jeudi 24 mai 2012

Trimestres cotisés ou validés . that is the question ?


La question du retour de la retraite à 60 ans tourne autour du problème de la prise en compte des trimestres. Faut-il comptabiliser les trimestres cotisés ou intégrer les trimestres attribués en fonction de certains critères : service militaire, chômage, maternité, enfant....

Philippe Crevel a répondu à cette question dans le cadre du reportage pour le JT de TF1

dimanche 20 mai 2012

La lettre mensuelle de Generali Investments


Les équipes de Generali Investments analysent dans le cadre de leur lettre mensuelle la situation économique et l'évolution des marchés financiers, en Europe mais aussi aux Etats-Unis, au Japon  et dans les pays émergents.

Au cours du mois d'avril, les marchés ont continué d'être sous l’emprise des incertitudes politiques en zone euro et des risques macroéconomiques au niveau mondial. Nous voyons peu de raisons pour que ces facteurs fassent moins ressentir leurs effets négatifs en mai, ce qui devrait empêcher le retour de l'appétit pour le risque qui avait prédominé fin 2011 et début 2012. Cela étant, les facteurs de risque semblent pleinement intégrés dans les cours sur certains segments de marché, une situation qui devrait permettre aux marchés de recouvrer au moins une partie de leurs récentes pertes – même si les « risques extrêmes » continuent d'être importants.

lire la lettre mensuelle de Generali Investments

samedi 19 mai 2012

Re-économiser l'Europe du Sud


Les politiques d’assainissement mises en œuvre au sein de la zone euro visent à réduire les déficits commerciaux et les déficits publics. A cette fin, l’objectif est implicitement de réduire le niveau de consommation des pays concernés à défaut de pouvoir jouer sur des facteurs plus positifs comme les gains de productivité et le redémarrage des exportations.

La rigidité des facteurs de production ne permet pas de modifier la donne économique en quelques mois quand les prêteurs considèrent qu’ils ont déjà trop prêtés sans avoir la garantie d’être un jour remboursés.

L’amélioration de la compétitivité des pays endettés doit permettre de compenser au bout d’un à deux ans les effets de l’austérité. A cette fin, les pays concernés doivent avoir un outil économique permettant d’obtenir des gains de productivité. Les économies centrées sur le tourisme et le bâtiment sont les moins aptes à améliorer leur productivité. La Grèce et dans une moindre mesure l’Espagne éprouvent les pires difficultés à réorienter leur économie.

L’Europe ne doit pas se lancer dans une politique de relance de la consommation mais participer à la reconstruction d’économie en voie de désertification. Si plan européen il doit y avoir, il doit être centré sur l’offre, sur l’investissement et sur l’innovation.

Il ne faut pas obligatoirement créer des infrastructures inutiles qui ne seraient que des cautères sur des jambes de bois. Les pays membres de la zone euro doivent mettre en place un plan de rééconomisation de la Grèce voire de toute l’Europe du Sud. L’idée de la réindustrialisation est séduisante mais il est vain de penser que les industries du textile ou de l’automobile reviendront par décret. Compte tenu des coûts de production de l’Europe, la solution passe par une montée en gamme tant au niveau industriel qu’au niveau des services. L’Europe du Nord montre la voie en conciliant haut niveau de protection sociale, coûts de production élevés et excédents commerciaux.

Les services peuvent être également créateurs de richesse. Il faut cesser d’opposer l’industrie et les services. Les frontières entre les deux sont de plus en plus faibles. L’informatique est tout à la fois de la production et du service. La bataille du contenu sur Internet démontre que le secteur des services est un enjeu de développement pour tous les pays. L’Europe du Sud a des atouts en la matière grâce à sa richesse culturelle. Elle doit mieux valoriser son potentiel économique et culturel.

jeudi 17 mai 2012

Le démontage de la zone euro serait le départ pour terre inconnue


Hier tabou, la sortie de la Grèce de la zone euro est désormais considérée comme une voie envisageable à défaut d’être souhaitable. Depuis trois ans, de plan en plan, l’Europe tente de sauver le soldat grec sans pour autant trouver une solution de long terme.

