samedi 19 octobre 2013

La semaine économique et financière du 19 octobre

Le coin des épargnants

 La semaine aura été rythmée par les atermoiements des Etats-Unis. La bourse de Paris a été rassurée par l’accord obtenu à l’arraché et qui soumis néanmoins à clause de revoyure. La bourse de Paris a augmenté de 1,7 % sur la semaine et a terminé à 4286 points. Depuis le 1er janvier, la hausse atteint plus de 17 %.

 Etats-Unis, soulagement mais de courte durée

 Les Etats-Unis ont évité la banqueroute avec l’élaboration d’un accord entre démocrates et républicains. 

Ces derniers apparaissent comme les perdants de ce bras de fer digne d’une tragédie antique. L’économie américaine mais aussi l’économie mondiale ont été pris en otage par un Congrès dont les membres sont en campagne électorale. Les Républicains sortent de la crise affaiblie. En effet, ils ont dû reculer face à la volonté farouche du Président de maintenir en état sa loi sur l’assurance-maladie. L’opinion publiques s’est plutôt rangée du côté du Président qui était pour en difficulté dans les sondages. Sa fermeté a été louée et a effacé sa faiblesse constatée lors de la crise syrienne.  

 Après 16 jours de joutes et de discussions feutrées, le Congrès a adopté un accord permettant la « réouverture » de l’administration fédérale américaine. Il a également décidé de suspendre la validité du plafond de la dette fédérale. La dotation budgétaire provisoire (continuing resolution) garantit le bon fonctionnement de l’Etat fédéral jusqu’à la mi-janvier, tandis que la question du plafond de la dette est repoussée jusqu’au début du mois de février. La paix est retrouvée mais est temporaire.

 Avec l’adoption de cet accord, les fonctionnaires peuvent retrouver leur travail et leur traitement. Il est prévu que les Etats qui ont financé certaines activités assumées normalement par l’Etat fédéral seront remboursés. Néanmoins, la loi prévoit que le financement des activités de l’Etat fédéral expire le 15 janvier 2014 et que la validité du plafond de la dette ne sera en vigueur que jusqu’au 7 février 2014. Par ailleurs, au début de 2014, les Etats-Unis devront subir l’application de la deuxième tranche de la réduction des dépenses discrétionnaires fédérales. Le débat promet d’être animé. Les démocrates souhaitent abroger ces réductions des dépenses automatiques. Certains républicains, notamment les élus des Etats et districts accueillant d’importantes bases militaires ou des industries privées travaillant pour le ministère de la Défense souhaitent également des modifications.

 La France à la recherche d’une ligne fiscale

 La discussion du projet de loi de finances pour 2014 donne lieu à de nombreuses têtes à queues fiscales. Après les errements sur l’excédent brut d’exploitation, c’est au tour de la TVA de faire les frais d’une majorité un peu nerveuse à l’approche des élections municipales.

  Allemagne, le retour de la grande coalition

 Sans trop de surprise, l’Allemagne sera dirigée par une grande coalition CDU-CSU et SPD pour les prochaines années. Pour des Français, c’est difficilement compréhensible que le parti ayant gagné de loin les élections doivent composer pas à pas avec celui qui a été battu. Un contrat sera dans les prochaines semaines élaboré. Il prévoira les mesures que la nouvelle majorité s’engage à prendre, les limites à ne pas dépasser de la part des partenaires membres de la coalition. Il s’agit d’un véritable contrat de mariage entre deux partenaires qui n’avaient pas l’intention au départ de s’accoupler. Deux tiers des Allemands souhaitent la constitution de cette grande coalition. Le problème, ce sont les désirs du SPD qui veut l’instauration d’un salaire minimum et le poste de ministre des finances tenu par Schaüble. Si ce dernier est très populaire dans l’opinion, en revanche, sa rivalité avec la Chancelière est forte. Elle pourrait se servir de l’exigence du SPD pour s’en débarrasser même si son âge n’en fait plus un concurrent au sein de la CDU.

