lundi 31 mars 2014

La folle équation de l'allègement des charges sociales


A l'occasion de son intervention du 31 mars, François Hollande a promis un double pacte, le pacte de compétitivité qui hante le débat public depuis le 31 décembre 2013 qui serait complété par un pacte de solidarité. Pour étoffer ce deux pactes, il a déclaré qu'il y aurait des baisses de charges sociales tant du côté employeur que du côté des salariés. Le premier allègement viserait à améliorer le taux de marge des entreprises afin qu'elles puissent investir et in fine créer des emplois. Le deuxième allègement a pour objectif d'améliorer le pouvoir d'achat des salariés français. Cette annonce intervient le jour même où l'INSEE a révélé que le pouvoir d'achat avait baissé au dernier trimestre 2013 en raison des impôts et des charges. par unité de consommation, ce pouvoir d'achat s'est contracté sur l'ensemble de l'année 2013.

Au niveau des charges patronales, ce sont les cotisations familiales qui sont dans le viseur. Leur taux est actuellement de 5,25 %.  Du côté des cotisations salariés, on pourrait penser au 0,75 point de cotisation d'assurance-maladie. Il paraît difficile de jouer sur les cotisations retraites qui viennent d'augmenter ou sur les cotisations chômage qui dépendent de l'UNEDIC et donc des partenaires sociaux. Certes, la suppression du 0,75 point ne changera pas réellement la donne en terme de pouvoir d'achat. Le gain pour les Français serait de 5 milliards d'euros représentant environ 15 % des augmentations de ces deux dernières années. 

En effet, le rendement du point de cotisation déplafonnée atteint 6,6 milliards d’euros pour la branche maladie contre  7,5 milliards d’euros pour la branche famille (source : comptes de la Sécurité sociale, 2012). Pour mémoire, un point de CSG rapporte plus de 12 milliards d'euros. 

Une fois posée cette équation, le jeu de bonneteau commence. Comment financer le manque à gagner pour les caisses familiales et l'assurance-maladie qui enregistrent des déjà des déficits, -7 milliards d'euros pour l'assurance-maladie en 2013 et -3 milliards d'euros pour la branche famille. La Sécurité sociale a été déficitaire de 13 milliards d'euros l'année dernière. 

De ce fait, il conviendra de compenser les exonérations, compensation prévue par la loi de toute façon. Or, nous risquons d'assister à un transfert de caisses vides. A défaut de gonfler un peu plus les déficits, le nouveau Gouvernement sera contraint de recourir à des recettes nouvelles. Il est fort à parier que la CSG soit augmenter d'au moins 0,5 point pour compenser la suppression des 0,75 % de l'assurance-maladie. Pour les cotisations familiales, le pari est de réaliser des économies. Trouver 40 milliards   d'euros sous forme d'économies n'est pas une mince affaire.


   

La France n'en a pas fini avec le déficit public

La France n'arrive pas à repasser sous la barre des 3 %  malgré les plans fiscaux successifs. Le solde public pour 2013 a, en effet, atteint -87,6 milliards d’euros, soit -4,3 % du PIB après -4,9 % du PIB en 2012. En part de PIB, les recettes progressent de 51,8 % à 52,8 %, les dépenses représentent 57,1 % du PIB contre 56,7 %. %. Le taux de prélèvements obligatoires augmente de 0,9 point en 2013, à 45,9 % du PIB pour battre un niveau historique. Si la France n'a pas pu respecter l'objectif fixé en loi de finances initiale, 3,9 % du PIB, plusieurs facteurs ont joué : une croissance qui se fait attendre, des impôts qui rentrent mal du fait de la baisse d'activité et de leur niveau excessif et des dépenses qui continuent à augmenter. 

Ratios de finances publiques
(en % du PIB)
* La dette publique nette est égale à la dette publique notifiée moins les dépôts, les crédits et les titres de créance négociables détenus par les administrations publiques sur les autres secteurs.
Sources : Insee, DGFiP, DGTrésor, notification du 31 mars 2014.
2010201120122013
Déficit public notifié–7,0–5,2–4,9–4,3
Dette publique notifiée82,786,290,693,5
Dette publique nette*76,379,082,785,9
Recettes publiques49,550,751,852,8
Dépenses publiques56,655,956,757,1
Prélèvement obligatoires42,643,845,045,9

La dette publique se rapproche des 2000 milliards d'euros. En effet, à la fin 2013, la dette publique s’élève à 1 925,3 Md€ soit 93,5 % du PIB, après 90,6 % fin 2012. Elle croît de +84,3 Md€ après +116,1 Md€ en 2012. L’augmentation de la dette publique nette est un peu plus marquée : elle s’établit à 85,9 % du PIB, après 82,7 % fin 2012.

La contribution de l’État à la dette publique croît de 78,9 Md€, une variation plus importante que son besoin de financement (-67,8 Md€). Une part importante de cette différence (6,8 Md€) tient à des effets de consolidation liés à la diminution des montants de dette de l’État détenus par d’autres administrations publiques (dont 4,0 Md€ pour les dépôts au Trésor des APU). La dette des organismes divers d’administration centrale s’établit à 8,1 Md€ fin 2013, en diminution de 1,6 Md€ par rapport à la fin 2012.
La contribution des administrations publiques locales à la dette atteint 182,3 Md€ à la fin 2013, soit une hausse de 6,2 Md€ par rapport à fin 2012, en lien avec leur besoin de financement (9,2 Md€) et la diminution de leurs dépôts au Trésor (-2,6 Md€).

