mardi 26 juin 2012

Chypre, le nouveau maillon faible de la zone euro



Après l'Irlande, la Grèce, le Portugal et l'Espagne, c'est au tour de Chypre d'appeler au secours. L’économie chypriote, est confrontée à un fort déficit de croissance. Après une récession de 1,9% en 2009, la reprise a été faible en 2010 comme en 2011 avec des taux de croissance respectifs de 1,1 et 0,5%.

Le taux de chômage dépasse désormais les 10 % contre3,5% avant la crise.

La récession pourrait être de 2 % en 2012 avec une ^prévision de retour de la croissance l’an prochain.

L’activité chypriote est pénalisée par la destruction accidentelle en juillet 2011 de la principale centrale électrique de l’île, qui satisfaisait environ la moitié des besoins énergétiques.

Il faut surtout souligner que la crise du secteur de la construction depuis début 2009 affecte lourdement l'économie chypriote.

Le poids du secteur tertiaire (80% de la valeur ajoutée) constitue une autre faiblesse.

Chypre était devenu une place off shore en relation avec les pays de l'ex URSS et de l'Europe centrale ainsi qu'avec ceux du Moyen Orient. La masse des dépôts bancaires atteint plus de 400% du PIB. En revanche, la balance commerciale est fortement déficitaire, 10 % du PIB.

Chypre est une victime collatérale de la Grèce. La restructuration de la dette souveraine grecque a généré une perte de 3 milliards d’euros . Les banques chypriotes détiennent aussi environ 22 milliards d’euros de créances sur le secteur privé grec (soit 116% du PIB chypriote), cependant que les dépôts des résidents grecsse montent à 15 milliards d’euros.

Avant la fin du mois de juin, Chypre se doit recapitaliser ses principales banques afin de satisfaire aux exigences de solvabilité de l’Autorité bancaire européenne, qui impose àcette échéance de présenter un ratio de fonds propres de 9%.

L’enveloppe nécessaire est évaluée à de 1,8 milliard d’euros soit 10% du PIB.

Ce besoin de financement intervient au moment où les finances publiques connaissent une rapide dégradation. Au 1er janvier 2008, le budget était en excédent de0,9% du PIB, le déficit public a atteint 6,3% l’an dernier. Face à cette situation, une diminution des salaires dans le secteur public est intervenue afin de ramener le déficit à environ 3,5% du PIB.

La dette publique s'élevait à 48,9% du PIB en 2008 est passée à 71,6% fin 2011, avec une maturité moyenne décroissante du fait du recours à l’émission de bons du Trésor, 5,7 ans en 2010 à 4,6 ans à fin 2011).

La prise en charge de la recapitalisation des banques pourrait la porter à 85% fin 2012. L'écart de taux à 5 ans est désormais supérieur à 5 points. La Chypre est certes un problème limité au vu de la taille de son économie mais constitue une nouvelle épreuve pour la zone euro à quelques jours du sommet des 28 et 29 juin.

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