lundi 27 mai 2013

L'assurance-vie tire son épingle du jeu en avril



Même si l’assurance-vie se fait encore battre par les deux livrets défiscalisés que sont le Livret A et le Livret de Développement Durable, elle réalise un mois d’avril correct. Le produit phare de l’épargne française a été conforté par le rapport sur l’épargne longue. Par ailleurs, le contexte économique et financier avec la valorisation des actions et la diminution des transactions immobilières a joué en faveur de l’assurance-vie depuis le début de l’année.

 La collecte nette se confirme même si le Livret A fait la course en tête

La collecte nette du mois d’avril pour l’assurance-vie a été de 1,9 milliards d’euros soit 40 % de celle du Livret A et du LDD qui a été de 4,6 milliards d’euros.

L’assurance-vie enregistre son cinquième mois de collecte positive avec un total depuis le mois de janvier de 9 milliards d’euros ce qui est moins que le Livret A et le LDD qui ont enregistré de leurs côtés une collecte nette de 20,66 milliards d’euros. Il ne faut pas oublier que l’encours de l’assurance-vie est de 1416 milliards d’euros et celui des livrets A et LDD de 363 milliards d’euros.

La confirmation de la collecte positive de l’assurance–vie repose sur une reprise des cotisations et la poursuite de la diminution des rachats. Elle s’inscrit dans un environnement économique dégradé qui incite les Français à maintenir un fort volant d’épargne de précaution et à reporter leurs investissements (immobiliers) ou leurs achats importants (voiture, équipements logement…).

Cette évolution témoigne également de la confiance des Français vis-à-vis de leurs produits d’épargne préférés que ce soit l’assurance-vie ou le Livret A.

Les cotisations en hausse sur fond de déprime économique

Les cotisations ont atteint plus de 11 milliards d’euros au mois d’avril soit une progression de 20 % par rapport au mois d’avril 2011. Depuis le mois de janvier, les cotisations se sont élevées à 44,75 milliards d’euros en progression de 10 %.

Les bons résultats de la bourse ont conduit les épargnants, depuis le début de l’année, à revenir prudemment sur les unités de compte qui sur les quatre premiers mois captent 15 % des cotisations contre 13 % durant la période équivalente de 2011.

 Les prestations reculent au nom de la confiance et de la prudence

Les prestations continuent leur mouvement de repli avec une baisse de 4 % en avril. Elles s’élèvent 9,18 milliards d’euros. La diminution sur les quatre premiers mois de 2013 est de 16 % avec 35,8 milliards d’euros de rachats. Les prestations représentent 7,8 % des encours en baisse de 0,7 point par rapport à fin décembre.

Après la crise des dettes publiques européennes qui a marqué les esprits en 2011 et 2012, le retour au calme cette année limite les sorties anxiogènes. La volonté des pouvoirs publics de conforter l’assurance-vie comme placement long joue certainement un rôle dans la réduction des rachats.

Le recul de l’immobilier comme valeur refuge réduit les sorties de l’assurance-vie. La chute du nombre de transactions immobilières a pour conséquences de moins solliciter l’assurance-vie en tant que source d’apports personnels. Ce mouvement devrait se poursuivre sur l’ensemble de l’année.

L’encours poursuit son petit bonhomme de chemin 

L’encours de l’assurance-vie a atteint 1416 milliards d’euros contre 1391 milliards d’euros à la fin du mois de décembre. Il était de 1406 milliards d’euros à fin mars. Cette progression est à la fois liée aux collectes nettes positives mais aussi à la valorisation des unités de compte avec un CAC 40 qui a progressé de près de 9 % depuis le 1er janvier.

 En attendant « l’euro-croissance »

François Hollande a promis que la réforme de l’assurance-vie serait au programme de cette année. Il semble avoir fait sienne les propositions du rapport Karine Berger et Dominique Lefebvre afin de mieux orienter l’épargne longue vers les entreprises. Si au moment où la bourse reprend quelques couleurs, il y a une opportunité pour favoriser une réallocation de l’épargne des Français. Néanmoins, il faut que cette réforme ne détruise pas la confiance. Il est nécessaire que le produit soit simple et accessible faute de quoi il y a un risque de connaître un échec à la mode « contrat DSK ou NSK ». Pour ne pas un peu plus compliquer le marché de l’épargne, il serait peut être utile non pas de créer un nouveau type de contrat mais de donner la possibilité aux assurés d’intégrer dans leurs contrats d’assurance un fonds euros ouvert un peu plus aux valeurs d’entreprises…  

samedi 25 mai 2013

La semaine économique et financière


Le coin des Epargnants

La bourse de Paris a fait une pause la semaine dernière avec un recul de 1,1 % et le CAC 40 a terminé à 3956 points. Les autres grandes places financières ont également reculé Londres a terminé en baisse de 0,63 % vendredi et Francfort a cédé 0,56 %.

Depuis le début de l’année, l’indice de la Bourse de Paris avance toujours de 8,67 % et de plus de 30 % sur un an.

Ce repli est imputable à des prises de bénéfices et aux nouvelles économiques contradictoires. La Chine enregistre un recul de sa croissance plus rapide que prévu. Par ailleurs, une possible remise en cause du quantative easing de la FED pèse sur les bourses.

France, le destin de l’outre-mer

Les pouvoirs publics oublient trop souvent que la France a la chance d’avoir des collectivités d’outre-mer se situant au sein d’espace économique en pleine expansion, dans les Caraïbes ou dans le Pacifique. Or à force de vouloir limiter les relations économiques de ces territoires avec la métropole, la France passe à côté d’un important potentiel économique. La France devrait mieux valoriser la richesse et le positionnement de la Guadeloupe, de la Martinique ou de la Nouvelle Calédonie. Pour cela, il faut plus d’autonomie en donnant la possibilité aux territoires de nouer des relations commerciales avec leurs voisins sans passer par la métropole. Les territoires d’outre-mer doit servir de base d’exportations de la France et non pas être réduit à être des centres de consommation de biens importés à vil prix de la métropole.

L’Allemagne change de fusil d’épaule avec en perspectives les élections de l’automne

La consommation remplace en Allemagne les exportations comme principal moteur de la croissance. Ainsi, selon l’Office fédéral des statistiques, la consommation des ménages a contribué à la croissance au premier trimestre avec une hausse de 0,8% Les exportations de biens et services ont enregistré deux trimestres consécutifs de diminution. Cumulée sur un an, la contribution du commerce extérieur à la croissance était négative début 2013. La consommation des ménages est de  56% du PIB. Elle a baissé de plus 1% par an dans les années qui ont précédé la récession de 2008). En parallèle le, il faut noter que la baisse du taux d’épargne des ménages, qui, à 10%, est au plus bas depuis dix ans. Les prochaines élections au Bundestag conduisent les autorités à relâcher la pression sur les coûts salariaux et a favorisé une petite relance de la consommation qui demeure néanmoins limitée.

L’Europe menacée de déflation ?

L’inflation est passée de 2,5% durant l’automne 2012 à 1,2% au mois d’avril 2013 au sein de la zone euro soit un taux nettement inférieur à l’objectif officiel de 2% fixé par la banque centrale européenne (BCE).

Le taux de 1,2 % est le plus faible enregistrée depuis trois ans.

Le recul de l’inflation s’explique par le recul des cours des matières premières et de l’énergie ainsi que par l’atonie généralisée de la demande. Par ailleurs , les baisses de salaires en cours dans plusieurs pays conduisent à créer un climat peu porteur pour l’inflation.

Néanmoins, la BCE souligne que les anticipations d’inflation restent selon elle « bien ancrées ». En outre, « les taux d’intérêt ayant baissé, les risques pesant sur la stabilité des prix demeurent globalement équilibrés à moyen terme ».

