vendredi 27 février 2015

La consommation démarre bien l'année

La consommation des ménages a inauguré bien l'année 2015 avec une hausse de 0,6 %  en volume  après +1,6 % en décembre. Cette hausse a été portée par le dynamisme des achats d’automobiles et des dépenses de gaz et d’électricité. En revanche, la consommation en fuel et carburants se replie nettement.
La consommation des ménages en biens fabriqués a fortement progressé avec un gain de 1,3 % après +0,2 % au mois de décembre. Il faut souligner que les achats d'automobile ont progressé de 3,2 % et que les achats en équipement de logement ont augmenté de 1,4 %.

Les achats en textile, habillement et cuir accélèrent en janvier (+2,0 % après +1,7 %). Il s’agit du quatrième mois de hausse après la chute de septembre, lorsque les dépenses en habillement avaient atteint leur plus bas niveau depuis octobre 2001.
La consommation totale de biens
La consommation totale de biens

La consommation des ménages est favorisée par les gains en pouvoir d'achat provoqué par la baisse du cours du pétrole. Elle n'a pas été pénalisée par les événements du mois de janvier.

jeudi 26 février 2015

L'assurance-vie démarre sur les chapeaux de roues au mois de janvier

Communiqué de presse de
Philippe Crevel
Directeur du Cercle de l’Epargne
L’assurance-vie démarrage en fanfare

Une collecte nette de 2,3 milliards d’euros

L’’assurance-vie signe son 13ème mois de collecte positive au mois de janvier avec + 2,3 milliards d’euros. Sur ces douze derniers mois, il s’agit du deuxième meilleur résultat après celui du mois de juillet 2014 (+3,9 milliards d’euros).
Les cotisations brutes ont atteint 11,2 milliards d’euros soit le même montant qu’en 2014. En revanche, les prestations sont en retrait à 8,9 milliards d’euros contre 9,8 milliards d’euros il y a un an et 11,7 milliards d’euros au mois de décembre.

Un encours en hausse de 75 % en dix ans

L’encours de l’assurance-vie dépasse 1531 milliards d’euros à la fin du mois de janvier. Il était de 1457 milliards d’euros à la fin du mois de janvier 2014 et de 870 milliards d’euros en janvier 2005. En dix ans, l’encours a progressé de 75 %.

Des cotisations correctes mais surtout des rachats en baisse

L’assurance-vie a bénéficié au mois de janvier des annonces des rendements 2014 qui se sont révélés supérieurs aux attentes et de la désaffection des Français pour le Livret A. La diminution des rachats s’explique par une réduction des projets d’investissement des ménages français en particulier dans le secteur de l’immobilier.

Il y a un effet précaution dans le bon niveau de la collecte nette de ce début d’année. Il faut, en outre, souligner, qu’en règle générale, la collecte de janvier est plutôt forte. En effet, après les fêtes, les ménages reconstituent leur épargne en vue de projets et de dépenses à financer durant l’année. Par ailleurs, ils affectent les primes obtenues au mois de décembre sur leurs produits d’épargne.

Si la reprise de l’activité se confirme et si le marché de l’immobilier s’améliore d’ici la fin de l’année, il est probable que les rachats augmentent légèrement.
contacts : 


  • Sarah Le Gouez : slegouez@cercledelepargne.fr
  • Philippe Crevel : pcrevel@gmail.com
  • tel : 01 76 60 86 05
  • tel : 06 03 84 70 36 

mercredi 25 février 2015

Embellie ou gestion administrative de l'emploi...


Baisse du chômage en janvier
Embellie ou gestion administrative de l’emploi


Le nombre de demandeurs d’emploi, catégorie A, a diminué, en France, de 19 100 au mois de janvier, soit un recul de 0,5 % par rapport au mois de décembre. Il s’élevait, à la fin du mois dernier, à 3 481 600. La hausse sur un an atteint néanmoins 4,8 %.

Le nombre de demandeurs d’emploi, catégories A, B, C, atteint  5 232 100 et est encore en hausse au mois de janvier, + 0,3 %. La hausse sur un an est de 6,2 %.

Les facteurs favorables à la création de l’emploi

Le marché de l’emploi commence à bénéficier de l’alignement d’un certain nombre de planètes, baisse du cours du pétrole, dépréciation de l’euro, annonce du plan de quantitative easing de la BCE, plan d’investissement de la Commission européenne, reprise américaine, CICE et pacte de responsabilité… Néanmoins, cet alignement a du avoir un effet modeste en janvier car il est encore trop récent pour avoir été intégré dans les décisions des entreprises. Ce qui est certain, c’est que les flux d’entrée ont diminué. Il y a eu 521 700 inscriptions à Pôle Emploi au mois dernier contre 532 600 au mois de décembre. Les sorties ont également progressé, 500 400 contre 494 000.

Le marché de l’emploi a pu également bénéficier des importants départs à la retraite qui interviennent traditionnellement en fin d’année.

Cette amélioration de l’emploi peut apparaître surprenante au regard du moral des entrepreneurs qui reste très dégradé.

Des chiffres à relativiser surtout pour les sorties

En effet, les reprises d’emploi déclarés ne représentent que 19 % des sorties du Pôle Emploi quand les cessations d’inscription pour défaut d’actualisation pèsent 43,3 %. Les radiations administratives s’élèvent à 10 %. Ces deux derniers cas sont en hausse par rapport au mois précédent.

De nombreux points noirs demeurent. Outre que le chômage toutes catégories confondues augmentent, le nombre des demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an (catégories A, B, C) augmente, en janvier de 0,7 %. L’ancienneté est désormais de 542 jours en progression de 3 jours. Sur un mois.