La contribution des administrations de sécurité sociale à la dette publique augmente de 0,8 Md€ pour s’établir à 211,7 Md€ fin 2013. Le besoin de financement (-12,9 Md€), significativement plus important que la variation de la dette, est financé par une diminution de la trésorerie et d’importantes cessions d’actifs, notamment de la part de régimes de retraites.
La dette notifiée (Maastricht) et la dette nette
(en Mds€)
Sources : Insee, DGFiP, DGTrésor, notification du 31 mars 2014.
Dette notifiéeDette nette
2012201320122013
Ensemble1841,01925,31680,91768,7
dont
Etat1444,31523,21352,41431,9
Organismes divers d'administration centrale9,78,11,80,1
Adm. publiques locales176,1182,3163,7170,0
Adm. de sécurité sociale210,9211,7163,1166,7

samedi 29 mars 2014

La semaine économique vue par Philippe Crevel



Le coin des Epargnants

La bourse a connu une bonne semaine avec une progression du CAC 40 de 1,75 %. Il a terminé vendredi soir à 4 411 points tout près de son record de l’année à 4 419 points atteint le 24 février. Les tensions ukrainiennes n’impactent pas trop les marchés financiers. Les déclarations des responsables chinois en faveur de la croissance ont favorisé la hausse tout comme les bons indicateurs américains ou européens.
L’assurance-vie a enregistré un bon mois de février marquant le fait que les ménages français souhaitent maintenir un volant suffisant d’épargne. Néanmoins, ce résultat positif est avant tout le résultat d’une diminution des rachats. En revanche, les épargnants français boudent toujours les actions au vu des résultats des unités de compte.

Le coin des prévisions

France, des résultats qui pleurent…

La progression du chômage en France, la faible progression de la consommation qui ne compense pas la baisse du mois de janvier.

Pour autant, les indicateurs avancés qui scrutent le moral des entreprises et des consommateurs restent bien orientés et peuvent laisser penser qu’une reprise se dessine.

Néanmoins, jamais depuis quarante ans, la France n’avait connu une sortie de récession aussi pénible. En règle générale, après une diminution du PIB, il y a un rattrapage. Depuis 2009, aucun rebond n’a été réellement enregistré. L’économie française connaît une véritable atonie qui a force de perdurer entrave la future croissance. Le retard pris sur l’investissement est cumulatif et rend plus délicat l’adaptation de notre outil production à la demande finale française et internationale.

Europe, des indicateurs qui rient mais rien n’est acquis…

Pour le moment, la reprise manque de couleur mais tout le monde veut y croire ; les indicateurs avancés en sont la meilleure preuve.
La zone euro a connu durant près de deux ans une récession qui a laissé des traces.  Du premier trimestre 2011 au quatrième trimestre 2013, leur retard cumulé de croissance vis-à-vis des Etats-Unis atteint huit points de PIB.

Le déficit d’activité par rapport au potentiel (output gap) est estimé à 3,8 points de PIB selon l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), à 2,7 points de PIB selon le Fonds monétaire international (FMI).
La croissance attendue pour 2014 reste modeste autour de 1,4 % et ne retrouverait un taux correct qu’au mieux en 2015 avec une prévision de 2 %.

La bonne nouvelle provient de l’Europe du Sud qui sort du trou noir. En Espagne, Portugal, Grèce, les enquêtes de la Commission européenne ou encore celles menées auprès des directeurs d’achats se teintent d’optimisme. Ces pays ont amélioré leur compétitivité permettant un rééquilibrage des comptes extérieurs et le retour des investissements directs étrangers. En revanche, pour le moment, la demande interne reste faible en raison du taux élevé de chômage.

Certes, les taux de chômage commencent à baisser au sud de l’Europe (sauf en Italie), comme dans la moitié des pays de l’UEM, la France restant à la traine. Néanmoins, le reflux reste modeste au regard des taux historiquement élevés (25,8% en Espagne, 15,3% au Portugal, 27,5% en Grèce).
Les enquêtes auprès des directeurs d’achats, ou encore les indices du climat économique de la Commission européenne et des instituts économiques soulignent que la reprise s’affirme de jour en jour même si les signes concrets restent ténus. La confiance s’accroît chez les chefs d’entreprise de la zone euro et les ménages se déclarent un peu moins inquiets. Si pour le premier trimestre, le taux de croissance devrait rester mesuré, celui du deuxième montrera réellement les capacités de la zone euro si ce n’est de rebondir mais du moins de passe un cap.

Actualité

Japon, augmentation de la TVA de 3 points en avril

« Abenomics », est au pied du mur avec la future hausse de la TVA qui pourrait tuer dans l’œuf l’esquisse de croissance. L’Abenomics qui est un mélange d’hyperstimulation monétaire, de relance budgétaire et de réformes structurelles semble trouver ses limites. Dans un premier temps, les marchés avaient « acheté » la reprise dans l’Archipel avec une hausse de la bourse de Tokyo de 57% (Nikkei). L’activité économie a été dopée mais le maintien du déficit public à 10% du PIB en 2013 et la dégradation vertigineuse des comptes extérieurs constituent deux points noirs. L’augmentation de la TVA de 3 points (passage de 5 à 8 %) pourrait plomber la croissance en pénalisant la consommation qui représente 60% du PIB. Cette dernière a progressé ces derniers mois que par l’anticipation de cette hausse.
De ce fait, la croissance est attendue en baisse en 2014 vers 1 /1,2% en 2014, contre 1,6% en 2013.

France, consommation étale mais confiance en hausse

La consommation a faiblement progressé de 0,1 % en février selon l’INSEE ne compensant pas la baisse du mois de janvier. Ce résultat est de mauvais augure pour la croissance du premier trimestre.
La semaine dernière, l’INSEE a publié l’indicateur sur la confiance des ménages qui ressort en hausse de 3 points en mars par rapport à février. Il retrouve ainsi son niveau de juillet 2012. Les ménages français sont tout à la fois plus confiants sur leur situation personnelle future et plus nombreux à juger opportun la réalisation d’achats importants. Par ailleurs, la capacité à épargner des ménages progresse.
Si ces résultats sont fiables, cela devrait se traduire par une augmentation de la consommation au mois de mars et par un raffermissement de la croissance. Affaire à suivre…

A suivre, Next week

Lundi 31 mars

Eurostat publiera, pour la zone euro, le taux d’inflation du mois de mars. Ce taux sera attendu pour connaître si les menaces déflationnistes sont toujours présentes et pour apprécier l’éventuelle réaction de la Banque centrale européenne. Au mois de février, l’inflation était en baisse en février, à 0,7%. Les experts économiques l’attendent en baisse.
En France, il faudra suivre les résultats pour des 2013 des comptes nationaux des administrations publiques et le montant de la dette au sens de Maastricht.
Il sera également communiqué les résultats définitifs du PIB 2013.