La pente d’inflation est de 1 % pour les 17 ; en France, elle est de 0,4% par an. L’inflation européenne est, en outre, entretenue par des hausses de TVA (en Espagne, bientôt en France).

Espagne sous surveillance

Pour la troisième fois en un an, les représentants du Fond monétaire international, de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne sont allés à Madrid pour évaluer les avancées du programme européen d’assistance au système bancaire espagnol. Sur les 100 milliards d’euros mis à disposition, les banques espagnoles ont tiré 40 milliards d’euros. La Banque centrale d’Espagne a estimé le montant des créances douteuses détenues par le secteur bancaire à 11% de son encours de crédits au secteur non financier. Ce montant fait toujours l’objet de contestation au regard de la crise économique actuelle. L’économie espagnole est entrée dans sa quatrième année de récession, le taux de chômage devrait dépasser 26% en 2013.

L’amitié franco-allemande se fait attendre

Malgré ou à cause du passage de François Hollande au 150ème anniversaire du SPD, les tensions demeurent entre la France et l’Allemagne. Le Ministre de l’Economie allemande considère que tout progrès dans l’organisation économique et financière passe dans l’élaboration d’un nouveau traité ce qui nécessite du temps. Cela vaut également pour la mise en oeuvre de l’union bancaire. Le Ministre allemand se prononce simplement pour la création immédiate d’un simple réseau d’autorités de résolutions nationales, notamment en cas de défaillance transfrontalière.

Il a souligné que le renforcement de l’intégration économique et budgétaire au sein de la zone euro et une meilleure représentativité démocratique de la Commission européenne aux pouvoirs accrus sont les conditions sine qua none d’une plus grande solidarité budgétaire et financière entre états membres de la zone euro. Pour le gouvernement Merkel, une perte partielle de la souveraineté nationale est le prix à payer pour pouvoir donner une réponse commune, rapide et adaptée en cas de crise. Or, la France ne partage ce point de vue même si le Président Hollande a fait un geste significatif en direction de son partenaire allemand, à l’occasion de sa récente conférence de presse. Il s’est dit favorable à une poursuite de l’approfondissement de la construction européenne, tout en souhaitant à la fois éviter une révision des traités, processus a priori chronophage, et un renforcement des missions de la commission européenne dont les membres désignés par leur gouvernement respectif sont indépendants et ne représentent pas les intérêts nationaux. Il a, ainsi, promis de mettre en place une union politique européenne.

A suivre

Mardi 28 mai, aux Etats-Unis, l’indice des prix immobiliers S&P/Case-Shiller du mois de mars sera publié. Ce résultat sera suivi pour connaître si la bonne orientation du marché immobilier se confirme. Sera également présenté l’indicateur sur la confiance du consommateur du mois de mai.

Mercredi matin, Eurostat communiquera les immatriculations de véhicules utilitaires neufs  du mois d’avril en Europe. Un ralentissement de la dégradation est espéré.

Toujours mercredi, le taux de chômage allemand du mois d’avril sera rendu public ainsi que le taux d’inflation. Le taux de chômage devrait faiblement évolué compte tenu de l’atonie de la demande externe.

Il faudra suivre également les perspectives économiques de l'OCDE avec un ajustement des taux de croissance à la baisse pour la zone euro avec néanmoins une possible touche d’optimisme pour l’Europe du sud.

Jeudi sera rendu public le taux de croissance du PIB espagnol pour le premier trimestre.

La commission européenne communiquera également les indices du climat des affaires et du sentiment économique de zone euro pour le mois de mai.

Toujours jeudi, il faudra suivre plusieurs résultats américains comme les inscriptions au chômage pour la semaine au 25 mai, la deuxième estimation du taux de croissance du PIB du premier trimestre ainsi que les promesses de vente immobilières du mois d’avril.

Vendredi, l’indice PMI Markit manufacturier du mois de mai sera publié au Japon.

Eurostat, communiquera une estimation du taux d’inflation de la zone euro pour le mois de mai ainsi que le taux de chômage zone euro pour le mois d’avril.

Aux Etats-Unis, seront rendus publics les revenus et dépenses des ménages pour le mois d’avril, l’indicateur PMI de Chicago  du mois de mai, l’indice Reuters-Michigan (définitif) pour le mois de mai. Au Canada, sera communiqué le taux de croissance du PIB du premier trimestre.

Samedi 1er juin l’indice PMI officiel manufacturier du mois de mai chinois sera présenté avec à la clef une possible dégradation de la situation économique.

jeudi 23 mai 2013

Un autre monde est possible


Au-delà de la récession et de ses graves conséquences en particulier en matière d’emploi, la France souffre d’un manque de confiance ainsi qu’un manque d’audace. Nous sommes des spectateurs passifs d’un déclin économique. Nous subissons la mondialisation, la crise financière, la crise économique. Nous accusons à tort ou à raison l’Etat, l’Europe, les Etats-Unis, la Chine, l’Allemagne de nos déboires mais beaucoup plus rapidement nous osons nous remettre en cause. C’est bien connu, c’est la faute des charges sociales, des impôts, du coût du travail, de l’administration si tout va mal. Les discours remplis de fiel se répandent avec à la clef un pays de plus en plus fragmenté qui ne s’aime plus. Les élites sont décriées, les riches sont considérés comme des profiteurs et les pauvres sont accusés d’être des assistés.

Certes, la France a un coût du travail élevé mais à quelques pour cents près il est identique à celui de l’Allemagne, de la Belgique ou de la Suède. Nous disposons d’une des meilleures productivités mondiale et nos atouts en termes d’infrastructures sont reconnus tout comme la compétence du personnel. Si défaite il y a, elle est avant tout dans nos têtes. Nous refusons l’obstacle de peur de la chute.

L’immobilisme devient la planche de salut du pouvoir, des partis politiques, des syndicats, de toutes les catégories sociales, de tous les lobbys. Si nous sommes des champions pour l’état des lieux ; en revanche, nous sommes d’une timidité incommensurable pour les réformes. Même les programmes électoraux s’affadissent d’élections en élections pour devenir de simples manifestes démagogiques.