Des inégalités géographiques persistantes

La situation de l’emploi au niveau des régions continue à se dégrader en Corse qui enregistre une croissance du nombre de chômeurs (catégorie A) de 12 % sur un an. Suivent loin derrière, les Pays de la Loire avec une hausse de 6,5 %, l’Aquitaine avec une hausse de 6 % et Champagne-Ardenne avec 5,8 %. La Corse aurait certainement besoin d’un plan de soutien spécifique au regard de la détérioration de son marché du travail.

Demain

L’INSEE ne tablait pas sur une amélioration du marché de l’emploi avant la fin de l’année 2015. Nous considérons que les effets cumulés des différents chocs positifs dont bénéficient l’économie ainsi que les nombreux départs à la retraite pourraient amener une amélioration plus rapide qui pourrait se manifester au cours du deuxième trimestre. La dépréciation de l’euro et la baisse du cours du pétrole devrait générer un surcroît de croissance de 0,6 à 0,8 point. Par ailleurs, le pacte de responsabilité et le CICE porte également sur près d’un point du PIB. Il y a donc matière à générer un surcroît d’emplois.


Philippe Crevel sur TF1 au sujet du Livret A


Philippe Crevel a été interviewé par TF1 au sujet de la décollecte du Livret A pour le mois de janvier.

jeudi 19 février 2015

L'emploi progresse dans les régions dynamique démographiquement

L'INSEE a publié une étude sur l'évolution de l'emploi entre 1982 et 2011. IL apparaît que malgré les chocs économiques successifs, le nombre total d’emplois a augmenté de plus de 20 % en France métropolitaine, plus rapidement que la population (+ 16 % sur la même période). 
Les régions industrielles ont souffert quand celles qui bénéficient d'une augmentation de la population ont vu un développement des emplois dans les services. 

Ainsi, en 2011, les activités dites présentielles, car liées à la présence de population, représentent 65 % de l’emploi total contre 56 % en 1982. Leurs effectifs ont augmenté de 42 %, tandis que ceux de l’économie productive ont diminué de 6 %. En 2011, les fonctions de production abstraite ont pris le pas sur les fonctions de production concrète : ces dernières ne représentent plus que 30 % de l’économie productive contre 56 % en 1982.

La note de l'INSEE



Le crowdfuding décolle en France

En 2014, le « crowdfunding » aura permis une collecte de 152 millions d'euros soit une progression de 84 % en un an. 
Les prêts (rémunérés ou non) aux ménages et aux entreprises se sont élevées à 88,4 millions d’euros. Cette activité reste la plus importante pour  le « crowdfunding ». Viennent ensuite les plates-formes de dons, qui ont collecté 38,2 millions d’euros en 2014 (contre 19,3 millions d’euros en 2013).  Les plates-formes dites de « crowd equity », permettant d’entrer au capital de petites entreprises, ont collectées  25,4 millions d’euros, soit plus du double des sommes engrangées en 2013 (10,3 millions d’euros).
L’an dernier, 20.380 projets ont ainsi été mis en ligne (hors prêts non affectés) pour solliciter la « foule » : cela représente en douze mois 30 % de tous les projets présentés au public depuis le lancement de ces plates-formes de financement, en 2008. 

Attention, la chute des prix est lourde

Au mois de janvier selon l'INSEE, l’indice des prix à la consommation (IPC) baisse de 1,0 % après une hausse de 0,1 % en décembre 2014. Corrigé des variations saisonnières, il diminue de 0,3 % après —0,2 % en décembre. Pour la première fois depuis octobre 2009, les prix à la consommation baissent sur un an de 0,4 %. 
Ce recul s'explique par la baisse des prix des produits manufacturés du fait des soldes d'hiver. En outre, de manière habituelle, les tarifs des services liés au tourisme diminuent. Par ailleurs, les prix des produits pétroliers ont été également en baisse. En revanche, les prix des produits alimentaires augmentent légèrement du fait du rebond des prix des produits frais.
Les prix des produits manufacturés baissent de manière saisonnière en janvier (—3,2 % en 2015 contre —3,0 % en 2014 ; —1,4 % sur un an) en raison des soldes d'hiver. En particulier, les prix chutent pour l'habillement et les chaussures (—16,5 % en janvier 2015 contre —15,4 % en janvier 2014 ; —1,0 % sur un an). Les soldes font également baisser les prix d’autres produits manufacturés en janvier, notamment les articles de ménages en textiles (—5,2 % ; +0,2 % sur un an), les effets personnels (—2,7 % ; +0,3 % sur un an), les meubles (—2,6 % ; +0,1 % sur un an) et les appareils ménagers (—1,4 % ; —2,4 % sur un an). Les prix des équipements audio-visuels, photographiques et informatiques, également soumis aux soldes en janvier, continuent de baisser (—1,2 % ; —7,0 % sur un an). En outre, le recul des prix des produits de santé se poursuit (—0,4 % ; —2,8 % sur un an)À l’inverse, les prix des automobiles neuves augmentent de manière saisonnière en janvier (+2,4 % ; —0,2 % sur un an).
En janvier 2015, les prix de l’énergie baissent pour le sixième mois consécutif (—2,1 % après —2,6 % en décembre). Sur un an, ils reculent de 7,1 %. 

Glissements annuels de l'indice des prix à la consommation (IPC) et de l'inflation sous-jacente (ISJ)


mardi 17 février 2015

Le PIB par habitant recule en France depuis 2008

La faute à la faible croissance, 0,4 % par an depuis trois ans, la faute à l'augmentation de la population plus de 310 000 en 2014, le PIB par habitant recule depuis 2008. En sept ans, il a perdu 2 %. Les Français s'appauvrissent mais moins vite que les Italiens -12 % depuis 2008 ou les Grecs -25 %. En revanche, les Allemands ont gagné 3,5 %.