Mardi 1er avril

Aux Etats-Unis, il faudra suivre l’indice ISM de mars. Cet indice devrait être en hausse autour de 55 après 53,2 en février et 51,3 en janvier traduisant l’enracinement de la croissance américaine.
Au Royaume-Uni, il faudra également regarder l’indice  PMI manufacturier de mars qui est attendu en progression confirmant le résultat de février.
En Allemagne, il faudra scruter le rapport sur l’emploi de mars. Le chômage est encore attendu en diminution en mars. Le taux de chômage devrait rester autour de 6,8 % ce qui est son plus bas taux depuis 20 ans.
En France, il faudra suivre les immatriculations de voitures neuves en mars ainsi que l’indice PMI manufacturier.

Jeudi 3 avril

Au Royaume-Uni, sera publié l’indicateur PMI pour les services du mois de mars. Cet indice est attendu à la hausse.

Pour la zone euro, il faudra évidemment suivre la réunion de la BCE du mois d’avril. En fonction du taux d’inflation qui sera publié au début de semaine, le débat sur l’engagement d’actions énergiques sera incontournable. Néanmoins, le consensus parie pour le statuquo. La BCE veut se garder les mains libres en cas de remonter des taux sur les marchés mondiaux du fait de la fin des injections de liquidités par la FED, hausse des taux qui pourrait impacter la zone euro assez fortement. L’idée sous-jacente est pour la BCE de ne pas griller de manière anticipée ses cartes. Par ailleurs, du fait des indicateurs convergents, elle parie toujours sur une accélération de la croissance à compter de la fin du premier trimestre.
En France, il faudra regarder les Indices PMI des services et composite de mars ainsi que l’adjudication d'OAT long terme. A 22h00 sera communiquée la note de conjoncture de l'Insee.

Vendredi 4 avril

Aux Etats-Unis, il faudra suivre le rapport emploi de mars. Le taux de chômage devrait se maintenir à 6,7 % avec la création de 200 000 postes soit un volume assez classique en légère hausse par rapport à février (175 000).


La semaine économique est une publication réalisée par Lorello Eco Data, société d’études et de stratégies économiques dirigée par Philippe Crevel.

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vendredi 28 mars 2014

Comment se porte l'assurance-vie ?


Philippe Crevel a été interrogé par la rédaction de Newsassurances sur les résultats de l'assurance-vie en ce début d'année ainsi que sur le Livret A.

La France, quatrième pour le coût du travail

Eurostat vient de publier les chiffres du coût de la main d’oeuvre au sein de l’Union Européenne pour l’année 2013 sur la base du coût horaire.

En moyenne, le coût horaire de la main d’oeuvre tous secteurs d’activités confondus, à l’exception du monde agricole et de l’administration publique, s’établi à 23,7 euros dans l’Europe des 28 et à 28,4 euros en zone Euro.
Avec un coût horaire chiffré à 34,3 euros , la France se classe, sans surprise, en haut de la liste des Etats dont le coût horaire est le plus elevé. En la matière, les champions sont les pays nordiques avec en tête les Suédois (40,1 euros). Viennent ensuite les Danois ( 38,4 euros), les Belges (38 euros) et les Luxembourgeois (35,7 euros).  Avec un coût horaire établi à 31,3 en  Allemagne cette dernière confirme sa plus grande compétitivité en la matière. Toutefois, sur ces 5 dernières années les Allemands ont davantage fait progressé leur coût horaire (+12,2%) que les Français (+9,9 %).

A l’inverse, c’est parmi les derniers Etats membres de l’Union que l’on retrouve les coûts horaires les plus faibles. Ainsi ils atteignent 3,7 euros en Bulgarie, 4,6 euros en Roumanie.
Le classement opéré par secteurs d’activités, met en évidence un coût horaire plus elevé dans l’industrie avec  24,6 euros en moyenne dans l’UE des 28 et de 31 euros dans la zone euro.  Viennent ensuite les services (respectivement 23,9€ et 28,0€) et lesecteur de la construction (21,0€ et 24,5€).

Les coûts de la main-d’oeuvre comprennent les salaires et traitements auxquels s’ajoutent les coûts non salariaux tels que les cotisations sociales à la charge des employeurs. La part des coûts non-salariaux dans l’ensemble de l’économie a atteint 23,7% dans l’UE28 et 25,9% dans la zone euro, variant de 8,0% à Malte à 33,3% en Suède.
Eurostat qui a par ailleurs procédé à une comparaison des résultats enregistrés au titre de 2013 avec ceux de 2008, met évidence une progression de 10,2 % des coûts horaire dans l’UE28 et de 10,4% dans la zone euro.  Consécutivement à la crise traversée en Grèce et au Portugal et aux plans de rigueur qui s’en sont suivis, ces deux pays ont, en revanche, enregistré  d’importantes baisses avec -18,6 % pour le premier et -5,1 % pour le second.  A l’inverse, hors zone Euro les derniers Etats entrant dont le coût reste encore aujourd’hui très faibles ont déjà fait l’objet d’importantes évolutions avec une progression de 44,1 % en Bulgarie et de 32,8 % en Roumanie.