Les pouvoirs publics à défaut de pouvoir bénéficier d’un consensus jouent les arbitres à la petite semaine en infléchissant le gouvernail du navire en fonction des tempêtes médiatiques. Il godille à vue avec à la clef une politique économique peu lisible et surtout peu ambitieuse. Quand il y a réformes, elles sont a minima pour éviter d’affronter les oppositions en tout genre. Les mesures indolores, masquées sont préférées à celles qui auraient l’inconvénient de ne pas passer inaperçues. Quand le pouvoir tente de prouver qu’il existe, c’est bien souvent contreproductif et en vain, la défense de Gandrange, la fermeture de l’usine d’Aulnay… Quand il entend influer sur l’économie, il n’arrive pas à faire simple. Il se doit de créer des dispositifs complexes et donc peu efficaces comme avec le crédit d’impôt compétitivité qui ne réjouit ni les patrons, ni les syndicats. L’économie repose sur la confiance et suppose que le futur soit balisé. L’Etat semble avoir peur de tracer des perspectives qui dépasseraient les échéances électorales. Aujourd’hui, le défi de la France, c’est non pas d’imiter l’Allemagne d’aujourd’hui mais d’essayer d’être parmi les gagnants de 2020 ou de 2030. L’objectif du Gouvernement est certes d’atténuer autant que possible la crise de 2013 mais sans pour autant empêcher la croissance des 20 prochaines années. Le Gouvernement devrait prendre des risques et mettre la priorité sur certaines technologies, génie génétique, nanotechnologie, impression 3D… Il est inutile de réindustrialiser sur la base de ce qui était il y a vingt ans ; il faut en revanche trouver de nouveaux secteurs d’activités offrant de forts gains de productivité. Le vieillissement de la population mondiale constitue un marché important pour la santé avec le développement, sans nul doute, des robots d’assistance. La France souffre d’un manque de PME innovantes, de PME de taille intermédiaire qui exportent. Face à ce problème, le Président de la République entend orienter une partie de l’épargne vers les PME tout en négligeant qu’il faut des intermédiaires pour assurer la jonction entre le dirigeant d’entreprise et l’épargnant. La France ne dispose pas suffisamment de business angels, de structures pouvant jouer le rôle d’interface. Il conviendrait d’inciter plus fortement les grandes entreprises à se doter de pépinières d’entreprises ; les grandes écoles et les universités devraient également accroître leurs efforts en la matière. La recherche et l’innovation devraient être placées comme priorité nationale. L’augmentation des impôts peut se justifier sous réserver que l’argent soit utilisé pour préparer demain. Qu’il faille vingt ans pour construire quelques lignes de métro en région parisienne apparaît surréaliste. Comment une France bien plus pauvre a réussi à lancer, en quelques années au début du 20ème siècle, la construction de plusieurs lignes dans Paris intramuros ? La France qui dispose d’un des plus forts taux d’épargne d’Europe et qui demeure un des principaux pays d’accueil des investissements étrangers devrait arriver à financer les liaisons ferroviaires du Grand Paris et à rénover ses infrastructures assez facilement. A cet effet, il faudrait revoir les modes de gestion et de décision. De même, pour les retraites, en lieu et place de laisser le taux de remplacement (montant de la pension par rapport au dernier salaire) diminuer de manière implicite, ne faudrait-il pas comme en Allemagne développer un étage supplémentaire par capitalisation qui justement permettrait d’irriguer l’économie en épargne. Aujourd’hui, les Français sont incités à épargner sur le Livret A pour un rendement faible ; ne serait-il pas plus ambitieux d’épargne pour sa retraite en bénéficiant de rendements supérieurs ?

Certains attendent que la sortie de la récession proviendra de la reprise en Europe du Sud, d’autres espèrent un geste de l’Allemagne. Certes, il est fort possible qu’une éclaircie apparaisse d’ici la fin de l’année mais elle ne saurait suffire à changer la donne en France. La formule de la croissance est simple, c’est du travail, du capital et du progrès technique avec une enveloppe de confiance. La France gaspille son potentiel en récusant le progrès et en utilisant très mal ses ressources en capital et en travail. Le pari des prochains mois est de changer collectivement la donne.

Fraude sociale : interview de Philippe Crevel sur Atlantico.fr


Au moment où les Gouvernements européens chassent la fraude fiscale et la fraude sociale afin de trouver des ressources, Philippe a été  interviewé par Gilles Boutin du site Atlantico.fr. L'interview porte sur les redressements en forte hausse pour le recouvrement des cotisations sociales.

Lire l'interview

mercredi 22 mai 2013

L'épargne salariale, des nuages noirs à l'horizon



2012 sera-t-elle une année charnière avec un résultat en trompe l’œil. En effet, l'année dernière, l'épargne salariale a enregistré une hausse de 11 % avec un encours de 94,6 milliards d'euros contre 85,3 milliards d'euros en 2011. Cette hausse est en grande partie imputable à la reprise de la bourse après la sombre année 2011.

L'année dernière, les versements sur les dispositifs d'épargne salariale a été de 11,3 milliards d'euros en rempli de 10 % par rapport à 2011. 3,8 milliards d'euros l'ont été au titre de la participation et 3,1 milliards d'euros au titre de l'intéressement. Par ailleurs, les salariés ont versé à titre volontaire 2,4 milliards d'euros et les entreprises ont abondé à hauteur de 2 milliards d'euros.

Les salariés ont effectué pour 10,8 milliards d'euros de rachats donnant lieu à une collecte nette de 500 millions d'euros.

Par ailleurs, le PERCO a bénéficié de 1,3 milliards d'euros en versements nets du fait du dispositif du fléchage de 50 % de la participation; en revanche, les plans d'épargne entreprise ont connu une décollecte de 670 millions d'euros.

Au 31 décembre 2012, 270 000 entreprises disposent d'un PEE contre 260 000 en 2011 et 128 000 en 2004. 12 millions de salariés ont un compte d'épargne salariale soit un peu plus d'un salarié sur deux (la France compte 23 millions de salariés mais il faut tenir compte de la fonction publique).

Les fonds solidaires continuent de progresser avec un actif de 2,6 milliards d'euros en progression de 50 % en un an. Les fonds dits ISR enregistrent un beau succès avec une hausse de 43 % en atteignant 14,6 milliards d'euros.

2013 sera marquée par la hausse du forfait social intervenue au second semestre 2012 et qui conduit des entreprises à réduire leur enveloppe d'épargne salariale. La crise devrait également peser sur les résultats des entreprises et pourraient conduire à une minoration de l'épargne salariale cette année. Par ailleurs, le déblocage devrait favoriser la décollecte à compter du 1er juillet. La bonne tenue de la bourse sur le premier semestre devrait atténuer les effets de la décollecte en majorant l'encours.

dimanche 19 mai 2013

1000 milliards de mille sabords


Mille milliards d'euros perdus pour l'Europe en fraude et évasion fiscales : à qui profite le crime... de cette évaluation à l'origine plus que douteuse ? Philippe Crevel réagit sur Atlantico.fr à la dernière réunion des administrations fiscales à Moscou et aux déclarations d'intention sur la fraude fiscale émanant de l'Union européenne et des Etats membres.

Lire le papier 

samedi 18 mai 2013

la semaine économique et financière



Le coin des Epargnants

Les actions, nouveaux refuges pour des investisseurs en mal de rendement ?
Le CAC 40 a terminé la semaine à 4001 points au plus haut depuis le mois de juillet 2011. La hausse est de 11 % en un mois et de 32 % en un an. Cette progression qui intervient en pleine entrée dans la récession de la France est alimentée par les politiques monétaires accommodantes des Banques centrales et par les bons résultats de l’économie américaine. Il faut souligner que les entreprises du CAC 40 dépendent de moins en moins du marché national et évoluent en fonction de leurs propres marchés. Il faut noter également que la bourse anticipe, en règle générale, les rebonds de la conjoncture. L’évolution de ces dernières semaines pourrait annoncer un futur plus clément.
Il n’en demeure pas moins que la bourse de Paris est loin de ses records de 2007 ou de septembre 2000 où le CAC avait frôlé les 7000 points. La bourse de Paris est pénalisée par l’affaiblissement de l’économie française et également par la réduction de la valorisation des compagnies financières.
Depuis le mois de janvier, l’action Renault a fortement progressé, 50 %, grâce à Dacia et à Nissan dont les bénéfices vont dans la poche du constructeur français. Sans surprise, EADS enregistre une hausse de plus de 46 % depuis le début de l’année portée par l’envolée des commandes. Sanofi est également bien orientée.

Toutes les bourses étant au plus haut, des prises de bénéfices devraient intervenir après la distribution des bénéfices. Ces prises de bénéfices pourraient d’autant plus intervenir que la FED pourrait remettre en cause ses injections de liquidités. Certains estiment que le déversement monétaire génère une spéculation dont profitent artificiellement les actions avec un risque d’éclatement soudain et violent. Les faibles taux d’intérêt sur les titres d’Etat incitent les investisseurs à jouer en bourse avec de ce fait une progression rapide des cours.

Bonjour madame la récession, la sortie est par là

Ce ne fut pas une surprise, l’INSEE a annoncé officiellement l’entrée de la France en récession avec laquelle elle flirtait depuis plus d’un an. La question ce n’est pas de se lamenter sur cette destruction de richesses que nous connaissons depuis six mois mais de trouver les moyens de l’éconduire.
La France étant face au vent, le Gouvernement espère que ce dernier changera de direction. Il attend avec impatience un dégel de la consommation en Allemagne et une reprise en Europe du Sud afin d’amener un peu de vigueur en fin d’année. L’autre espoir repose sur le maintien de la croissance américaine qui pourrait également se faire ressentir jusqu’en Europe même si désormais pour notre allié nous sommes un peu moins prioritaire.