Depuis 2008, la richesse nationale allemande a gagné 3,5 % quand le gain n'a été que de 1,4 % en France. Entre 2004 et 2014, l'écart entre la France en terme de population est passée de 20,3 à 14,8 millions d'habitants. Depuis 2008, l'Allemagne a perdu 1,1 million d'habitants. En Allemagne, une croissance de 1 % permet d'améliorer le PIB par habitant de 1,7 % quand en France pour obtenir le même résultat il faut une croissance de 2,2 %. 

vendredi 13 février 2015

La protection sociale des indépendants

Philippe Crevel fait un petit point sur la protection sociale des indépendants


La création d'entreprise chute en France au mois de janvier à cause des auto-entrepreneurs.

Les Français se sont moins lancés dans la création d'entreprise au mois de janvier. Après trois mois successifs de hausse, le nombre de créations d'entreprises a baissé fortement avec un recul de 7,8 % tous types d’entreprises confondus, en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO). Cette baisse s'explique par la diminution des enregistrements d'auto-entrepreneurs. En effet Cependant, hors micro-entrepreneurs, les créations augmentent de 1,2 %.
Le durcissement du statut des auto-entrepreneurs commence à produire ses effets.
Le nombre cumulé de créations brutes au cours des trois derniers mois diminue par rapport aux mêmes mois un an auparavant : -1,6 % tous types d’entreprises confondus, dont -4,3% pour les micro-entrepreneurs seuls. Les secteurs qui contribuent le plus à cette baisse sont la construction et le commerce.
Le nombre cumulé de créations brutes au cours des douze derniers mois augmente (+0,9 %). Il reste soutenu pour les entreprises sous forme sociétaire (+3,7 %). En revanche, il baisse légèrement pour les entreprises individuelles (–0,2 %).

Malgré la baisse des créations sous forme d'auto-entrepreneurs, ce dernier statut est responsable de la moitié des créations.

Créations d’entreprises (CVS-CJO*)

Créations d’entreprises (CVS-CJO*)

L'emploi continue de souffrir surtout dans l'industrie et le bâtiment.

SI a quatrième trimestre 2014, l’emploi dans les secteurs marchands non agricoles est quasiment stable avec une perte de 5 100 emplois contre une perte de 55 200 emplois au troisième trimestre 2014. Sur un an, l'emploi salarié est en recul pour le secteur marché à hauteur de 67 600 postes. La chute demeure forte pour l'industrie avec la disparition de 38 900 emplois soit une perte de 1,2 % sur l'année. La perte atteint 43 400 pour la construction soit une contraction de 3,1 %. Le tertiaire n'a créé que 14 700 emplois sur l'année soit un petit gain de 0,1 %.

mercredi 11 février 2015

La Cour des Comptes émet des doutes sur l'objectif d'un déficit à 4,1 % du PIB en 2015

Dans le cadre de son rapport annuel pour 2015, la Cour des Comptes revient sur la situation des finances publiques. Elle souligne à ainsi que les pouvoirs publics n'ont pas réussi à réellement infléchir la courbe du déficit  à la différence des autres pays européens. Ainsi, la loi de finances rectificative de décembre 2014 prévoit un déficit public en 2014 équivalent à 4,4 % de PIB (soit 94 Md€), en hausse de 0,3 point par rapport à 2013, alors que celle du mois d’août prévoyait une réduction de 0,5 point.

La Cour admet que l'écart de 0,8 point résulte pour l’essentiel de la révision à la baisse de la prévision de croissance du PIB, pour 0,3 point, et des révisions à la baisse des prévisions d’inflation et d’élasticité des prélèvements obligatoires pour 0,15 point chacune.

La Cour souligne que ces révisions  auraient pu être opérées, en partie, dès le dépôt, en juin, des projets de lois de finances et de financement de la sécurité sociale rectificatives.

La France est, avec la Croatie, le seul pays de l’Union européenne dont le déficit public était supérieur à 3,0 % du PIB en 2013 et a augmenté en 2014.

Pour 2015, le Gouvernement prévoit désormais une réduction de 0,3 point de PIB du déficit public, contre 0,8 point dans le programme de stabilité. Cet écart de 0,5 point résulte surtout (0,4 point) de la révision à la baisse de la prévision de croissance du PIB. De nouvelles mesures fiscales et une révision du chiffrage d’autres mesures ont compensé l’impact sur les recettes publiques des révisions à la baisse des prévisions relatives à leur élasticité et à l’inflation. En revanche, le Gouvernement a choisi de ne quasiment pas modifier son objectif d’évolution des dépenses publiques en valeur et de s’en tenir au programme d’économies qu’il avait annoncé en avril 2014.

Pour la Cour, le retour du déficit public à 4,1 % du PIB (soit 89 Md€) en 2015 est "un objectif dont la réalisation est incertaine car il repose sur une prévision de croissance des recettes qui présente des fragilités et sur un objectif d’évolution des dépenses en valeur qui peut se révéler difficile à atteindre".

Le programme d’économies de 21 Md€ repose sur des chiffrages inévitablement conventionnels et parfois contestables et ses effets sur les dépenses publiques sont affectés d’incertitudes.

La Cour des Comptes n'est donc pas très optimiste. En réponse, le Gouvernement a mentionné que la croissance devrait s'accélérer en 2015 du fait de la baisse de l'euro et du cours du pétrole.

mardi 10 février 2015

Conférence sur l'efficacité économique nationale !