Epargne et retraite

Philippe Crevel a été interrogé par Atlantico au sujet de la possibilité de se constituer un patrimoine suffisant pour vivre de ses rentes durant sa retraite. Disposer d'un million de capital une fois arrivé à l'âge de la retraite, c'est le rêve de tout un chacun. Pour autant, est-il accessible à tout le monde ? Certaines classes sociales doivent-elles faire une croix dessus ?

mercredi 26 mars 2014

Italie, c'est difficile la sortie de la récession

La santé de l'économie italienne demeure précaire même si des signes positifs se manifestent. Ainsi la confiance des consommateurs progresse de 98,4 à 101,7 de février au mois de mars. Les ventes de détail restent stables en février contre une baisse de 0,3 % en février. Le consensus espérait un résultat meilleur. Sur un an, le recul est de 0,9 %.
La sortie de la récession reste lente. Il ne faut pas oublier que le PIB a reculé de 1,9  en 2013.  La consommation des ménages italiens a reculé de 2,6 % en valeur l'année dernière Ce sont les dépenses de santé qui avaient diminué le  plus, suivi de l’habillement. Les investissements avaient connu une baisse de 4,7 % en 2013, 
En 2014, la croissance devrait être positive autour de 0,5 %.

Un bien triste mois de février

Avec une consommation assez étale depuis le début de l’année, la situation de l’emploi ne pouvait guère s’améliorer. La croissance demeure, en effet, trop faible pour générer un flux de créations d’emplois en particulier dans le secteur marchand.

Face à une demande interne étale, les entreprises françaises ne peuvent pas compenser par l’exportation du fait de leur perte de compétitivité. Elles doivent subir de front la concurrence des entreprises de l’Europe du Sud.

En outre, les mois d’hiver sont en règle générale peu favorable au BTP avec de plus des élections locales qui entraînent des différés dans l’exécution des plans d’investissement.
Entre climat conjoncturel dégradé, attentisme économique généralisé, le résultat ne pouvait guère être bon en février. La progression de 31 500 demandeurs d’emplois soit une hausse de 0,9 % traduit bien une nouvelle dégradation du marché de l’emploi après les hésitations de la fin de l’année 2013. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A s’établit à 3 347 700 en France métropolitaine fin février 2014 en hausse de 4,7 %.

Les inscriptions des jeunes qui étaient en baisse depuis plus de quatre mois sont en hausse de 1700 au mois de février et cela malgré le fait que 20 000 jeunes ont accédé à un emploi d’avenir depuis le début de l’année.

Le Gouvernement espère que l’amélioration conjoncturelle attendue pour cette fin de premier trimestre se traduira en termes d’emploi au deuxième. Il est certain qu’à compter du mois d’avril, les emplois saisonniers devraient repartir à la hausse. Pour le BTP, la reprise est, en revanche, plus incertaines.

 Pour réellement enclencher un cycle de création d’emplois, il faudrait que le taux de croissance passe le cap en annualisé des 1 % voire 1,5 % ; or les prévisions sont de 0,9 % et elles sont jugées assez optimistes. Le Gouvernement pourra, certes, compter sur 100 000 emplois aidés en plus. Pour réellement créer un cycle favorable à l’emploi, il faut que les entreprises françaises reconquièrent des parts de marché à l’exportation et qu’elles recommencent à investir. Le système économique français est aujourd’hui trop dépendant des variations de la consommation.

mardi 25 mars 2014

Assurance-vie : résultats du mois de février, un bon cru mais attention aux lendemains

Au mois de février, la collecte nette de l’assurance-vie a atteint 2,4 milliards d’euros soit un très bon cru au regard des résultats de ces derniers mois. Il faut revenir au mois de décembre 2012 pour retrouver un résultat supérieur (3,6 milliards d’euros qui faisait suite à une série de mauvais résultats). Néanmoins, ce résultat doit être relativisé.

La collecte nette de février repose essentiellement sur une baisse des prestations qui n’ont atteint que 8 milliards d’euros contre 9,9 milliards d’euros au mois de janvier. Les prestations du mois de février sont inférieures de 750 millions à la moyenne de ces derniers 24 mois. Elles sont néanmoins supérieures à celles du mois de février 2013 où elles avaient atteint 8,6 milliards d’euros. Le mois de février est en règle générale un petit mois pour les prestations.

La collecte brute s’est élevée, de son côté, le mois dernier à 11,1 milliards d’euros contre 11,3 milliards d’euros en janvier. Cette collecte est en phase mais sans plus par rapport aux mois de février de ces dernières années.

Les unités de compte sont en recul en représentant 12,8 % de la collecte en février contre 16,5 % en  janvier et cela malgré la bonne tenue de la bourse qui avait gagné près de 6 % en février.
L’encours de l’assurance-vie a atteint 1478 milliards d’euros contre 1465 milliards au mois de janvier et 1411 milliards d’euros il y a un an.

Puiser moins sans épargner plus

Les Français n’ont pas choisi d’épargner plus mais de moins puiser dans leur bas de laine le mois dernier. Il y a une volonté de maintenir le niveau de son épargne. E revanche, comme le témoignent les résultats du Livret A et du LDD qui en février ont enregistré une légère décollecte, les Français ne disposent pas d’importantes liquidités à placer sur les supports quels qu’ils soient.

Le résultat de février ne saurait faire le printemps. Il est fort probable que les prestations et rachats progressent dans les prochains mois en fonction des échéances fiscales ou de la réalisation d’investissements immobiliers qui sont plus importants avec l’arrivée des beaux jours. L’assurance-vie devrait donc connaitre un régime de montagnes russes durant l’année 2014.

Climat des affaires stable

L’indicateur du climat des affaires en France, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité et  gagne un point à 95. Il demeure néanmoins  cinq points au dessous sa moyenne de longue période (100). L’indicateur du climat des affaires reste stable dans l’industrie, et augmente d’un point dans les services et le bâtiment. Il progresse de deux points dans le commerce de détail comme dans le commerce de gros.