A défaut d’une solution par l’extérieur, le Gouvernement recourt à quelques expédients comme le déblocage de l’épargne salariale afin d’atténuer la chute de la consommation.
Evidemment, le retour de la croissance suppose la restauration durable de la confiance sur les marchés financiers et une reprise des gains de productivité avec en sous-jacent une augmentation de l’investissement.

16 mai 2013, le Président se soumet à la réalité économique

En écho à un certain 16 mai 1877 où le Président Mac Mahon avait le choix entre la démission et la soumission, lors de sa conférence de presse, le Président François Hollande a dû reconnaître à demi-mots que la France devait se réformer. La réforme des retraites est désormais officiellement sur les rails tout comme celle de l’épargne. Certes, la conférence de presse a donné lieu à une synthèse des nombreuses déclarations passées. Il n’en demeure pas moins que la question des dépenses publiques 
reste taboue.

Et ailleurs pendant ce temps là

La zone euro reste au premier trimestre récession pour le sixième trimestre consécutif. Seuls trois pays ont enregistré une croissance positive au premier trimestre dont l’Allemagne mais avec un taux de croissance très faible d’autant plus que le recul avait été marqué au quatrième trimestre.
En revanche, au Japon, le taux de croissance trimestrielle a été évalué à 0,9%, tirée par  la consommation et les exportations. Ces résultats semblent donner raison aux autorités qui ont engagé une politique de relance monétaire. La promesse d’un policy-mix accommodant à l’extrême a conduit le yen à une forte dépréciation. La base monétaire sera doublée grâce à des achats de titres de la dette souveraine.

A suivre

Mardi 21 mai, au Royaume-Uni, le taux d’inflation du mois d’avril sera publié. Il devrait rester au-dessus de l’objectif d’inflation de la Banque centrale (de 2%).

Mercredi 22 mai, le Japon publiera le résultat de la balance commerciale du mois d’avril avec une possible hausse de la valeur des exportations du fait de la faiblesse du yen, et une décélération des importations. Le déficit commercial devrait de ce fait diminuer. 

Jeudi 23 mai, au Royaume-Uni sera communiqué le résultat détaillé du PIB du premier trimestre. Le PIB a enregistré une croissance de 0,3% t/t au T1 2013 après s’être contracté au trimestre précédent. En variation sur un an, l’activité a progressé de 0,6%.
Toujours, jeudi sera rendu public les enquêtes PMI de mai pour la zone euro.
En avril, l’indice composite d’activité avait légèrement progressé, à 46,9. En hausse dans la périphérie, l'indice s'était détérioré dans le noyau dur de la zone.

Vendredi, l’INSEE publiera ses enquêtes sur le climat des affaires (mai). Après leur détérioration prononcée en avril, les enquêtes INSEE sur le climat des affaires devrait légèrement s’améliorer. L’Allemagne présentera les résultats détaillés du PIB du premier trimestre et l’indicateur IFO qui devrait rester stable soulignant que la reprise se fait attendre.
Enfin, toujours vendredi, aux Etats-Unis, seront communiqués les résultats des commandes de biens durables pour le mois d’avril. Elles devraient subir le contrecoup des baisses des dépenses militaires.

vendredi 17 mai 2013

C dans l'air spécial retraite


L'émission d'Yves Calvi, "C dans l'air" sur France 5 du 15 mai dernier était consacrée au sujet de la retraite et de la future réforme. Philippe Crevel a été interviewé au sujet de la future réforme.

Regarder l'émission 

Arte "28 minutes" spécial Retraite avec Philippe Crevel


Elisabeth Quin et son équipe ont reçu Philippe Crevel, Henri Sterdyniak, économiste à l’OFCE et Serge Guérin, sociologue, spécialiste des séniors et professeur à l’école ESG à Paris pour évoquer la prochaine réforme des retraites.

jeudi 16 mai 2013

Retraite, allongement de la durée de cotisation et désindexation au menu de la concertation


Le Président de la République a à l'occasion de sa conférence de presse du 16 mai annoncé qu'une réforme des retraites sera engagée cette année. De manière plus claire que précédemment, il a pris parti pour une prise en compte des gains d'espérance de vie pour le calcul des pensions. Il a également validé le principe de la désindexation. Il a ainsi déclaré "est-ce que, comme président de la République, je peux laisser 20 milliards d'euros de déficit en 2020'" a-t-il interrogé, jugeant ce déficit "insoutenable". "Je refuse, comme président de la République, de reporter sur les générations à venir le fardeau du financement des retraites". Il a ajouté que "c'est par responsabilité que nous allons ouvrir le dossier des retraites et aussi par esprit de justice"."Ce n'est pas simplement pour diminuer un déficit, c'est pour améliorer une confiance, parce que si les jeunes pensent que leurs retraites ne seront jamais financées, mais pourquoi feraient-ils confiance aux régimes par répartition'" "Trois principes me guident: premier principe, nous devrons rétablir durablement (...) les régimes par répartition, en tenant compte de notre démographie". "Dès lors que l'on vit plus longtemps, parfois beaucoup plus longtemps, on devra travailler aussi un peu plus longtemps". "Le deuxième principe, c'est la justice", a-t-il souligné, citant "les inégalités entre régimes", celles qui "frappent les femmes" ou "ceux qui ont des carrières incomplètes"."Troisième principe, le dialogue, la concertation", qui "s'ouvrira dès la conférence sociale du mois de juin et se poursuivra jusqu'à la fin de l'été", a-t-il mentionné. Ces précisions qui interviennent après son audition par la Commission de Bruxelles marquent l'affirmation d'un retournement de position sur la question des retraites.

Une tribune sur Tribune.fr

Une rapide tribune de Philippe Crevel a été publié sur le site de la Tribune.fr au sujet de la conjoncture française. Lire la tribune    

La France en récession : interview de Philippe Crevel


Philippe Crevel a répondu aux questions de la rédaction de Atlantico.fr au sujet de la situation économique en France après l'annonce du recul du PIB de 0,2 % pour le premier trimestre 2013.

Lire l'interview

mercredi 15 mai 2013

La France a franchi sans surprise la frontière de la récession


L’INSEE vient de confirmer ce 15 mai ce que toute le monde pressentait depuis des mois. La France en ayant enregistré un recul deux trimestres consécutifs est en récession.

Depuis un an, la France, avec une croissance trimestrielle tournant en plus et en moins autour de 0 flirte avec la récession.

Avec au premier trimestre 2013, un PIB en recul de 0,2 point qui fait suite à celui du même score du quatrième trimestre 2012, la France ne peut plus nier le fait qu’elle enregistre une contraction de sa production de richesses. Il est à noter que le recul du PIB est le troisième baisse au cours des quatre derniers trimestres témoignant que la France est entrée dans un cycle récessionniste.

L’entrée officielle en récession est avant tout symbolique au vue de l’évolution de l’emploi depuis 18 mois ou de l’évolution du nombre de faillites d’entreprises. Il s’agit avant tout d’un franchissement de frontière mais sans changement de climat. L’impact est sémantique et psychologique.

La question est de savoir comment la France sort de cet état dépressif.

En effet, toutes les composantes de la croissance sont à l’arrêt. Les dépenses de consommation des ménages baissent de 0,1 % au premier trimestre après 0,0 % au 4ème trimestre 2012. La formation brute de capital fixe (FBCF) totale, c’est à dire l’investissement, recule de 0,9 % après –0,8 %. Au total, la demande intérieure finale (hors stocks) baisse de 0,1 point au premier trimestre 2013 après –0,1 point fin 2012.

