,5  % et non de 1,1 %. En 2016, l’amélioration de la croissance risque d’être trop faible pour véritablement aboutir à une décrue massive du chômage.

Petite amélioration sur le plan de la confiance des méanges



Au mois de janvier, après les difficiles événements de la fin d'année, selon l'INSEE, la confiance des ménages s'améliore légèrement mais leur capacité d'épargne baisse. L'indicateur de confiance gagne 1 point et retrouve son niveau de novembre 2015 (97), un niveau néanmoins inférieur à sa moyenne de longue période (100).

En janvier, l'opinion des ménages sur leur situation financière personnelle est quasi stable. Le solde d'opinion concernant l'évolution passée gagne 1 point, tandis que celui sur l'évolution future perd 1 point. Ces deux soldes restent au-dessous de leur moyenne de longue période. Cependant, les ménages sont plus nombreux à considérer qu'il est opportun de faire des achats importants : le solde d'opinion rebondit de 8 points et retrouve son niveau de septembre 2015, qui se situe au-dessus de sa moyenne de longue période.

En janvier, l'opinion des ménages sur leur capacité d'épargne se dégrade légèrement. Le solde d'opinion sur leur capacité d'épargne actuelle perd 2 points, tandis que celui sur leur capacité d'épargne future baisse de 1 point. Toutefois, ces deux soldes se maintiennent légèrement au-dessus de leur moyenne de longue période.

Les ménages sont moins nombreux à considérer qu'il est opportun d'épargner : le solde perd 4 points, et s'éloigne davantage de sa moyenne de longue période.
Indicateur synthétique de confiance des ménages
Indicateur synthétique de confiance des ménages

mardi 26 janvier 2016

Petit regain d'activité dans le bâtiment

Après plusieurs années de recul et de faible investissement des ménages, les professionnels du bâtiment espèrent une reprise de leur activité en 2016. Les premières indications de l'INSEE sembleraient confirmer que cet espoir pourrait se concrétiser modestement.

Ainsi, en janvier, les artisans du bâtiment sont moins nombreux qu'en octobre 2015 à juger que leur activité a baissé au cours des trois derniers mois. Ils sont également moins pessimistes pour l'activité des trois mois à venir.

Les artisans sont de nouveau moins nombreux à prévoir une baisse de leurs effectifs au cours des prochains mois. Le solde correspondant, en hausse depuis début 2015, retrouve son niveau moyen de long terme, qu'il n'avait plus atteint depuis début 2012.  En janvier 2016, 26 % des artisans du bâtiment éprouvent des difficultés de recrutement. Cette proportion a baissé depuis avril et se situe nettement en dessous de sa moyenne de longue période (41 %). La part des entreprises déclarant former des apprentis est stable (37 %), proche de son niveau moyen de long terme.

Évolution de l'activité dans l'artisanat du bâtiment
Évolution de l'activité dans l'artisanat du bâtiment

Les promoteurs immobiliers restent circonspects sur le reprise de l'immobilier

 Selon l'INSEE, au mois de janvier, de plus de promoteurs immobiliers doutent de la reprise après un léger mieux en 2015.  Le solde de logements neufs se situe en dessous de sa moyenne de long terme depuis 5 ans. Néanmoins, les perspectives de mises en chantier se redressent.

Les promoteurs sont presque aussi nombreux qu'en octobre à signaler une baisse de leur stock de logements invendus. Le solde d'opinion correspondant reste légèrement supérieur à sa moyenne de long terme.

Les promoteurs sont aussi nombreux qu'en octobre à signaler une baisse du prix moyen des logements neufs mis en vente. Malgré les faibles taux du crédit, ils sont presque aussi nombreux à juger que l'apport personnel des candidats à l'acquisition d'un logement neuf a diminué lors du trimestre précédent ; le solde se situe à sa moyenne de longue période. En revanche, ils sont de nouveau plus nombreux à considérer que les moyens de financement consacrés aux achats de logements neufs augmenteront au cours du prochain trimestre.

dimanche 24 janvier 2016

JT TF1 du 23 janvier 2016 : le crowdfunding immobilier


Le journal de 20 heures de TF1 consacrait un reportage sur le crowdfunding immobilier. Philippe Crevel a été interviewé afin d'aborder les risques inhérents à ce type de placemens.

jeudi 21 janvier 2016

Le climat des affaires toujours en zone favorable

Selon l'INSEE, au mois de janvier 2016, le climat des affaires en France s'améliore légèrement. L'indicateur qui le synthétise, calculé à partir des réponses des chefs d'entreprise des principaux secteurs d'activité, gagne un point et retrouve son niveau de novembre. Il se situe à 102, un peu au-dessus de sa moyenne de long terme (100) atteinte à l'été. Le climat gagne deux points dans les services et un point dans le bâtiment et le commerce de détail. Il est stable dans l'industrie et le commerce de gros.
Indicateur de climat des affaires France
Indicateur de climat des affaires France

L'indicateur de retournement est également en zone favorable permettant d'espérer une amélioration dans les prochains mois. 