L’efficacité économique
nationale face à la mondialisation

intervention de Philippe CREVEL prononcée
le 30 janvier 2015 dans le cadre du séminaire
H3.0 SANOFI



Je ne sais pas ce que vous en pensez mais je trouve que le titre de mon intervention comporte beaucoup de gros mots pour nos oreilles. Efficacité, nation, économie, mondialisation…

Il fallait oser le cumul !!!

Avez-vous déjà lu un livre qui vante l’efficacité de la France au sein d’une économie mondialisée ?

En revanche, des livres sur le déclin, la faillite du système français, il y en a à la pelle.

Par ailleurs, je dois vous l’avouer, j’ai un problème avec l‘intitulé dont je suis co-responsable.

Je tiens à vous faire partager mon embarras.

Je vois un peu près ce que c’est l’efficacité ou la performance d’un champion sportif, d’une équipe de football ou d’handball ; en revanche, l’efficacité économique d’une nation est une notion très abstraite aux contours mal définis.

Selon la théorie libérale, l’économie repose non pas sur les avantages absolus mais sur les avantages relatifs ou comparatifs.

Il convient de se spécialiser dans les domaines où on est le moins mauvais. C’est le principe qui est à l’origine des révolutions économiques que nous connaissons depuis le milieu du 18ème siècle.



L’économie n’est pas une compétition sportive et encore moins une guerre. Nous sommes dans le domaine du contrat, du donnant / donnant. Certes, je ne suis pas naïf, la conquête d’un marché est souvent un chemin de croix. Elle nécessite de la stratégie, des efforts de l’entrainement, des réseaux.

Avant même de parler de nation qui réunit dans le cadre d’une communauté de destin des hommes et des femmes qui ont par nature une activité économique, nous pouvons nous interroger sur la définition d’une entreprise efficace.

Ce concept n’est  pas facile à appréhender que l’on soit économiste classique, keynésien voire marxiste.

Une entreprise efficace est-ce une entreprise qui réalise des bénéfices importants. Mais, dans ce cas, n’est-elle pas dans une situation de rente improductive ? Les libéraux et les marxistes se rejoignent sur ce sujet pour juger le profit nuisible, les libéraux mettant l’accent sur une mauvaise allocation des richesses quand les marxistes y voient une exploitation et la traduction d’un rapport de force.

Le bénéfice n’est qu’un critère parmi d’autre. J’aurai pu choisir le taux de marge, la valeur ajoutée, le chiffre d’affaires…

Une entreprise est –elle efficace parce qu’elle grandit ? Mais cette croissance peut être obtenue de manière externe ou interne.  La course au gigantisme peut se muer en constitution d’oligopoles ou de monopoles qui peuvent être contreproductifs.

Une entreprise peut être efficace socialement ce qui n’est pas antinomique de l’efficacité économique. Le fordisme a prouvé que des salaires plus élevés étaient sources d’enrichissement pour les entreprises



Une entreprise est-elle efficace par les innovations qu’elles diffusent auprès de ses clients ?

Des entreprises comme Apple, comme Microsoft, Google, les laboratoires pharmaceutiques par leurs innovations changent le monde comme hier l’ont fait les sociétés de téléphonie, les sociétés pétrolières et bien d’autres.

La notion d’efficacité économique est donc protéiforme.

Si, en plus, j’y ajoute la notion de mondialisation, elle se mue en un mouton à cinq pattes voire en un mille pattes.

Que signifie le terme d’efficacité nationale quand les entreprises du CAC 40 réalisent 70 % de leur chiffre d’affaires au-delà des frontières, quand des entreprises produisent plus de la moitié de leur production à l’étranger ?

Une entreprise peut être efficace mondialement et terriblement inefficiente nationalement. Elle peut avoir des bénéfices à l’échelle mondiale et ne pas payer d’impôt sur les sociétés en France. Sommes-nous dans l’efficacité, dans la morale, ou dans le nationalisme…

La mesure de l’efficacité d’une nation est par définition un exercice périlleux

Une nation pour être efficace doit-elle reposer sur un Etat qui le serait également ?

L’Allemagne semble le prouver.

Une mauvaise gestion publique c’est plus d’impôts, c’est souvent plus de réglementation et plus d’instabilité juridique.

Mais, à l’étranger, le système administratif français est réputé pour son organisation et pour être moins corrompu que bien d’autres.

Certes, par facilité, par refus d’admettre que les temps avaient changé, nous en sommes à plus de 40 ans de déficits publics et à 2000 milliards d’euros de dettes publiques. En la matière nous ne sommes pas sans reproche même si nous ne sommes pas les seuls.

Souvent, il est mis en avant que la France consacre 56 % de sa richesse à la dépense publique. C’est un choix collectif confirmé d’élection en élection. Nous nous félicitons de notre système de protection sociale et cela a un coût : 33 % du PIB. C’est un peut être un luxe que nous ne pouvons plus nous payer mais c’est un autre débat.

En outre, il faut faire attention aux définitions. Une dépense sociale peut être d’ordre public en France et d’ordre privé en Allemagne ou aux Etats-Unis. Ainsi, les cotisations de retraite complémentaire sont des dépenses publiques en France mais pas dans les deux autres pays.

Enfin, nous devons consacrer plus d’argent que nos amis allemands à l’éducation des enfants du fait de notre taux de natalité est supérieur au leur.


L’Etat n’est pas tout et ne saurait résumer l’efficacité d’une nation.

L’efficacité se mesure-t-elle à l’aune du PIB ?

En 2014, la Chine est devenue la première puissance économique mondiale et la France a cédé sa cinquième place au Royaume-Uni.