Il n’y a pas de salut de la part de la demande externe avec des importations en légère progression de 0,1 % quand, en revanche, et c’est plus inquiétant, les exportations continuent de baisser avec –0,5 % après –0,7 % au dernier trimestre 2012. En conséquence, le solde extérieur contribue négativement à l’évolution du PIB à hauteur de 0,2 point conte un impact positif de 0,2 point au quatrième trimestre. Ces derniers résultats témoignent de la poursuite de la baisse de compétitivité de notre économique qui malgré la crise continue à importer mais pas n’arrive pas à améliorer ses positions extérieures. La France est handicapée par la récession qui frappe plusieurs de ses importants clients que sont l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni.

La sortie de la récession passe par une amélioration de la compétitivité des entreprises dont le taux de marge est au plus bas depuis 1985. Elle suppose un effort d’investissement pour repositionner l’outil de production. Ce repositionnement s’il est réalisé n’aura que des effets à moyen terme. En attendant, la France compte sur ses voisins, l’Allemagne en tête, pour relancer l’économie européenne. Les pays d’Europe du Sud ayant engagé avant nous leur assainissement pourrait connaître une amélioration de leur situation conjoncturelle d’ici la fin de l’année. Il n’en demeure pas moins que les espoirs de sortie rapide de crise seront longs à se faire sentir étant donné que le chemin de l’assainissement des finances publiques est complexe à mener. Il faut souligner que les plans reposant sur les mesures fiscales sont économiquement plus coûteux que ceux portant sur les dépenses.

mardi 14 mai 2013

Allongement de la durée de cotisation pour les retraites, désindexation....


Philippe Crevel a été interrogé par Sarah Lemoine sur France Info au sujet de l'éventuel allongement de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein.

samedi 11 mai 2013

L'heure des contreparties et des choix a sonné

La France a obtenu deux ans pour respecter le cadre européen des 3 % de PIB de déficit public. Il est possible de gloser sur la valeur de ce taux qui serait un peu du au hasard des négociations. Ce qui compte, c’est de mettre un terme à la glissade des déficits et à l’emballement de la dette public. Le retour au seuil des 3 % n’est qu’une étape nécessaire mais pas suffisante. La France doit en terminer à deux générations de déficits. Le déficit devrait flirter avec les 4 % cette année et être de 4,2 % en 2014. La dette qui était de 90 % en 2012 devrait atteindre 94 % en 2013 et 96 % en 2014.

Dans ce retour à l’équilibre, la France part avec de sérieux handicaps avec un montant de dépenses publiques excessif, 56,6 % du PIB soit 11 points de plus que l’Allemagne et près de 7 points au-dessus de la moyenne de la zone euro. Le niveau des prélèvements obligatoires, 45 % du PIB, ne laissent que peu de marges de manœuvre surtout que le PIB devrait reculer de 0,1 % cette année.

La France a choisi que ce soit avec des gouvernements de droite ou de gauche de jouer sur les impôts pour tenter de réduire son déficit. Or, il a été prouvé que les plans d’assainissements sont plus efficaces et plus pérennes quand ils reposent sur des réductions de dépenses. Or, du fait de la nature des dépenses publiques, les Gouvernements n’ont guère de choix que de réduire les dépenses sociales ou les dépenses liées à la fonction publique. Les retraites sont dans le viseur des pouvoirs publics en raison de leur forte progression mais aussi par le caractère relativement indolore des ajustements. Les mesures visent à réduire les futures pensions ou à retarder l’âge de départ à la retraite. Certes, en instituant une taxe de 0,3 % sur les pensions et en acceptant le principe d’une désindexation partielle, une nouvelle période s’ouvre.

Sur la santé, la généralisation des complémentaires prévue par l’accord national interprofessionnel du 11 janvier dernier pourrait également déboucher sur une remise en cause de la répartition actuelle des dépenses de santé. Afin de réduire le déficit de l’assurance-maladie, le Gouvernement pourrait être tenté de transférer une partie des charges sur les complémentaires.

Pour les dépenses liées au logement, peu d’évolutions sont à attendre car le logement social procure tout à la fois des votes captifs pour les élus de gauche et des emplois dans le cadre des offices d’HLM à de nombreux militants.

En ce qui concerne la fonction publique, la même situation prévaut. Tout pouvoir de gauche et encore moins de droite, peut prendre le risque de mener une guerre contre la fonction publique. De même, avec l’échec du référendum en Alsace et du fait que le PS est devenu au fil des élections, le parti dominant au sein des collectivités locales, la fusion des institutions locales devrait être reportée pour plusieurs années.

L’Europe pourrait ne pas se contenter des belles incantations françaises et réclamer de réelles réformes de structures. A défaut, le Gouvernement pourrait opter une nouvelle fois pour la solution fiscale avec comme principal danger de tuer un peu plus l’économie et la croissance.

La semaine économique et financière

Le coin des Epargnants, les bourses à la fête

Le CAC 40, malgré une semaine bien calme, a progressé de 1,04 % et a atteint 3953 points se rapprochant du seuil symbolique des 4000 points. Depuis le 1er janvier, la progression est de 8,59 %. La bourse de Paris reste très en retrait par rapport aux grandes places mondiales. Elle n’a retrouvé que son niveau de 2011 très loin des 7000 points atteints en 2000.

Les grandes bourses ont battu leurs précédents records. Ainsi Francfort, a dépassé 8 278 points, le Dow Jones, à New York, a franchi le seuil des 15 000 points. Le Nadasq est au plus haut depuis l’an 2000 à 3 436 points. La Bourse de Londres a dépassé son niveau de 2007 à 6 624 points.

Ces fortes progressions reposent sur des anticipations de reprises économiques mais aussi par l’importance des disponibilités financières du fait des politiques monétaires abondantes des banques centrales.

France, repos coupable ou bien mérité

Certains économistes ont évalué le coût des ponts du début du mois de mai à 0,1 % du PIB. Le calendrier était, en ce domaine, porteur en 2013 avec la conjonction du 8 mai, de l’ascension et des vacances de printemps. Mais, il faut souligner que les années précédentes avaient été plutôt pauvres en ponts. Il y a donc une forme de compensation. Si la France s’est arrêtée de produire, en revanche, le secteur touristique devrait enregistrer de bons résultats. La Corse et la Côte d’Azur avaient un petit air de mois de juillet.

La France ne compte pas plus de jours fériés que ses voisins ; en revanche, ils sont assez concentrés sur le mois de mai du fait que le pays honore le 8 mai 1945. L’existence des RTT permet, en outre, de greffer aux jours fériés des jours de congés. De nombreux commerces et PME ont préféré fermer afin de régler leurs problèmes d’effectifs.

Pas de changement pour la production manufacturière en France

Au mois de mars 2013, la production de l’industrie manufacturière en volume  a reculé de 1 % après une hausse de 0,8 % en février).

La production de l’ensemble de l’industrie est également en baisse (-0,9 %).

Sur le premier trimestre, le recul est de 0,9 % pour l’industrie manufacturière et de 0,4 % dans l’ensemble de l’industrie.

Sur ces trois mois, la production baisse légèrement dans les autres produits industriels (-0,6 %). Elle baisse nettement dans les matériels de transport (-2,4 %) et dans les industries agricoles et alimentaires (-2,1 %). Elle baisse dans les équipements électriques, électroniques, informatiques, machines (-0,7 %). Elle augmente fortement dans le raffinage (+7,9 %).

…et est inférieure de 4,2 % au niveau atteint l’année précédente.

La production manufacturière au 1er trimestre 2013 se contracte fortement par rapport au premier trimestre de 2012 avec -4,2 %. Ce recul témoigne de la vigueur du ralentissement de l’activité économique et de la poursuite du processus de désindustrialisation.