L'indicateur de retournement calculé au niveau France reste dans la zone indiquant une situation conjoncturelle favorable.

indicateur de climat des affaires France

Indicateur de climat des affaires FranceSources : Insee, enquêtes de conjoncture
Indicateur de retournement France
Indicateur de retournement France

dimanche 23 mars 2014

Retraite et Royaume-Uni : une interview sur Atlantico.fr

Philippe Crevel a répondu aux questions de la rédaction d'Atlantico.fr après la présentation par le Gouvernement britannique comportant une mesure permettant aux Anglais de toucher en une seule fois leur capital retraite.

samedi 22 mars 2014

La semaine économique vue par Philippe Crevel




Le coin des épargnants

Le CAC 40 a terminé la semaine en hausse avec un gain sur les cinq derniers jours de 2,82 % permettant d’être en positif depuis le début de l’année avec un petit 0,92 %. Le CAC 40 a clôturé à 4 335 points.

L’issu scrutin de la Crimée avait été anticipé la semaine précédente. Cette semaine a été bien orientée par les résultats statistiques en provenance des Etats-Unis, l’indice S&P 500 a battu, à ce titre, un nouveau record. La nouvelle Présidente de la FED, pour sa première conférence de presse, a rassuré les investisseurs en soulignant qu’il n’y aurait pas obligatoirement de changement de politique monétaire si le chômage passait en-dessous de la barre des 6,5 %. Elle a confirmé le maintien des taux bas sur une longue période.

Après un bon mois de janvier, les résultats de la collecte du Livret A et du LDD ont été publiés vendredi 21 mars avec à la clef une décollecte de 140 millions d’euros. Après deux mois de collecte positive (730 millions d’euros au mois de décembre et 2,19 milliards d’euros au mois de janvier), le Livret A a enregistré une décollecte de 210 millions d’euros de décollecte quand le LDD restait sur une collecte positive de 70 millions euros pour le LDD. Ce résultat fait suite aux décollectes enregistrées des mois de septembre à novembre de l’année dernière. Cette semaine, il faudra suivre avec attention les résultats de l’assurance-vie.

Le coin des Prévisions

Optimisme de rigueur à la Banque de France

Quelques signes encourageants semblent prouver que la croissance française pourrait reprendre. Au mois de février, le commerce reprend quelques couleurs au vu des projets d’ouverture et des prévisions sur le commerce de détail. La Banque de France demeure optimiste pour la fin du premier trimestre et surtout pour le deuxième. Si la croissance des trois premiers mois de l’année devrait tourner entre 0,1 % et 0,2 %, elle pourrait s’étoffer à la fin du deuxième en phase avec l’amélioration des pays d’Europe du Sud. 
  
Début d’un nouveau cycle électoral

La France a entamé un nouveau cycle électoral avec quatre élections en un an de programmées, élections municipales et européennes en mars et juin 2014 puis élections cantonales et régionales en mars 2015 (sauf si le Conseil d’Etat invalidait le nouveau découpage électoral).

Ce cycle d’élections rapprochées n’est pas propice à l’investissement des collectivités territoriales qui représentent 75 % de l’investissement public. En effet, les investissements se réduisent durant la dernière année du mandat consacrée aux inaugurations et peu propice aux travaux car sources de perturbations et d’impopularité. Par ailleurs, l’année qui suit une élection est, en règle générale, consacrée aux études et remise en cause des chantiers lancés par les majorités précédentes. De ce fait, les entreprises de bâtiment et de travaux publics devraient connaître de moindres commandes en 2014 et 2015.

Retour sur la semaine passée

France, les salaires ont continué à augmenter en 2013 mais restent faibles !

Selon l’INSEE, au quatrième trimestre 2013, l’indice du coût du travail (ICT) – salaires seuls de l’ensemble des secteurs marchands non agricoles a progressé de 0,5 % en données corrigées des variations saisonnières. Au troisième trimestre 2013, l’indice avait augmenté de 0,3 %. En glissement annuel, l’ICT – salaires seuls croît de 2,0 %, comme au trimestre précédent. Le temps de travail moyen baisse légèrement (-0,1 % en glissement annuel). Si les salaires continuent à augmenter, c’est avant tout en raison de la progression des charges sociales (cotisation retraite notamment) mais aussi du fait des augmentations automatiques prévues par les accords de branche.

Il n’en demeure pas moins que les salaires versés sont relativement faibles par rapport à ceux perçus par les autres européens. Le salaire brut moyen est de 56 500 euros au Danemark, de 47 000 en Irlande, de 46 000 aux Pays-Bas, de 42 500 en Allemagne contre 39 000 en France (sources Eurostat 2011 – salariés à temps plein entreprises de plus de 10 salariés).

Entre Unedic et pacte de responsabilité

Les partenaires sociaux n’auront pas chômé durant ce mois de mars. Après avoir accepté le principe du pacte de responsabilité avec à la clef des réductions de charges pour les entreprises, ils ont signé un accord visant à réduire le déficit de l’UNEDIC. Les cadres sont les principales victimes de cet accord ce qui a amené la CFE/CGC à le rejeter. L’augmentation du délai de carence de 75 à 180 jours modifie évidemment les règles de licenciement pour les cadres qui auront de moins en moins d’intérêt à accepter le transactionnel et devront tenter d’arracher un licenciement économique. Cette réforme banalise un peu plus le statut de cadre. Ce dernier recevait jusqu’à maintenant une indemnité au nom de sa contribution à l’entreprise. Désormais, l’indemnité sera assimilée à une indemnité de chômage permettant de faire la jonction avec le prochain emploi.