Quelles conclusions pouvons-nous en tirer ?

1,3 milliard de Chinois créent plus de richesses que 316 millions d’Américains. Rien d’exceptionnel. Ils retrouvent la place qui était la leur au 17ème siècle.

Le Royaume-Uni a dépassé la France en comptabilisant la prostitution et la drogue dans le PIB ; comme quoi la vertu ne paie pas. Il faut l’avouer la Perfide Albion a également bénéficié de l’appréciation de la livre sterling sur l’euro et du retour d’une forte croissance.

Pour analyser plus finement le niveau de richesse, il convient de retenir le PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat.

Or, la France tend à reculer pour le PIB par habitant du fait de la faible croissance et de l’augmentation de sa population.

Au niveau mondial, nous sommes désormais 26ème. Au sein de la zone euro, notre pays est en 8ème position. Nous sommes juste dans la moyenne.

Nous pourrions aussi retenir un critère d’ordre social.

Par exemple, la possibilité de progresser dans la hiérarchie sociale ou l’écart entre les plus riches et les plus pauvres. L’ascenseur social s’est beaucoup ralenti depuis trente ans.

Depuis l’an 2000, le niveau de vie des 10 % les plus riches a augmenté de 19 % quand celui des 10 % les plus pauvres n’a progressé que de 5 %. Néanmoins, la France demeure un des pays les plus égalitaires de l’OCDE.




Le taux de chômage pourrait être un bon juge de paix ?

Une économie de plein emploi est par nature une économie efficiente comme le prouve l’Allemagne.

Le chômage est un gaspillage de ressources rares, l’intelligence des femmes et des hommes.

La France avec ses 5 millions de personnes à la recherche d’un emploi avec un taux de chômage de 10 % qui atteint plus de 25 % dans certaines banlieues est évidemment en situation d’échec depuis des années.

Il faut néanmoins prendre en compte le fait que la France est un des rares pays d’Europe à connaître une augmentation de sa population active.

L’indicateur du chômage doit être également manié avec prudence. Il est fonction du niveau de l’indemnisation. Le taux de chômage est plus faible aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni car le niveau de couverture y est inférieur.

Au-delà de l’emploi, l’efficacité dépend éminemment de la productivité.

Or, avec les Belges, les Hollandais, nous figurons parmi les plus productifs. Pour certains, ce n’est pas lié à nos qualités, mais c’est la conséquence de nos coûts élevés et de faible durée du temps de travail.

Sommes-nous d’ailleurs trop productifs au point de ne pas pouvoir intégrer les actifs les moins performants ?





Nous pouvons mesurer l’efficacité économique avec la balance commerciale ?

A première vue, nous faisons pâle figure.

La France a perdu près de la moitié de ses parts de marché depuis l’an 2000. Elle a accumulé des déficits commerciaux depuis plus de 10 ans quand l’Allemagne engrange sur la même période des excédents de 5 à 7 % du PIB.

Mais, la France n’a jamais été une puissance commerciale. Durant les 30 glorieuses, nous enregistrions des déficits commerciaux. De même, les Etats-Unis ou le Royaume-Uni sont structurellement déficitaires et cela ne les a pas empêché d’occuper la place de première puissance économique.

Dans une économie mondialisée avec des multinationales, ce critère est très relatif. Est-ce que nous nous intéressons à la balance commerciale du Limousin ou de Champagne Ardennes ? Que signifie une comptabilité nationale avec une monnaie unique qui s’applique au sein d’une zone dans laquelle nous réalisons plus de la moitié de nos échanges..

La force économique d’une nation se mesure de plus en plus par sa présence à l’internationale.

Or, la France arrive devant l’Allemagne pour le nombre d’entreprises dans le classement des 100 premières mondiales.

De même, dans le classement des entreprises mondiales les plus performantes, la France se situe en deuxième position juste derrière les Etats-Unis. Parmi les 10 premières entreprises européennes dans ce classement, 5 sont françaises.

Nous avons des champions dans de très nombreux secteurs : aéronautique, aérospatiale, médicaments, énergie, transports, BTP, logiciels…

Les produits français sont présents aux quatre coins de la planète : les produits de luxe, les vins, les meubles.

Evidemment, les esprits chagrins pourraient me faire remarquer que la France se désindustrialise, qu’elle ne sera bientôt peuplée que de parcs d’attraction et de maisons de retraite.

Oui, en trente ans, nous avons perdu 2 millions d’emplois industriels. Mais ce déclin industriel ne nous est pas spécifique.

Si depuis 1973, l’emploi industriel a reculé de 16 points en France. Il a diminué de 17 points au Japon. La baisse a été de 15 points en Allemagne et aux Etats-Unis.

En proportion de la taille du pays, l’industrie française reste supérieure à celle des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie, des Pays-Bas ou du Royaume-Uni.

L’industrie se transforme. Les frontières entre les secteurs d’activité sont de plus en plus poreuses.

Ne faisons pas la même erreur que les physiocrates du 18ème siècle qui considéraient que seule l’agriculture pouvait générer des gains de productivité. 

Même s’il y a relocalisation, l’industrie ne sera jamais plus créatrice d’emplois comme elle l’a pu l’être durant le 20ème siècle. Il est vain de vouloir chasser les fantômes du passé. Voulons-nous rouvrir les mines de charbon ?

L’efficacité économique mesurée par le PIB ou d’autres ratios n’a pas la cote. C’est bien connu, le PIB et l’argent ne font pas le bonheur !

Pour tenir des conditions de vie, les organisations internationales ont fréquemment recours à l’indice de développement humain.