Sur cette période, la production décroît nettement dans les autres produits industriels (-3,8 %), et plus encore les matériels de transport (-9,8 %). Elle baisse également dans les équipements électriques, électroniques, informatiques, machines (-3,6 %), et dans les industries agricoles et alimentaires (-2,6 %). Elle est en forte hausse dans le raffinage (+4,8 %).

La France, le maillon faible européen ?

Le Peterson Institute de Washington a publié une étude sur la France. L’auteur, le danois Jacob Funk Kirkegaard, juge que la France constitue un frein important pour la restauration de la croissance en zone euro. Cette étude souligne que depuis près de vingt ans, la France reporte d’année en année les réformes. La France a perdu son leadership en Europe avec le refus du référendum de 2005. L’Allemagne et la BCE se sont imposées, la France étant marginalisée. La France est dans un rôle de plus en plus périphérique du fait du recul de son économie et du fait qu’elle a opté pour l’attentisme en plaçant les institutions européennes dans le rôle de bouc-émissaire.

L’Allemagne à la peine

Avec la zone euro en récession, les exportations allemandes souffrent comme en témoignent les résultats du mois de mars du commerce extérieur.

Certes, en données brutes, la balance commerciale accroit ses excédents pour atteindre 18,8 milliards d'euros après 16,8 milliards d'euros en février mais dans les faits, il y a bien un repli des exportations.

Calculé en données corrigées des variations saisonnières, l'excédent commercial recule légèrement sur un mois à 17,6 milliards d'euros après 17,7 milliards d'euros en février, un chiffre revu en hausse vendredi (17,1 milliards d'euros annoncé précédemment.)

Si, selon les chiffres bruts publiés par l'Office fédéral des statistiques Destatis, tant les importations (75,8 milliards d'euros) que les exportations (94,6 milliards d'euros) progressent par rapport à février, il n’en est pas de même en rythme annuel.

Sur un an, les exportations accentuent leur recul en données brutes, affichant une chute de 4,2% après avoir déjà un repli de 2,8% en rythme annuel en février. Pour les importations, leur baisse est plus forte et atteint 6,9% par rapport à mars 2012.

Par zone géographiques, si l'Union européenne reste le principal partenaire commercial de l'Allemagne (avec 53,8 milliards d'euros d'exportations dont 35,3 milliards pour la seule zone euro), sur un an, les exportations allemandes vers la zone euro se sont contractées de 7%, quand leur recul se limite à 2,2% vers les pays européens hors zone euro et à 2,6% vers les pays non-européens

A suivre

Lundi au Japon sera publié les agrégats monétaires du mois d’avril. En Chine, il faudra suivre la production industrielle et les ventes au détail en avril.

En France, la Banque de France communiquera le sentiment des affaires du mois d’avril.

Il est également prévu une réunion des Ministres de finances de la zone euro.

Aux Etats-Unis, seront rendus publics les ventes au détail en avril et les résultats des stocks des entreprises du mois de mars.

Mardi 14 mai, au Japon, il faudra suivre les commandes de machines-outils du mois d’avril.

En Allemagne, sera communiqué mardi, le taux d’inflation du mois d’avril.

En Italie, il faudra suivre le résultat de la dette publique à fin mars.

Pour la France, mardi sera le jour des résultats de la balance des paiements de mars

L’OCDE rendra public ses indicateurs avancés du mois de mai.

Eurostat communiquera les statistiques de la production industrielle de mars de la zone euro.

Mercredi 15 mai, en France, l’INSEE rendra public les résultats des comptes nationaux et des comptes publics de 2012, la première estimation de l’évolution du PIB au premier trimestre 2013 et le taux d’inflation du mois d’avril.

Mercredi sera marqué par le déplacement du président de la République, François Hollande, à la Commission européenne. Le Président devra annoncer des mesures afin de permettre le passage en-dessous de 3 % du PIB.

Toujours, mercredi, en Allemagne sera communiquée l’évolution du PIB au premier trimestre. En Italie, le PIB au premier trimestre sera rendu public.

Dans la foulée, Eurostat, rendra public l’estimation instantanée du PIB au premier trimestre.

Au Royaume-Uni seront présentés les résultats du chômage d’avril, le rapport trimestriel sur l’inflation par la Banque d’Angleterre.

Aux Etats-Unis, l’évolution des prix à la production en avril seront communiqués tout comme l’enquête manufacturière de la Réserve fédérale de New York du mois de mai, les statistiques de la production industrielle d’avril et l’indice NAHB de confiance des promoteurs-constructeurs de mai.

Jeudi 16 mai, au Japon seront rendus publics la croissance du PIB au premier trimestre et la production industrielle de mars.

En France, le Président de la République répondra aux questions des journalistes dans le cadre d’une conférence de presse. Le Président de la République avait pris l’engagement au moment de son élection de faire un point de presse tous les 6 mois.

L’INSEE rendra public jeudi, l’enquête trimestrielle sur les investissements dans l’industrie, réalisée en avril et la première estimation de l’emploi salarié au premier trimestre.

En Italie, il faudra suivre la balance commerciale de mars.

Au niveau de la zone euro, il est prévu une réunion du conseil des gouverneurs de la BCE mais  aucune annonce sur les taux d’intérêt n’est attendue.

Aux Etats-Unis seront rendus public le taux d’inflation du mois d’avril, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine achevée le 11 mai, l’évolution des prix à la consommation et des revenus réels en avril, les mises en chantier et permis de construire du mois d’avril et l’enquête de la Réserve fédérale de Philadelphie du mois de mai.

Vendredi 17 mai, les commandes de machines de mars du Japon seront publiées.

En France, l’INSEE communiquera les statistiques des créations d’entreprise du mois d’avril.

Pour la zone euro, il faudra suivre les immatriculations de voitures neuves en avril et la production dans le secteur de la construction.

Aux Etats-Unis, l’indice de confiance de l’université du Michigan pour le mois de mai sera rendu public comme les indices composites du Conference Board du mois d’avril.

lundi 6 mai 2013

Malte dans la tourmente ?



Malte suivrait-elle l'exemple de Chypre ? Natixis a dans son étude du 30 avril souligné que l'île était pouvait rapidement connaître des problèmes. L'hypertrophie de son système bancaire l'expose à une crise sur le modèle chypriote. En effet, son système bancaire représente 8 fois le PIB de l'ile qui est de 7 milliards d'euros soit 0,08 % de celui de la zone euro. 

"Le système fiscal maltais, très ouvert sur l'extérieur a attitré  de nombreux dépôts non résidents, De ce fait, la taille du bilan bancaire dépasse les capacité s'intervention de l'Etat  qui a été confronté à une procédure pour déficit excessif auprès de la Commission européenne jusqu'en février dernier).

Malte se caractérise par sa fiscalité très faible ce qui a conduit de nombreux investisseurs de choisir cette petite île. Il y a désormais un risque de taxation important des déposants pour faire face à d'éventuels problèmes. Les banques de Malte sont exposées aux titres grecs.  A la différence de Chypre, les banques exposées sont avant tout des filiales de grandes banques internationales. Malte intervient avant tout comme un centre off shore. De ce fait, l'économie réelle est moins en phase avec ces banques à la différence de Chypre. Néanmoins, il est à noter l'existence d'une bulle immobilière, les prix de l'immobilier ayant augmenté de 80 % depuis l'an 2000. 




Jusqu'à présent, le marché immobilier maltais a plutôt bien résisté à la crise.



Atlantico.fr : interview de Philippe Crevel sur les objectifs de François Hollande pour la suite du mandat

La rédaction d'Atlantico.fr a réalisé une interview croisée sur le bilan de François Hollande et sur les objectifs à atteindre pour la suite du quinquennat avec la participation Erwan Le Noan est président d’une association qui prépare des lycéens de ZEP aux concours des Grandes écoles et à l’entrée dans l’enseignement supérieur, de Alexandre Giuglaris est délégué-général de l’Institut pour la Justice et de Philippe Crevel.