Un nouveau dispositif de droits rechargeables est institué. Ce nouveau dispositif, dont le principe avait été acté en 2013 par la loi de sécurisation de l'emploi, permettra à tous les demandeurs d’emploi à partir du 1er juillet, d'accumuler des droits à indemnisation chaque fois qu'ils retravaillent, alors qu'ils en perdaient auparavant une partie. L'objectif est à la fois de favoriser la reprise


Les cadres qui ont touché une indemnité de départ, au-delà de celles prévues par la loi, seront soumis à un délai de carence pouvant atteindre cent quatre-vingts jours pour bénéficier d’une allocation chômage contre soixante-quinze jours maximum aujourd'hui. Les licenciés économiques ne seront toutefois pas touchés par ce délai de carence.
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Le régime des intermittemps du spectacle est modifié. Le cumul entre salaire et allocations des 112 000 intermittents indemnisés sera plafonné à 5 475 euros bruts par mois et un « différé » d'indemnisation Les cotisations sur leurs salaires passent de 10,8 % à 12,8 % (8 % côté employeurs, 4,8 % côté salariés).

Les salariés de plus de 65 ans, jusqu'ici exonérés de cotisations Unedic, contribueront eux aussi au régime.

Le système d'« activité réduite », qui permet à plus d'un million de chômeurs de cumuler petits boulots et allocation, est réformé et simplifié

Cachez mois cette déflation que je ne saurais voir

Dans le quotidien « Le Monde », plusieurs économistes sont montés au créneau pour demander à la Banque Centrale Européenne d’infléchir sa politique.

Ainsi, selon Eurostat, l’inflation a été de 0,7 % au mois de février en zone euro. La hausse des prix retrouve donc son point bas d’octobre 2013. L’inflation sous-jacente, moins volatile et davantage animée par des facteurs internes, est donc également faible. Elle est même négative ou à peine supérieure à zéro dans les économies qui ont enregistré de sévères récession.

La BCE n’entend pas modifier sa politique car elle considère que l’Europe du Sud après avoir pratiqué une politique de dévaluation interne commence à en tirer profit. La désinflation tirerait sur sa fin ne nécessitant pas d’interventions spécifiques. Par ailleurs, la BCE souligne que l’inflation sous-jacente est, dans plusieurs pays du « noyau dur » de l’UEM, supérieure à la moyenne de la zone euro. Il en est ainsi en Autriche, en Finlande ou au Luxembourg. En Allemagne et en France, elle n’est pas loin de la moyenne.

Néanmoins il ne fait pas de doute que le taux d’inflation sous-jacente est sur une pente descendante.

La demande reste étale dans de nombreux pays et le taux d’utilisation des capacités de production demeure faible. Plusieurs experts soulignent que la BCE est plus prompte à prendre des mesures quand des anticipations inflationnistes se manifestent que pour répondre à des signes déflationnistes.

Allemagne, chemin de traverse en matière de retraite

L’Allemagne est, depuis de nombreuses années, confrontée au vieillissement de sa population. Le pays avait pris de nombreuses mesures visant à atténuer la facture  de la retraite. Ces mesures étaient d’autant plus l’Allemagne a pris indispensables que le taux de fécondité figure parmi les plus faibles d’Europe avec un taux de 1,4 enfant par femme en 2010 contre 1,6 dans l’Union européenne et 1,9 en France.

De 1991 à 2010, la part dans la population des personnes âgées de plus de 65 ans est passée de 14,9% à 20,7%, alors que celle des moins de 19 ans reculait de 20,4% à 17,6%. Les démographes estiment que la population devrait s’affaisser sous la barre des 60 millions en 2050, contre 82 millions actuellement et être ainsi inférieure à celle de la France.

D’ici à 2025, malgré la progression du taux d’activité des personnes  âgées de plus de 55 ans et des femmes, la population active sera inférieure de 6 millions à son niveau actuel (plus de 10% de baisse). La seule solution pour endiguer ce mouvement est un recours accru à l’immigration.

Or, en contradiction avec les mesures prises depuis 2002, la ministre des Affaires sociales, Mme Andrea Nahles, a présenté un projet de loi qui vise à faciliter les départs anticipés à la retraite.  

La loi de 2001 avait  introduit un minimum retraite afin que chacun soit assuré d’une pension au moins équivalente à 46% de son dernier salaire brut mais avait prévu la réduction progressive du taux de remplacement pour une retraite à taux plein de 70% à 67%.

Par ailleurs, le taux de cotisation au régime de base de l’assurance vieillesse, partagé à parts égales entre l’employeur et l’employé, a été plafonné à 20% jusqu’en 2020 (et à 22% à l’horizon de 2030).

Afin de compléter le montant des pensions, deux autres piliers ont été ajoutés au premier, des régimes professionnels complémentaires gérés par les entreprises et, deuxièmement, une dose de retraite par capitalisation, subventionnée par l’Etat fédéral, la retraite « Reister » qui fonctionne sur la base du libre choix. 

La loi de 2004 a introduit, quant à elle, un « facteur de soutenabilité » dans le calcul des pensions : plus le ratio cotisants / retraité recule, plus la hausse des pensions est modeste. La loi de 2007 avait prévu le relèvement progressif d’ici à 2029 de l’âge légal de départ à la retraite à taux plein de 65 ans à 67 ans.

En vertu du nouveau projet de loi qui devrait entrer en vigueur le 1er juillet 2014. Les conditions de retraite des mères de familles (Mütterrente) dont les enfants sont nés avant 1992 devraient rattraper en partie celles des femmes ayant des enfants nés après 1992. Le texte intègre la durée de cotisation pour calculer l’âge de départ à la retraite. Les salariés totalisant 45 années de cotisations ou plus pourront prendre leur retraite à taux plein dès 63 ans (contre 65 ans actuellement). 200 000 personnes supplémentaires partiraient ainsi chaque année à la retraite. D’ici à 2029, cet âge serait progressivement relevé de deux ans, de sorte que ceux qui ont commencé à travailler dès 18 ans pourront bénéficier d’une retraite à taux plein à 65 ans, alors que ce sera 67 ans pour l’ensemble de la population. Un peu sur le modèle français, les périodes de chômage de courte durée et de chômage partiel seront prises en compte dans le calcul des années de cotisations, contrairement aux périodes de chômage de longue durée. Le projet de loi comporte également des mesures en faveur des retraites des personnes en invalidité.