Cet indice prend en compte l’espérance de vie, les revenus par habitant et du taux d’alphabétisation.

En retenant ce critère, nous sommes dans le haut du panier mais sans plus. La France se situe le 20ème rang mondial, en légère baisse sur longue période. Nous sommes derrière la Norvège, l’Australie, la Suisse, les Etats-Unis, l’Allemagne mais aussi derrière la Corée du Sud, l’Islande ou Israël.

Une nation efficace doit-elle être heureuse ?

Force est de constater que le compte n’y est pas en France. Les Français malgré ses terroirs, son climat, figurent parmi les plus pessimistes avec les Belges. Nous ne croyons guère en l’avenir et récusons le système économique actuel.

J’aurai l’occasion de revenir sur cette défiance généralisée.

L’efficacité nationale peut se mesurer en fonction de l’influence, de la culture de la recherche ?

Or, avec moins de 1 % de la population, avec un PIB de 2900 milliards de dollars soit un peu moins de 4 % du PIB mondial, nous demeurons encore une puissance de premier plan. Notre rayonnement est bien supérieur à notre poids démographique et économique.

Notre présence dans les arts reste importante.

Depuis l’an 2000, la France compte trois prix Nobel en Littérature. Depuis la création de ce prix en 1900, la France l’a reçu à 15 reprises et demeure largement en tête.

Ce sont des architectes français qui ont construit l’aéroport et de l’opéra de Shanghai, de l’opéra de Pékin, la Cité des Arts de Rio…

Au niveau de la recherche, nous restons parmi les premiers.

La France arrive en tête en ce qui concerne l’attribution de la Médaille Fields qui correspond pour les mathématiques au Prix Nobel.

Pour les Prix Nobel de Physique et de Chimie, la France est au quatrième rang (Albert Fert en 2007 et Serge Haroche en 2012, Yves Chauvin).

Notre rayonnement international, nous le devons aussi à notre activité touristique.

La France reste le premier pays d’accueil pour les touristes, en 2014, plus de 80 millions de touristes générant pour plus de 40 milliards d’euros de recettes.

Nos atouts sont nombreux. Je pourrais également citer la qualité de nos infrastructures mais il y a un domaine où nous sommes imbattables au grand étonnement des étrangers, c’est dans l’autodénigrement et dans l’autoflagellation.

Nous sommes des adeptes du no-future.

Nous nous complaisons dans la nostalgie de temps qui n’ont pas existé.

Nous sommes tout à la fois des agriculteurs qui maugréent sur la pluie et le soleil et des restaurateurs insatisfaits permanents de la saison touristique qu’elle soit bonne ou mauvaise. Je vous rassure je n’ai rien contre ces deux professions fort estimables.

Mais, si tout va mal, c’est bien connu, c’est la faute à Rousseau et à Voltaire qui en la matière s’appellent durée, coût du travail, impôts, charges ou je ne sais quoi.

Nous considérons qu’hier était mieux qu’aujourd’hui en refusant de reconnaitre que notre situation est bien plus avantageuse aujourd’hui qu’hier.

Si nous étions tous téléportés dans les années 60, nombreux seraient ceux qui exigeraient immédiatement leur billet retour pour l’an 2015.

En effet, il faudrait accepter de vivre avec un pouvoir d’achat divisé par trois. Près d’un cinquième de la population vivait alors sous le seuil de pauvreté contre 14 % aujourd’hui. Le rapport entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres était de 1 à 5 contre 1 à 3,5 aujourd’hui.

Plus de 40 % des logements étaient privés de tout confort sanitaire contre 1,2% en 2012. Un quart des ménages avait une voiture en 1960 contre 83 % aujourd’hui. En 2014, près d’un tiers des ménages a même deux voitures.

Pourquoi la France est-elle donc en indélicatesse avec elle-même ?

Il y a une évidente énigme française qui ne date pas d’aujourd’hui. Notre histoire a tendance à se répéter. Nous avons toujours du mal à appréhender le changement. Nous avons du mal à prendre le train des révolutions économiques. Nous aimons prendre du retard.

Quelles en sont les raisons ?

J’en vois au moins trois !

·       Notre mode d’organisation et notre rapport à l’Etat
·       Notre absence de consensus
·       Notre répulsion relative au concept de progrès

Notre mode de gouvernance, de tout temps, ne joue pas en notre faveur. Nous sommes fâchés avec l’autorité ou plutôt nous avons un rapport complexe au pouvoir.

La France est un pays vertical dans un monde de plus en plus horizontal. La France, c’est une hyper-concentration des pouvoirs à tous les étages avec une hyper-atomisation à la base.

Le pouvoir est tout à la fois fort et faible. Fort du fait de la puissance de l’administration, faible en raison de sa concentration, faible dès que sa légitimité pâlit.

La monarchie absolue n’a pas résisté à la Révolution tout comme Napoléon après Waterloo, Napoléon III après Sedan ou la 3ème République en 1940. La 5ème République a failli périr en 1968 du fait d’une révolte étudiante.

La France est une nation créée par des militaires. Elle est le produit des Rois combattants, de Napoléon et de Gaulle.

L’armée a modelé la vie publique française et bien au-delà. Le système d’organisation avec les préfets, les sous-préfets est un décalque de l’armée. Les grandes entreprises nationales ont des modes de fonctionnement très verticales avec une concentration au sommet des décisions.

Ce système s’est diffusé dans l’ensemble de la société. Le principe de base, c’est que l’intendance suivra. L’économie est seconde et là est le problème dans un monde qui la place en tête de gondole.

En France, quand le système administratif se grippe, c’est tout le pays qui tousse.

