jeudi 8 mai 2014

La BCE temporise en laissant inchangée ses taux et en attendant le mois de juin

La BCE a décidé le 8 mai de laisser inchangés les taux d’intérêt directeurs. Le Président de la BCE a souligné que la reprise modérée de l’économie de la zone euro se poursuivait. Il a mentionné pour conforté sa position que l'Europe après une  période prolongée de faible inflation était entrée dans une phase de remontée graduelle des taux de l’inflation mesurée par l’IPCH. Les signaux provenant de l’analyse monétaire confirmeraient ce diagnostic de tensions sous-jacentes modérées à moyen terme sur les prix dans la zone euro. Les anticipations d’inflation à moyen et long terme pour la zone euro restent solidement ancrées à un niveau compatible avec l'objectif de taux inférieurs mais proches de 2 %.Il a néanmoins répété que  le Conseil des gouverneurs était disposé à recourir à des instruments non conventionnels dans le cadre de son mandat afin de faire face efficacement aux risques d’une période trop longue de faible inflation. De nouvelles informations et analyses concernant les perspectives d’inflation et l’accès du secteur privé aux prêts bancaires seront disponibles début juin. La BCE a donné rendez-vous au mois de juin pour une éventuelle réorientation de sa politique monétaire. La prudence de la BCE est dictée par l'évolution de la situation américaine et par les derniers événements internationaux. Si le ralentissement de l'économie américaine se poursuivait et si l'effet de la baisse des injections de liquidité occasionnait des tensions sur les taux ou si la crise ukrainienne s'amplifiait, la BCE serait certainement amenée à intervenir plus énergiquement. Sa prudence actuelle est liée à sa volonté de ne pas gaspiller des cartouches en vue de tensions plus fortes au sein de l'économie mondiale. 

Le Président de la BCE a indiqué que le PIB en volume de la zone euro a crû de 0,2 %, en rythme trimestriel, au quatrième trimestre 2013, progressant ainsi pendant trois trimestres consécutifs. Il a est noté que la demande intérieure devrait continuer d’être soutenue par une série de facteurs tels que l’orientation accommodante de la politique monétaire, les effets de l’amélioration en cours des conditions de financement sur l’économie réelle, les progrès réalisés en matière d’assainissement budgétaire et de réformes structurelles et l’évolution des prix de l’énergie. Il a mentionné que  même si les marchés du travail se sont stabilisés et montrent les premiers signes d’une amélioration, le chômage demeurait important dans la zone euro et, globalement, le niveau des capacités productives inutilisées restait élevé. De plus, le rythme annuel de variation des prêts des IFM au secteur privé  restait négatif en mars, tandis que le nécessaire processus d’ajustement des bilans dans les secteurs public et privé continue de peser sur le rythme de la reprise économique.

Selon le Président de a BCE, les risques entourant les perspectives économiques dans la zone euro continuent d’être orientés à la baisse. Des risques géopolitiques et les évolutions observées sur les marchés financiers internationaux et dans les économies de marché émergentes pourraient influer négativement sur la situation économique. D’autres risques à la baisse ont trait à une demande intérieure plus faible que prévu et à une mise en œuvre insuffisante des réformes structurelles dans certains pays de la zone euro ainsi qu’à une croissance moins forte des exportations.

Selon l’estimation rapide d’Eurostat, la progression annuelle de l’IPCH dans la zone euro s’est accélérée à 0,7 % en avril 2014, après 0,5 % en mars.

Le Conseil des gouverneurs considère que les risques, tant à la hausse qu’à la baisse, pesant sur les perspectives d’évolution des prix sont limités et globalement équilibrés à moyen terme Dans ce contexte, les éventuelles répercussions des risques géopolitiques et des évolutions du taux de change feront l’objet d’un suivi attentif.

 La croissance annuelle de M3 s’est ralentie à 1,1 % en mars, après 1,3 % en février. La croissance de l’agrégat monétaire étroit M1 est restée vigoureuse, mais est revenue à 5,6 % en mars, contre 6,2 % en février. Le principal facteur soutenant l’expansion annuelle de M3 a encore été la progression de la position extérieure nette des IFM, qui reflète en partie l’intérêt persistant des investisseurs internationaux pour les actifs de la zone euro.

Le rythme annuel de variation des prêts aux sociétés non financières (en données corrigées des cessions de prêts et de la titrisation) s’est inscrit à -3,1 % en mars, sans changement par rapport à février. La faible dynamique des prêts aux sociétés non financières continue de traduire le décalage avec le cycle économique, le risque de crédit ainsi que l’ajustement en cours des bilans dans les secteurs financier et non financier. Le taux de croissance annuel des prêts aux ménages (en données corrigées des cessions de prêts et de la titrisation) s’est établi à 0,4 % en mars 2014, soit un niveau globalement inchangé depuis début 2013.

Selon toujours le Président de la BCE, le déficit des administrations publiques de la zone euro devrait continuer à se réduire, revenant de 3,0 % du PIB en 2013 à 2,5 % cette année et à 2,3 % en 2015. Le ratio de dette publique devrait se stabiliser à 96,0 % en 2014 et baisser en 2015, pour s’établir à 95,4 %. 

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