Le financement de la réforme n’est pas prévu au-delà de 2018. Avant cette date, le budget actuel de l’Etat et les excédents des caisses de retraite qui se montent à EUR 31 mds lui seraient alloués. Puis, les subventions publiques annuelles passeraient progressivement de 400 millions à 2 milliards d’euros à horizon de 2022. Des hausses de cotisations pourraient être rendues nécessaires pour financer cette réforme.

Le projet de loi ne prévoit pas de réforme du dispositif Reister qui n’est qu’à moitié convainquant.

Russie, les sanctions à double tranchant

La Russie dépend de ses exportations gazières qui permettent le financement des dépenses publiques. Le prix du gaz a certes baissé ces dernières années avec la montée en puissance du gaz de schiste mais les contrats gaziers sont négociés sir longue période ce qui réduit l’impact des fluctuations de prix et ce qui permet évidemment de se protéger des conséquences de part et d’autres, consommateurs comme producteurs, des aléas internationaux. La Russie n’apprécie guère que le prix du gaz comme celui du pétrole passe en dessous d’un seuil de 90 dollars le baril (pour le pétrole). En-deçà, le déficit s’accroît. Les Etats-Unis ne peuvent guère mener une bataille tarifaire car la rentabilité de leurs nouveaux gisements, pétrole et gaz, suppose que les cours restent à des niveaux élevés. Ils pourraient en s’accordant avec l’Arabie Saoudite mener une guerre des tarifs mais elle serait coûteuse pour tous le acteurs.

L’Europe est en outre aujourd’hui dépendante du gaz russe pour 20 %. Il n’est pas évident de mettre un terme à cet approvisionnement sauf à surpayer auprès des autres fournisseurs (Algérie en particulier).

Les interdictions de visas pour des responsables économiques sont avant tout symboliques et ont un objectif vexatoire. Il en serait tout autre si la France annulait le contrat de vente des navires « Mistral » à la Russie. Les pertes d’emploi et les conséquences à l’exportation seraient fortes, (plusieurs milliers d’emplois en jeu).


A suivre Next week

Lundi 24 mars

Lundi seront présentés les fameux indices PMI du mois de mars dont ceux de la zone euro. L’indice qui était à son plus haut niveau depuis le printemps 2011 devrait poursuivre son mouvement ascendant.

Mardi 25 Mars

Au Royaume-Uni, il faudra suivre es résultats de l’inflation de février. En janvier, l’inflation était passée sous la cible d’inflation de 2% de la Banque d’Angleterre (à 1,9%, après 2% en décembre 2013). Ce mouvement de recul a du se poursuivre en en février.

En Allemagne, l’indice IFO de mars donnera une bonne indication de la tendance de ce premier trimestre. A 111,3 en février, l'indice du climat des affaires de l'enquête IFO a atteint le niveau le plus élevé depuis juillet 2011. Il est attendu stable pour mars.

En France, il faudra également suivre les enquêtes de l’INSEE sur le climat des affaires pour mars. Ils sont attendus en légère hausse.

Mercredi 26 Mars 2014

Aux Etats-Unis, il faudra suivre les résultats des biens  durables de février qui devraient ressortir en hausse grâce à l’aéronautique. Il faudra regarder également la publication de l’indicateur PMI.

Jeudi 27 mars

Pour la zone euro, il sera utile pour déterminer les risques de déflation d’étudier l’évolution de la masse monétaire M3 et les flux de crédits au secteur privé.

Vendredi 28 Mars

Au Japon, il faudra regarder les prix à la consommation qui devraient ressortir en hausse en raison de la forte demande en anticipation de l’augmentation de la TVA de 3 points au 1er avril.

Toujours au Japon, il faudra consulter le rapport de l'emploi de février où des tensions sont fortes du fait de la demande de vendeurs avant la hausse de la TVA. Le taux de chômage devrait rester à 3,7%. Enfin, pour en terminer avec l’Empire du Soleil Levant, l’enquête sur le revenu et les dépenses des ménages sera présentée ce vendredi. Les dépenses de ménages pourraient avoir progressé de 1% m/m en février. En particulier les achats d'appareils électriques sont stimulés par une demande de dernière minute avant la hausse de TVA en avril.

Pour la zone euro sera connu l’indice du climat économique de mars avec une amélioration possible.

En France sera surveillé le résultat des dépenses de consommation des ménages en biens pour février. Les dépenses de consommation des ménages en biens devraient repartir à la hausse  en février, corrigeant, en partie, leur recul de 2,1% m/m en janvier dû à la chute des dépenses d'énergie (effet de l'hiver doux) et des achats automobiles (contrecoup des changements de fiscalité). 





La semaine économique est une publication réalisée par Lorello Eco Data, société d’études et de stratégies économiques dirigée par Philippe Crevel.