Nous sommes aspirés par l’esprit de la pyramide.

Notre système de formation nous y pousse également. Il est par nature hiérarchique, professoral.

Le mode de formation des élites demeure très marqué par cet esprit militaire avec ses classes préparatoires, ses bizutages, ses écoles qui jusqu’à une époque très récente étaient repliées sur elles-mêmes.

Les carrières dépendent des classements de sortie comme pour les officiers. Notre vie est prédéterminée par des choix réalisés entre 15 et 25 ans.

Autre source d’inefficacité, notre absence de consensus qui est une source d’étonnement à l’étranger.

Notre goût pour la division est une de nos caractéristiques. Il est attisé par les pouvoirs publics qui y trouvent les moyens de se maintenir au pouvoir. Mais, cet esprit est une source de blocages.

L’absence de consensus trouve ses sources dans la faiblesse des corps intermédiaires. Nous n’en finissions pas de payer la Loi Le Chapelier et les décrets d’Allarde de 1791. La formule de Sieyès, « le pouvoir vient d’en haut et la confiance d’en bas » a résisté au temps et aux régimes.

Avec la suppression des corps intermédiaires, il n’existe pas de cordes de rappel en cas de séisme. Il n’y a pas d’auto-stabilisateur. Il y a la chute plus ou moins libre. Du fait de la reconnaissance tardive des syndicats, en 1884, du fait de la concentration des pouvoirs, toute négociation sociale remonte au sommet.

L’Etat est le pompier de tous les recours

La France n’a pas de société civile mais elle a des statuts, des régimes spéciaux.






Quelles solutions ?

Je n’ai évidemment pas de remèdes miracles. Mais, je trouve qu’en matière institutionnelle, en matière de gouvernance, nous sommes très conformistes voire de plus en plus conservateurs

J’aurai aimé que dans le cadre du récent débat institutionnel, ce dernier ne se limite pas à des histoires de frontières. J’aurai aimé qu’il aborde les problèmes d’organisation et de gestion des pouvoirs. Rares sont les voix en faveur d’un Etat fédéral avec de réels contre-pouvoirs. Un Etat fédéral suppose des Régions disposant d’un pouvoir législatif autonome en ce qui concerne leurs attributions. Aujourd’hui, les collectivités locales françaises n’interviennent que par délégation. Elles appliquent des normes étatiques.  

Pourquoi ne pas s’interroger sur le bienfondé de notre régime mi présidentiel / mi parlement qui aboutit, dans la pratique, à un régime présidentiel absolu.

Ne faudrait-il pas instituer un véritable régime présidentiel avec un Parlement autonome qui ne serait pas élu après l’élection présidentielle afin de recréer du débat public et favoriser l’émergence de consensus.

De même, ne faut-il pas enfin redonner du sens à la négociation sociale en responsabilisant l’ensemble des acteurs ? Ne faudrait-il pas créer un domaine dévolu exclusivement à la négociation sociale protégé par la constitution.

Ne faut pas également réfléchir à la meilleure association des salariés à la conduite des entreprises. La cogestion à l’Allemande porte ses fruits surtout durant les périodes difficiles.

Nous devons admettre que le paradigme de 1944 est en train de s’effacer. Le mur de Berlin est tombé il y a 25 ans, la Chine s’est ouverte au capitalisme il y a plus de 35 ans. Plus de la moitié du PIB mondial est réalisé par les pays émergents.

Comment pourrons nous faire la différence dans les prochaines années ?

Dans un monde plus complexe, plus concurrentiel avec un nombre important d’acteurs, c’est l’innovation et le marketing de l’innovation qui sont différentiants.

Or, malgré le bon niveau de notre recherche notamment fondamental, nous avons un rapport au progrès ambigu.

Nous avons constitutionalisé le principe de précaution qui est un principe d’attrition, mais dans le même temps, nous sommes friands de nouveautés technologiques.

Dans une société de la connaissance, notre efficacité dépend de plus en plus de notre capacité à innover. Notre avantage comparatif, c’est notre intelligence.

Or, en France, nous gaspillons faute d’investissement, du fait d’un mauvais positionnement économique, une grande partie de notre capacité intellectuelle.

Est-il normal que l’emploi sous qualifié soit deux fois plus élevé en France qu’en Allemagne ?

Est-il normal que nous ayons 13 % de moins d’entreprises innovantes que l’Allemagne ?

Cette situation est tout à la fois occasionnée par le nombre insuffisant d’entreprises de taille intermédiaire et par un système de charges sociales qui s’est transformé en chape de plomb.




En lieu et place aux mille-feuilles des cotisations et des exonérations, un système avec un abattement à la base éviterait les effets de seuil et le maintien d’une chape de plomb sur les salaires et les responsabilités.

Il faut développer un statut de l’activité professionnelle en lieu et place d’un statut lié à l’emploi. Il faut accroître les mobilités professionnelles.

Il faudrait moins se focaliser sur la question des coûts et plus sur celle de l’investissement, de l’innovation, de la formation. Avec une vie professionnelle qui devra durer plus de 43 ans, la question de la formation professionnelle devient essentielle.

Autre piste pour améliorer notre performance, c’est le développement de fonds de pension en France et des trustee.

Nous avons la chance d’avoir un taux d’épargne élevé mais les entreprises en profitent peu. Cette épargne est accaparée par l’immobilier et par les administrations publiques. Par idéologie, par tradition, par crainte, nous avons opté pour un système de retraite par répartition quand nos partenaires ont choisi un système mixte associant répartition et capitalisation.