Un an à l'Élysée : quel plan de route pour François Hollande pour répondre aux préoccupations des Français pendant les 4 années qui restent ? Après un an de présidence Hollande, les Français sont 79% à déclarer la lutte contre le chômage prioritaire (sondage Ifop pour Dimanche Ouest-France). Emploi, croissance, école, justice, l'opinion est déçue par le bilan de cette première année de quinquennat. Quels caps François Hollande devrait-il suivre pour redresser la barre ? Le point sur quatre enjeux cruciaux où le président est attendu.

Lire l'interview

vendredi 3 mai 2013

Affaire Yahoo-Dailymotion : interview de Philippe Crevel sur France Info


Philippe Crevel a été interrogé par France Info le 3 mai au sujet de la tentative de rachat de Dailymotion par Yahoo. Mais alors, pourquoi France Télécom cherche-t-il à vendre une telle société ? Pour Philippe Crevel, économiste et secrétaire général du Cercle des Épargnants, "Orange considère aujourd'hui que Dailymotion ne rentre pas dans son plan stratégique", préférant vendre tant que les rentrées d'argent sont possibles.

La semaine économique et financière vue par Philippe Crevel

Le Coin des Epargnants

Au moins, il y a quelque chose qui rigole La bourse de Paris a terminé la semaine au plus haut depuis le mois de juillet 2011. Cette progression s’explique par l’annonce de la Banque centrale de diminuer ses taux d’intervention et par les bons résultats de l’économie américaine.

 Le CAC 40 a clôturé à 3912 points avec une hausse de 1,4 % vendredi.Toutes les places atteignent des sommets. Ainsi, le Dax francfortois a augmenté de de 2,02 % pour finir à 8122,29 points. A Londres, le Footsie s’est adjugé 0,94 % pendant qu’à Wall Street le Dow Jones progressait de 1,17 % parvenant pour dépasser 15000 points, un nouveau sommet. Le Standard & Poor’s 500, indice de référence des gérants de fonds a augmenté de  1,15 %, dépassant son maximum à plus de 1600 points.

 Sur une semaine, le CAC 40 a augmenté de 0,48 % et de 1,4 depuis un mois. Depuis la premier janvier, la hausse est de 5,98 % et de 19,60 % sur un an.

 France, deux ans de répit au prix cher

Pour la France, la Commission prévoit un taux de croissance de -0,1 % et un déficit public de 3,9 % du PIB en 2013 ce qui correspond à la moyenne des prévisions économiques. Pour l’année 2014, la Commission prévoit une croissance de 1,1 % et un déficit public de 4,2 % du PIB.

Cette dérive du déficit est imputable aux mauvaises rentrées fiscales sur l’IS et l’IR qui sont décalées d’un an. Le Gouvernement devrait intégrer un nouveau volant de réduction de dépenses et d’augmentation d’impôt dans la loi de finances pour 2014 : économies de dépenses, réduction des niches fiscales, lutte contre la fraude fiscale… Pour 2014, la prévision de déficit de la Commission repose sur une hypothèse de croissance de 1,1 % contre 1,2 % dans le programme de stabilité.

 La Commission européenne a accordé deux ans à la France pour abaisser son déficit en dessous des 3 % du PIB. Ce répit devra s’accompagner de la mise en œuvre de réformes afin de maîtriser les dépenses sociales et tout particulièrement les dépenses de retraite.

 BCE, une baisse  mais pourquoi faire ?

Si la baisse de 25 points de base du principal taux de la BCE a été saluée par les marchés, certains s’interrogent sur son utilité car il apparaît de plus en plus que l’arme des taux est inefficace surtout pour des pays confrontés à la crise des dettes publiques. Le problème n’est plus le coût du crédit de refinancement auprès de la BCE mais l’accès aux crédits ou aux marchés. Ainsi, le coût du crédit au Sud de l’UEM (Italie, Espagne, Portugal…) demeure deux à trois fois plus cher pour les entreprises qu’au Centre et au Nord. Les taux d’intérêt des emprunts d’Etat, bien qu’en baisse, restent trop élevés en regard de la faiblesse des économies. Les écarts de taux sanctionnent les Etats trop endettés et aux structures financières vulnérables.

 Etats-Unis, la décrue du chômage enfin au rendez-vous ?

 Attendue depuis des semaines, l’amélioration du marché de l’emploi aux Etats-Unis semble se confirmer. Le taux de chômage est revenu à 7,5 % au mois d’avril. Il revient à un niveau inférieur à celui atteint au mois de décembre 2008. Le solde net des créations d'emplois s’est élevé à 165.000 et a dépassé les prévisions des analystes  qui n’espéraient que 155 000. Pour le mois de mars, le ministère en charge de l’emploi a revu à la hausse les premières estimations, 138.000 emplois ont finalement été créés en mars contre initialement 88.000. Il en est de même pour le mois de février où entre les premières estimations et les dernières, les créations sont passées de 268 000 à 332 000 En revanche, le taux d'activité, qui mesure la part des actifs dans la population en âge de travailler, demeure à 63,3%, son niveau le plus faible depuis 1979. Ce mauvais résultat témoigne que de nombreux Américains sont sortis volontairement ou involontairement des statistiques. Il est fort à parier que ces données inciteront la Réserve Fédérale à maintenir sa politique de son soutien monétaire.

 Il n’en demeure pas moins que les résultats économiques américains semblent donner à la politique d’ajustement ferme des finances publiques en association avec une politique monétaire accommodante. Entre 2009 et 2012, le déficit fédéral structurel a été réduit de 0,9 point par an, soit plus rapidement qu’en zone euro (0,7 point). La  Fed a utilisé toutes les armes dites non conventionnelles pour soutenir l’activité. Elle a ainsi soutenu la demande des titres des dettes publique et hypothécaire, ce que la BCE n’a pas fait.

  A suivre

 Le 6 mai sera consacré au bilan de la première année de François Hollande. Le 7 mai, il faudra suivre les résultats de la production industrielle du mois de mars en France qui est attendue stable en mars. Le reste de la semaine sera consacré au 8 mai et à l’ascension. De ce fait, une trêve économique bien que les grandes décisions sont toujours prises durant ses périodes.

 Lundi 13 mai, aux Etats-Unis, les résultats des ventes de détail du mois d’avril seront publiés.

 Mardi 14 mai sera connu la production industrielle de la zone euro du mois de mars qui a progressé de 0,4% m/m en février. Les enquêtes signalent une légère baisse ou une stabilisation en mars.

Mercredi 15 mai sera communiquée la situation de l’emploi au Royaume-Uni du mois de mars. Une légère baisse est attendue mais une possible dégradation au mois d’avril.

 Toujours mercredi, la croissance du PIB de la zone euro du premier trimestre avec une contraction attendue suivant celle de 0,6% t/t au cours du dernier trimestre 2012. Sera également connu le résultat du premier trimestre du PIB allemand qui était en recul de 0,6% t/t au dernier trimestre 2012. Une légère reprise est attendue. Le même jour, la France communiquera la progression de son PIB du 1er trimestre. Après une contraction de 0,3 % au dernier trimestre 2012, les avis divergent sur la situation du premier trimestre 2013 entre recul de 0,1 point à légère croissance de 0,1 point en passant sur une stagnation totale. Les paris sont ouverts. L’indice des prix à la consommation du mois d’avril sera également rendu public avec un taux de 1% attendu ce qui pourrait rouvrir le débat sur la diminution du taux du Livret A. 

Jeudi 16 mai, aux Etats-Unis sera également publié l’indice des prix à la consommation. Du fait d’une baisse des prix de l’énergie, l’indice générale devrait suivre le mouvement avec un taux ramené à 1,3 %  ce qui est très faible pour les Etats-Unis.  