Face au déficit chronique de la balance commerciale et au déficit public, les Etats membres de la zone euro ont décidé de conditionner leurs prêts et leurs aides à un retour à l’équilibre ce qui signifie bien une réduction du PIB. En effet, en l’absence de gains de productivité et dans l’incapacité de dégager des excédents commerciaux, le retour à l’équilibre suppose une réduction de la demande intérieure. Il est naturel que cette perspective provoque l’hostilité de la population grecque. Mais, l’idée de financer la consommation grecque via un transfert en provenance de l’Europe du Nord ne peut qu’entraîner l’opposition de la population des Etats en excédents. Certes, dans un jeu de poker, le joueur avec une main faible a moins à perdre que celui qui dispose du meilleur jeu.

La sortie de la Grèce aboutirait immanquablement à la banqueroute de l’Etat et à l’abandon total des créances publiques et privées qui ont déjà été effacées à 70 % à la fin de l’année 2011. Le coût serait de 50 milliards d’euros pour la France et d’environ 100 milliards d’euros pour l’Allemagne. La Grèce serait incapable de financer les dépenses publiques courantes et en particulier les traitements des fonctionnaires ainsi que les prestations sociales. Le pays devrait être placé sous le contrôle du FMI. La sortie de la Grèce de la zone euro permettrait de jouer sur la valeur de la monnaie. La nouvelle monnaie grecque subirait une dépréciation par rapport à l’euro d’au moins 50 % voire plus avec la banqueroute. L’ensemble des actifs serait de ce fait déprécié. La tendance actuelle des Grecs à sortir l’argent des banques s’amplifierait avec l’annonce d’une éventuelle sortie de l’euro avec conséquence une faillite du système financier.

La sortie de la Grèce créerait un précédent extrêmement dangereux. Elle prouverait l’incapacité des Etats de la zone euro à régler le problème de la divergence de compétitivités. La zone euro ne se pense pas comme une zone fédérale à la différence des Etats-Unis. Il n’y a pas de balance commerciale entre le Nebraska et la Californie, entre le Texas et le Wyoming. Or, aujourd’hui, malgré la monnaie unique, l’Europe continue de vivre au rythme des échanges commerciaux. Par ailleurs, il n’y a pas, au sein de la zone euro, de mécanismes pour régler les crises localisées dans un ou plusieurs Etats. Il y a donc une montée aux extrêmes des crises économiques.

L’instauration de la monnaie unique a accéléré la spécialisation au sein de la zone. Les Etats à tradition industrielle ont renforcé leurs positions quand les Etats du Sud se sont spécialisés dans les services. Par définition, une telle spécialisation ne peut que générer des déficits. La productivité dans les services et dans le bâtiment progresse moins vite que dans celle de l’industrie. Dix ans de spécialisation active que la Grande récession a rendus encore plus nette a abouti sur une impasse économique et financière.

Après la Grèce, d’autres Etats feraient l’objet d’attaques. Le manque de solidarité pour un Etat pesant 2 à 3 % du PIB de la zone ne pourrait conduire les investisseurs à douter de la capacité des Etats européens à s’entendre face à un péril de plus grande ampleur sauf à prétendre que le principe de « too big to fail » s’appliquerait.

Le démontage de la zone euro marquerait le signal d’un départ pour une terre inconnue…

Interview sur Cbanque.com


François Hollande, le nouveau président de la République, a récemment publié la feuille de route de sa première année de quinquennat. Parmi les premières mesures prévues très rapidement, on retrouve notamment le doublement du plafond du Livret A, des mesures fiscales et une réforme bancaire. Nous avons interrogé Philippe Crevel, économiste et secrétaire général du Cercle des Epargnants, sur la portée réelle de ces annonces. Lire la suite

lundi 7 mai 2012

A gauche, tous les pouvoirs ? A droite, le temps de la réflexion ?