Indicateur de retournement France
Indicateur de retournement France
Lecture : proche de +1 (resp. -1) : climat conjoncturel favorable (défavorable) ; entre +0,3 et -0,3 : zone d'incertitude conjoncturelle.

L'industrie française est sur un plateau

Depuis deux mois le climat conjoncturel dans l'industrie est, selon l'INSEE, stable depuis deux mois. L'indicateur synthétique se maintient à un niveau (102) supérieur à sa moyenne de long terme (100).
Indicateur synthétique du climat des affaires
Indicateur synthétique du climat des affaires
L'indicateur de retournement augmente et passe dans la zone indiquant une conjoncture favorable.
Indicateur de retournement
Indicateur de retournement
En janvier 2016, le solde d'opinion des industriels sur leur activité passée, déjà légèrement inférieur à sa moyenne de long terme, se dégrade un peu plus (-2 points). Celui sur les perspectives personnelles de production est quasi stable au-dessus de la normale.
Les industriels sont un peu plus optimistes qu'en décembre sur les perspectives générales de production du secteur (+2 points). Ce solde est nettement au-dessus de sa moyenne de long terme.
En janvier, les carnets de commandes sont stables dans l'ensemble, mais se dégarnissent légèrement à l'étranger ; les soldes associés restent supérieurs à leur moyenne de longue période.

jeudi 14 janvier 2016

Augmentation de la création d'entreprise en France au mois de décembre



Selon l'INSEE, au mois de  décembre 2015, le nombre total de créations d'entreprises a augmenté de 1,3 après avoir baissé de 0,7 % en novembre  tous types d'entreprises confondus, en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables). Ce léger rebond résulte du sursaut des immatriculations de micro-entrepreneurs (+3,3 %).

Le nombre cumulé de créations au cours du dernier trimestre 2015 diminue de 3,9 % (en données brutes) par rapport au même trimestre de 2014, du fait du net repli des micro-entrepreneurs (–22,5 %). La construction et le commerce sont les secteurs contribuant le plus à la baisse générale1. En sens inverse, beaucoup plus d'entreprises se créent dans le secteur des transports par rapport aux mêmes mois de l'année précédente.

En données brutes, le nombre cumulé de créations durant les douze derniers mois baisse de 4,7 %. Ceci traduit le fort recul des immatriculations de micro-entrepreneurs (-21,2 %). À l'inverse, les créations d'entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs bondissent (+27,6 %) et les créations de sociétés s'accroissent aussi (+3,8 %).
Deux créations sur cinq sont des immatriculations de micro-entrepreneur

En décembre 2015, en données brutes, les demandes d'immatriculation de micro-entrepreneurs représentent 42,6 % des créations d'entreprises sur les douze derniers mois. Un an auparavant, la part était de 51,4 %.

mercredi 6 janvier 2016

Ni pour ni contre, la confiance des ménages est stable depuis trois mois



Selon l'INSEE, au mois de décembre, la confiance des ménages est stable pour le 3ème mois consécutif. L'indicateur qui la synthétise reste bloqué  à 96 et demeure ainsi toujours en dessous de sa moyenne de longue période (100).

En décembre, le solde d'opinion des ménages sur leur situation financière personnelle passée baisse légèrement d'un point. 
Concernant leur situation financière personnelle future, leur opinion progresse de 3 points. Ces deux soldes sont aussi en dessous de leur moyenne de longue période.

Les ménages sont aussi nombreux qu'en novembre à considérer comme opportun de faire des achats importants. Le solde correspondant est à son niveau moyen de longue période.

En décembre, les ménages restent pratiquement aussi optimistes qu'en novembre quant à leur capacité d'épargne. Le solde d'opinion sur leur capacité d'épargne actuelle est quasi stable (+1 point). Celui sur leur capacité d'épargne future est stable pour le troisième mois consécutif. Ces deux soldes se situent au-dessus de leur moyenne de longue période.

La proportion de ménages estimant qu'il est opportun d'épargner s'accroît de 4 points, mais reste néanmoins en dessous de sa moyenne de long terme.

Indicateur synthétique de confiance des ménages

Indicateur synthétique de confiance des ménages

mardi 5 janvier 2016

Rien de neuf pour les prix en décembre

Selon Eurostat, le taux d’inflation annuel de la zone euro est resté au mois de décembre  stable à 0,2%