Interview de Philippe Crevel sur Atlantico au sujet du sondage IPSOS sur les retraites : de plus en plus de Français inquiets au sujet de l'avenir des retraites


Une récente étude Ipsos a mis en lumière la crise de confiance des Français envers le gouvernement sur la question des retraites. En effet, puisque 76% de nos concitoyens ne le croit pas capable d'assurer l'avenir de leurs retraites, se pose la question des solutions alternatives. Les Français souhaitent épargner pour leur retraite mais sont limités par leur pouvoir d'achat. Philippe Crevel a été amené à réagir sur les résultats de ce sondage.

Lire l'article sur le site Atlantico.fr

jeudi 2 mai 2013

Le PEA-PME ne résoudra pas la question du financement des PME


Le Président de la République a annoncé la création d’un comportement PME dans le Plan d’Epargne en Actions, comportement qui pourrait atteindre 75 000 euros, le plafond du PEA étant porté de 132 000 à 150 000 euros. Cette idée séduisante suppose plusieurs changements. Les Français doivent changer d’attitude face aux actions. Le PEA est, en effet, depuis de nombreuses années, boudé. Avec l’éclatement de la bulle Internet puis la crise de 2009, les Français se détournent des actions au profit d’actifs jugés moins risqués comme les comptes sur livret, les obligations ou les fonds euros des contrats d’assurance-vie. Les épargnants qui ont investi en haut de cycle ont de ce fait perdu de l’argent. Il y a en la matière un réel effort de pédagogie à réaliser pour faire accepter le risque, pour faire comprendre l’intérêt d’investir régulièrement et de pour inciter les épargnants à prendre régulièrement leurs plus-values. Il faut savoir lisser les effets des bulles à la hausse comme à la baisse. La réussite du PEA PME nécessite le développement d’une profession d’intermédiaires. En effet, la France ne dispose pas d’un nombre suffisants de spécialistes financiers connaissant bien la logique des PME. Les structures de financement sont peu nombreuses. Les business angels sont plus de 265 000 aux Etats-Unis, 25 000 au Royaume-Uni, 10 000 en Allemagne, 30 000 aux Pays-Bas, plus de 35 000 en Espagne mais la France en compte que 8 000. L’autre problème de la France provient du nombre réduit des PME de taille intermédiaire. De ce fait, il y a un risque non nul que le PEA PME alimente les PME de nos partenaires. En outre, les dirigeants de PME françaises sont, en règle générale, peu enclin à ouvrir leur capital à des investisseurs extérieurs d’autant plus quand il s’agit d’investisseurs financiers. La fiscalité peut être en a matière dissuasive. Ainsi, les règles de l’ISF jouent contre une telle ouverture. En France, le financement des entreprises était majoritairement assuré par les banques ; or celles-ci dans leur nécessité d’améliorer leur ratio de solvabilité diminuent le volume des crédits aux entreprises. De ce fait, l’accès aux marchés devient une obligation pour les entreprises. En cela, le PEA-PME est une bonne idée mais elle doit s’accompagner de mesures fiscales, de mesures de simplification pour l’accès aux marchés et d’une communication pédagogique.

Et si l'imposition du capital était devenue anti-économique...



Selon une récente étude Eurostat, la France était en quatrième position pour les prélèvements obligatoires avec un taux de 43,9 % du PIB en 2011 après le Danemark (47,7 %), la Suède (44,3 %) et la Belgique (43,1 %). La France se démarque de ses voisins européens en ayant pas diminué son niveau de prélèvements durant le début des années 2000. Si le processus de hausse est généralisé depuis la crise, il faut souligner qu’en France il est plus fort que chez ses partenaires.

Du fait des augmentations d’impôt, la France devrait atteindre en 2013, 46,3 % du PIB et en 2014, 46,5 %. La France devrait conquérir la deuxième place. De 2010 et 2011, la France a enregistré la plus forte hausse de l’Union avec une augmentation de 0,5 point. Cette progression est en partie imputable aux relèvements des prélèvements sociaux sur l’épargne qui sont passés de 10 à 15,5 % de 2000 à 2012, à la création de surtaxes pour l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés ainsi qu’à la réduction des niches fiscales.

La France ne se situe dans la moyenne européenne que pour l’imposition de la consommation avec un taux de 19,9 % contre 20,1 % pour l’Union européenne et de 19,4 % pour la zone euro. L’Allemagne affiche un taux d’imposition de la consommation de 20,1 %. L’Allemagne a accru l’imposition de la consommation durant les années 2000 avec le relèvement du taux normal de la TVA de trois points sous Schröder.

Pour la taxation travail, la France est légèrement au-dessus de la moyenne avec un taux de 38,6 % en 2011 contre 38,1 % en 2010. La moyenne européenne est de la zone euro est de 37,7 % et celle de l’Union européenne est de 35,8 %. L’Allemagne est en-dessous de la France avec un taux de 37,1%. En la matière contrairement à une croyance très partagée, la France n’est pas pénalisée.

En revanche, c’est au niveau de la taxation du capital que la France fait figure d’exception. Le taux d’imposition du capital est en France de 44,4 % en 2011. Il était de 39,7 % en 2010 et de 40,1 % en 2000. La France à la différence de ses partenaires n’a que très faiblement diminué son imposition du capital durant la première partie des années 2000. Le taux de taxation est de 28,9 % (27 % en 2010 et 29 % en 2000) au sein de la zone euro. Il est de 34,9 % au Royaume-Uni et de 22 % en Allemagne soit deux fois moins.

La France se distingue par le taux marginal de son impôt sur les sociétés. Elle est dans la moyenne haute pour l’impôt sur le revenu. En effet, pour ce dernier impôt, le taux est de 45 % contre 43 % en moyenne au sein de la zone euro. Ce taux est de 47 % en Allemagne et de 55 % au Royaume-Uni.

Pour le taux marginal de l’Impôt sur les sociétés, la France est à 36 % pour une moyenne au sein de la zone euro de 26 %. En Allemagne, le taux est de 29,8 % et de 23 %au Royaume-Uni (39 % en 2000).

Concernant le taux marginal en matière de TVA, la France est au-dessous de la zone euro avec un taux de 19,6 % contre 20,4 %.

Au regard des pratiques en cours chez ses partenaires, la France devrait rééquilibrer sa fiscalité en taxant plus la consommation et en réduisant les prélèvements sur le capital.

Cette surimposition du capital a pour conséquences un moindre investissement et une recherche d’une forte productivité du capital investi ce qui nuit au facteur du travail. La surimposition du capital oblige les investisseurs à rechercher sa plus grande efficience. Compte tenu que le coût du travail est élevé, l’arbitrage est simple.

La France souffre par ailleurs d’un système fiscal complexe à taux marginaux élevés et assiettes étroites. La multiplication des niches n’est que la conséquence de ces taux élevés et du poids de lobbys. Le nouveau régime de taxation des plus-values des cessions d’entreprise proposé par le Président de la République en est la traduction. Le corporatisme constitue un frein important à la mise en œuvre d’une réforme fiscale jugée nécessaire à droite comme à gauche. Or, toute réforme fiscale génère des gagnants qui restent discrets et des perdants qui hurlent… Il est alors plus simple de reporter une telle réforme de décennie en décennie et d’opérer des ajustements à la marge.

mercredi 1 mai 2013

La lettre du Cercle des Epargnants du mois de mai 2013 : N°82

P1 L82

 

 Au sommaire de la lettre N°82 du mois de mai :
  • L'édito sur les suites du rapport de Karine Berger et Dominique Lefebvre "Sortir de la logique du bâton"
  • ANI du 11 janvier 2013 ou quand une bonne idée devient liberticide
  • A la recherche des anges 
  • L'actualité du patrimoine, de l'épargne et de la retraite
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