Pour la première fois depuis 1958, les partis de la droite et du centre ne disposeront plus, après le 17 juin si les législatives confirment la présidentielle, d’aucun centre de pouvoir. En effet, toutes les grandes villes sauf Marseille, Bordeaux et Nice sont gouvernés par le parti socialiste, toutes les régions sauf l’Alsace tout comme deux tiers des départements sont également dirigés par des coalitions de gauche. Traditionnellement quand la gauche détenait l’exécutif, la droite disposait de bases-arrières au Sénat et dans les collectivités territoriales. Ce ne sera pas le cas en 2012. Seul le Conseil constitutionnel restera durant quelques années majoritairement composé de membres issus de l’ancienne majorité.

La droite et tout spécialement l’UMP paient les défaites aux élections locales, depuis 2002, défaites qui ont asséché ses structures et qui ont freiné le renouvellement des élus. Le PS possède désormais d’un grand nombre de structures relais pour faire passer ses idées, pour placer ses femmes et ses hommes et pour se constituer des réserves financières. Depuis 10 ans, l’UMP a géré l’Etat en délaissant le terrain local ; elle risque maintenant d’en payer les conséquences. La reconstruction en sera d’autant plus difficile d’autant que le nombre de députés élus au mois de juin sera faible. Compte tenu des triangulaires avec le Front national et le blues d’après défaite, le nombre de députés pourrait être inférieur à 180, soit une centaine de moins qu’aujourd’hui.

La gauche disposera donc de tous les pouvoirs. Elle pourrait, cependant, ne pas avoir les trois cinquièmes exigés pour réviser la constitution en passant par le Congrès. Le nouveau pouvoir pourrait s’affranchir de ce léger problème en recourant au référendum. En revanche, la gauche pourra aisément modifier le mode de scrutin en y instillant la proportionnelle.

Cette concentration est un avantage pour développer en toute tranquillité une politique durant cinq années ; en revanche l’absence de contre-pouvoirs peut mener à tous les excès et à l’impopularité par arrogance ou suffisance. Les vieux démons de 1981 peuvent rapidement reprendre le dessus. Certes, en 2014, les élections municipales, européennes et éventuellement cantonales (en fonction de la réforme des collectivités locales) constitueront un indicateur de l’état de l’opinion publique. Il est à noter qu’en 2016 devraient se dérouler les élections régionales qui marqueront le début de la future campagne présidentielle.
D’ici là, pour la droite, il y a un réel risque de chemin de croix. Le parti ou les partis ainsi que les groupes parlementaires seront les lieux obligés de reconstruction. La tentation de l’éclatement est limitée par les règles de financement des partis politiques. Le financement comporte deux parts, la première est liée aux résultats obtenus au premier tour de la législative, la seconde est liée au rattachement individuel des parlementaires (Assemblée et Sénat). La première qui est la plus importante suppose que les candidats mentionnent leur rattachement au moment du dépôt de candidature. Ce mode de financement favorise les partis structurés. En cas de défaite lourde aux législatives, l’éclatement serait suicidaire surtout du fait de la concurrence du Front national.

Le renouveau de la droite passera par une refondation de sa pensée qui après 10 ans de pouvoir s’est étiolée. Du fait d’un basculement de l’opinion public à gauche et de la tentation des élus, le dirigisme l’a progressivement emporté sur le libéralisme ou la politique de l’offre.

Il y aura certainement un débat sur l’orientation à donner à la politique économique avec un risque de dérive vers des idées populistes, le protectionnisme… L’augmentation de la concurrence avait été jetée aux orties
Face aux contraintes, la droite n’a pas pu réformer le système fiscal. L’instauration de l’imposition à la source a été oubliée comme la simplification des impôts.