Ironie de l’histoire, les salariés français sont les meilleurs agents des fonds de pension étrangers qui détiennent des participations dans nos meilleurs entreprises. Ainsi, nous finançons les retraites de nos amis américains, anglais ou hollandais.

Il est donc important d’instaurer un cadre favorable au trust qui permet de gérer par délégation des entreprises. Cette formule permet également de régler les épineux problèmes de succession dans les groupes familiaux. Aujourd’hui, bien souvent, les successions sont synonymes de rachats par des entreprises étrangères, de démantèlements ou de délocalisations.

C’était juste quelques pistes….Vous voyez, les challenges ne manquent pas afin de rendre notre économie plus efficace…

Je souhaiterais conclure sur des notes positives

En économie, tout va très vite. Il y a un vingt ans, le Japon constituait une menace économique. Les magnétoscopes étaient bloqués à Poitiers et les voitures japonaises étaient soumises à un contingentement. Le Japon devait devenir la première puissance économique mondiale. Cela fait 20 ans que ce pays se débat avec la déflation.

Maintes fois, il a été prédit que la chute de l’Empire américain. Nous attendons toujours. Les Américains restent les créateurs symboles que la planète adopte. Ils restent l’unique grande puissance monétaire et le dollar demeure la monnaie de réserve de référence.

La France a certes loupé son entrée dans le siècle. Nous terminons un cycle économique qui nous n’a pas été très favorable. Les années 2000 ont été des années industrielles. Les pays émergents se sont équipés en machines-outils afin de se transformer en gigantesque ateliers industriels. L’Allemagne était idéalement positionné tant pour fournir de la machine outils que des biens industriels de luxe que les nouveaux riches souhaitaient acquérir.

Nous arrivons au terme de ce processus. La production industrielle des pays émergents atteint un maximum. La demande de services dans ces pays croit à forte vitesse.

Nous sommes bien placés en la matière.

Avec l’émergence d’une classe moyenne de trois à quatre milliards de personnes d’ici 2030, le tourisme devrait se développer de manière exponentielle et notamment le tourisme international.

Au niveau des nouvelles technologies, nous avons également des atouts à faire valoir biotechnologies, nanotechnologies, gestion des données, techniques cognitives.

Avant de vous laisser la parole et répondre à vos questions, je souhaite citer Robert Reich l’ancien secrétaire d’Etat à l’emploi de Bill Clinton.

« Le succès économique d’une nation ne doit pas être jugé en fonction de la capacité de ses firmes à faire du profit ou à accroître ses parts de marché. Il doit être apprécié en dernier ressort sur le niveau de vie que ses citoyens peuvent atteindre et sur la possibilité de le conserver et de l’améliorer dans le futur. Ce n’est pas ce que nous possédons qui comptent mais ce que nous faisons ».

Merci


L'industrie française se ressaisit en décembre

Selon l'INSEE, au mois de décembre 2014, la production de l’industrie manufacturière a progressé en volume de 1,2 % après avoir enregistré une baisse en novembre de 0,5 %.
 Ce rebond concerne toutes les branches. La production de l’ensemble de l’industrie se redresse un peu plus nettement (+1,5 % après –0,2 % en novembre).
Au cours du quatrième trimestre, la production est quasi stable dans l’industrie manufacturière (+0,1 %) mais elle recule légèrement dans l’ensemble de l’industrie (–0,4 %).
Sur un an,  la production de l'industrie manufacturière diminue de 0,5 %. Elle se replie plus fortement dans l’ensemble de l’industrie (–1,3 %).

Sur cette période, la production baisse fortement dans les industries extractives, énergie, eau (–4,8 %), dans les équipements électriques, électroniques, informatiques, machines (–1,7 %), dans les matériels de transport (1,9 %) et dans les industries agricoles et alimentaires (–1,3 %). Elle est quasi stable dans les autres produits industriels (–0,1 %). En revanche, elle croît très nettement dans la cokéfaction et raffinage (+14,0 %).
Indices mensuels de la production industrielle
Indices mensuels de la production industrielle

lundi 9 février 2015

Croissance, le retour ?

Depuis 2012, le Président de la République l'attend de pied ferme. Maintes fois annoncée, elle se dérobe d'année en année. Avec l'alignement des planètes, pétrole bas, euro faible, quantitative easing, relance américaine, la croissance française doit repartir. A priori, la Banque de France y croit en évaluant cette croissance à 0,4 % pour le premier trimestre soit plus que la direction de la prévision de Bercy.

La Banque de France table sur un taux de croissance de 1 % sur l'année.

mercredi 4 février 2015

Enfants de divorcés, quelle situation !

L'INSEE a réalisé une étude assez détaillée sur la situation des enfants ayant été confrontés au divorce de leurs parents. Ainsi, en 2009, 160 000 enfants mineurs ont vécu le divorce de leurs parents (ou leur rupture de pacte civil de solidarité, Pacs). Selon les déclarations fiscales, un an après l’évènement, 76 % d’entre eux sont gardés principalement par leur mère et 9 % principalement par leur père. La résidence alternée, dont le recours a progressé au cours des années 2000, concerne 15 % des enfants. La garde alternée est plus  fréquente pour les ménages aisés et dans certains départements. 

La moitié des enfants demeurent dans le logement initial l’année après le divorce. Même en cas de déménagement, 95 % des enfants restent dans le même département après la séparation. Quand la résidence est fixée chez elles, six mères sur dix déclarent percevoir une pension. Dans la moitié des cas, celle-ci représente plus de 18 % de leurs revenus déclarés. Elle est inférieure à 100 euros mensuels par enfant pour 20 % des divorces, la pension médiane étant de 150 euros.


lire l'étude de l'INSEE

mardi 3 février 2015