 Royaume-Uni, l’exemple américain de l’Europe

 Le Royaume-Uni en étant pas membre de la zone euro a fait le pari de l’injection de liquidités monétaires assortis d’un programme favorable à l’entreprise pour sortir de l’ornière de la récession. Ce pari semble pour le moment gagnant avec un redémarrage certain de l’économie britannique.

 L’Italie, la réforme malgré les soubresauts politiques

 Conformément au « Two-Pack » prévu dans le cadre du traité budgétaire européen, le gouvernement Letta a présenté cette semaine sa loi de finances 2014 qui couvre les trois prochaines années. Le projet de loi comporte un dispositif visant à la fois à consolider les finances publiques et à promouvoir la croissance. Le gouvernement a, notamment, adopté des mesures en faveur de l’emploi.

 L’Italie souffre d’un faible taux d’emploi en particulier en ce qui concerne la population féminine. A 55,7 %, le taux d’emploi est l’un des moins élevés de la zone euro. Seules la Grèce et l’Espagne enregistrent de plus mauvais résultats. En 2012, le gouvernement Monti avait pris des mesures pour répondre à ces problèmes. Les procédures d’embauche ou encore de rupture de contrat de travail ont été simplifiées, les contrats à durée indéterminée ont été encouragés au détriment des CDD.

 Pour les prochaines années, le gouvernement a décidé de réduire la fiscalité sur le travail qui est supérieure de 4 points de PIB environ à la moyenne de la zone euro. L’allègement porte sur 10,6 milliards d’euros sur les trois prochaines années.

Du fait de la nécessité de réduire le poids de la dette, l’Italie n’a pas une grande marge de manœuvre. Le ratio de la dette est supérieur à 130 % du PIB et les paiements d’intérêts représentent 5 % du PIB, contre 3 % en moyenne dans la zone euro.

 Le Gouvernement a également prévu de réaliser 16 milliards d’euros d’économies sur trois ans. Le gouvernement a également décidé de créer un nouvel impôt destiné à remplacer la taxe immobilière sur la résidence principale, la vente de biens publics et la réduction des dépenses courantes. Le projet de loi prévoit un gel des salaires dans la  fonction publique pour l’année prochaine, le blocage de l’indexation des pensions au-delà de 3 000 euros par mois et une contribution sociale pour les retraites supérieures à 100 000 euros par an. Face à ce nouveau plan, des manifestations sont prévues dans les prochains jours et les syndicats menacent de faire grève.

  A venir…

  Lundi 21 octobre, il faudra suivre les résultats de la balance commerciale du mois de septembre au Japon. Sera également communiqué les prix de la production allemande de septembre

 Toujours lundi, il faudra regarder aux Etats-Unis les résultats des reventes de logements du mois de septembre. Le taux de chômage devrait rester à 7,3 %.

 Mardi sera consacré au rapport de l’emploi des Etats-Unis pour le mois de septembre. Ces résultats ne seront pas par définition impactés par le shutdown. Une amélioration est attendue.

 Mercredi, l’indice de confiance du consommateur zone euro du mois octobre sera rendu public. L’indice du climat des affaires français sera également communiqué. Une progression est attendue mais moins forte qu’en août. Il est possible également que les services souffrent en particulier dans le secteur touristique.

 Jeudi, il sera intéressant de regarder l’indice PMI HSBC manufacturier flash du mois d’octobre en Chine ainsi que les indices PMI Markit flash allemands. De même seront rendus publics les indices PMI Markit zone euro flash pour octobre.

Jeudi et vendredi, l’actualité sera marquée par la réunion du Conseil européen 0 Bruxelles.
 Jeudi sera communiqué à Washington les inscriptions au chômage de semaine au 19 octobre. Sera également rendu public l’indice PMI Markit manufacturier flash du mois d’octobre

 Vendredi à Berlin, l’indice Ifo du climat des affaires du mois d’octobre sera publié. Il faudra également suivre l’évolution de la masse monétaire M3 et le crédit au privé zone euro du mois de septembre, informations données par la BCE.
A Londres, des informations sur le PIB au 3ème trimestre seront données. 

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