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jeudi 20 mars 2014

L'impact social de la crise selon l'OCDE


L'OCDE dans son étude "Panorama de la société 2014" analyse les conséquences sociales de la crise en étudiant un grand nombre d'indicateurs. Ainsi, l'OCDE tire notamment les enseignements suivants :
  • Le nombre de personnes vivant dans des ménages qui ne perçoivent aucun revenu d’activité a doublé en Espagne, en Grèce et en Irlande, et s’est accru de 20 % ou plus en Estonie, aux États-Unis, en Italie, en Lettonie, au Portugal et en Slovénie.
  • Les ménages pauvres ont vu leurs revenus diminuer plus fortement, proportionnellement, que les ménages aisés et ils ont moins profité de la reprise –– en particulier en Espagne, en Estonie, en Grèce, en Irlande et en Italie.
  • Les jeunes sont davantage exposés qu’avant la crise au risque de pauvreté : la part des 18‑25 ans vivant dans des ménages dont le revenu est inférieur au revenu médian national a augmenté dans la plupart des pays –– de 5 points de pourcentage en Espagne, en Estonie et en Turquie ; de 4 points en Irlande et au Royaume-Uni ; et de 3 points en Grèce et en Italie.
  • La part des personnes qui déclarent qu’elles n’ont pas les moyens d’acheter suffisamment de nourriture a augmenté dans 23 pays, en particulier en Grèce et en Hongrie, mais aussi aux États-Unis.
  • Les taux de fécondité ont baissé davantage encore depuis la crise, aggravant les défis démographiques et budgétaires liés au vieillissement. Alors qu’il était orienté à la hausse depuis 2000, atteignant 1.75 enfant par femme en 2008, le taux de fécondité est retombé à 1.70, la baisse des revenus et les incertitudes amenant peut-être un plus grand nombre de couples à différer un projet d’enfant ou à avoir moins d’enfants.
  • S’il est trop tôt pour mesurer les effets à long terme de la crise sur la santé des populations, on sait que le chômage et les difficultés économiques contribuent à divers problèmes de santé, favorisant notamment la maladie mentale.
  • Les dépenses en faveur de l’éducation en proportion du PIB ont diminué dans la moitié des pays de l’OCDE depuis le début de la crise, en particulier en Estonie, aux États-Unis, en Hongrie, en Islande, en Italie, en Suède et en Suisse. Cette baisse aura avant tout un impact sur les plus pauvres au sein de la société, observe l’OCDE et, à long terme, cela pourrait entraîner une moindre participation à l’éducation, de moindres performances et moins de mobilité ascendante pour les enfants issus de familles à bas revenu.
Par ailleurs, l'OCDE a mis en ligne un petit simulateur pour évaluer l'impact de la crise sur les Etats membres et faire des comparaisons.

mercredi 19 mars 2014

Réorientation de la politique monétaire américaine avec l'arrivée de Yellen

Pour la première conférence de presse  en tant que présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen a modifié  la « forward guidance » de l’institut d’émission,. Elle a délibérément choisi des orientations plus qualitatives Elle a abandonné l'objectif du taux de chômage à 6,5 % pour resserrer la politique monétaire, objectif qui avait été fixé par BenBernanke. Certes, ce dernier avait souligné qu'il fallait d'autres paramètres. Janet Yellen a indiqué que « nous prendrons en compte une vaste série de données, qui incluent les mesures des conditions du marché du travail, des indicateurs sur les pressions inflationnistes comme les anticipations de baisse des prix et les nouveaux développements financiers » . Il en résulte que le taux directeur restera bas et cela même après la fin des programmes d'achats d'actifs et particulièrement si l’inflation continue d’être sous la cible des 2% du comité de politique monétaire,à la condition que les anticipations d’inflation de long terme restent bien ancrées ». Actuellement l'inflation est de 1,1 %.
La FED a par ailleurs décidé de poursuivre le plan de réduction des injections de liquidités à 55 milliards de dollars. Malgré quelques signes négatifs dont une partie provient des conditions climatiques, la FED a souhaité gardé le cap afin de ne pas créer un choc sur les marchés d'autant plus qu la production industriel a enregistré une forte progression en février (+0,6% après avoir décliné de 0,2 % en janvier).

mardi 18 mars 2014

Les grandes entreprises et les prélèvements


Les prélèvements supportés par les 76 premières entreprises françaises représentent le tiers de leur valeur ajoutée. Elles acquittent 18 % des prélèvements des entreprises françaises pour 9 % de la valeur ajoutée . Elles paient 17 % des cotisations sociales et 14 % e l'impôt sur les sociétés . Si le poids de l'impôt sur les sociétés est de 2,3 % du PIB, pour les 76 premières entreprises, le poids de l'IS représente 3,34 % de leur valeur ajoutée.

L'Allemagne s'inquiète ?


L'indicateur ZEW sur le sentiment économique est en recul en Allemagne à 46,6 au mois de mars contre 55,7 au mois de février. Il était déjà en recul par rapport à janvier. Le recul est plus fort que prévu. L'indicateur sur la situation courante est également en recul.

L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. st calculé à partir du sentiment d'environ 300 à 350 spécialistes financiers sur l'évolution de l'économie allemande dans les 6 mois à venir.

lundi 17 mars 2014

L'inflation reste campée à des niveaux très bas en zone euro


Selon Eurostat, Le taux d’inflation annuel de la zone euro s'est élevé à 0,7% en février 2014 contre 0,8% en janvier. Un an auparavant, ce taux était de 1,8%. Le taux d’inflation mensuel a été de 0,3% en février 2014.

Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne a été de 0,8% en février 2014, contre 0,9% en janvier. Un an auparavant, il était de 2,0%. Le taux d’inflation mensuel a été de 0,3% en février 2014.

Malgré le début de reprise, l'inflation reste à un niveau historiquement bas. La BCE considère qu'il pourrait revenir autour de 1,6 % à la fin de l'année. Dans ces conditions, la BCE ne souhaite pas prendre des mesures de soutien.

En février 2014, des taux annuels négatifs ont été observés en Bulgarie (-2,1%), à Chypre (-1,3%), en Grèce (-0,9%), en Croatie (-0.2%) ainsi qu'au Portugal et en Slovaquie (-0,1% chacun). Les taux annuels les plus élevés ont été enregistrés à Malte et en Finlande (1,6% chacun) ainsi qu'en Autriche (1,5%).

Par rapport à janvier 2014, l’inflation annuelle a baissé dans dix-sept États membres, est restée stable dans trois et a augmenté dans sept autres.

Les taux moyens sur douze mois jusqu’en février 2014 ont été les plus faibles en Grèce (-1,1%), en Bulgarie (-0,3%) et à Chypre (-0,2%), et les plus élevés en Estonie (2,8%), en Roumanie (2,6%) ainsi qu'aux Pays-Bas et en Finlande (2,1% chacun).