Sur les sujets de sociétés, la droite devra éviter d’être marginalisée par le FN. Avec un centre qui semble vouloir s’autonomiser mais qui n’a pas de leader et une partie de l’UMP qui écoutent les sirènes de l’extrême droite, la voie sur ce sujet est étroite et pavée d’embuches.

En 1986 tout come en 1993, la droite avait gagné après avoir mené un important de réflexion. La première cohabitation de 1986/1988 avait permis l’application d’un programme libéral qui avait très bien réussi économiquement mais qui avait débouché sur la défaite de Jacques Chirac. Depuis, surtout au niveau économique, la droite est prudente voire timorée ; ce fut le cas sous la seconde cohabitation et après les grandes grèves de 1995 qui avaient mis un terme au réformisme chiraquien.

De 2007 à 2012, Nicolas Sarkozy a du faire à la crise abandonné son réformisme libéral au profit d’un pragmatisme. Les partis au pouvoir ressemblent progressivement à l’administration qui fournit les études, les expertises et les projets. Coupée de cette superstructure qui fondamentalement ne lui est pas acquise, l’UMP doit retrouver le chemin des réseaux de la vie civile et des thinks-tanks. Une partie des futures victoires dépendent de cette capacité à capter et à diffuser de nouvelles idées. En 1993, les élus UDF et RPR de l'époque pensaient être dans la majorité pour une vingtaine d'années compte tenu de la défaite historique du PS qui avait moins de 60 députés. Quatre ans après, Lionel Jospin était Premier Ministre. Comme quoi en politique, rien n'est certain et surtout pas les prévisions.

vendredi 4 mai 2012

Quel ministre de l'Economie pour quels enjeux après le 6 mai ?


Jusqu’au 17 juin, la France est sous anesthésie. Durant un semestre, les décisions importantes sont mises sous le tapis. En 2007, une petite erreur de communication sur la TVA a failli entrainer la défaite de l’UMP. En 2012, les acteurs politiques, échaudés par le précédent, seront évités de renouveler un tel impair. Certes, la Belgique a prouvé qu’un pays pouvait se passer d’un exécutif durant plus d’un an. L’absence de pouvoir est certainement moins dangereuse qu’un combat pour le pouvoir qui donne lieu à une surenchère de promesses dépensières.

Par souci de rationalité et d’économies, un jumelage des deux élections phares serait bienvenu. Elire à la fois le Président de la République et les députés simplifierait le calendrier et ferait gagner un mois.

Après le temps des joutes électorales, en plein été, le pouvoir exécutif devra affronter la réalité du terrain. Dans le domaine économique, la question de l’emploi sera incontournable. Avec le ralentissement économique et du fait des tentations de réinstaurer le contrôle administratif sur les licenciements, des plans sociaux pourraient, d’ici la fin du mois de juin, être annoncés. Le secteur de l’automobile avec la fermeture éventuelle des usines de Douai et d’Aulnay sous Bois, le secteur de la distribution avec la FNAC ainsi que carrefour seront au cœur de l’actualité.

La tentation sera, alors, grande d’user de formules assez convenus pour tenter de freiner la dégradation de la situation de l’emploi. Or, il faudra à un moment ou à un autre admettre que le problème de l’emploi, en France, ne pourra se résoudre que par une amélioration du taux de marge des entreprises, par une augmentation des bénéfices, de l’investissement et de l’innovation. Il sera nécessaire de poser la question du niveau de gamme de la production française.

En effet, la question du déficit commercial devra être traitée faute de quoi car elle sous-tend celle de la dette publique. Avec 70 milliards d’euros de déficit commercial en 2011, la France doit emprunter à l’étranger pour équilibrer sa balance des paiements ou vendre une partie de ses actifs.

Après le 6 mai, la question de l’assainissement des finances publiques s’imposera à nouveau. Certes, une légère amélioration de la conjoncture est attendue pour le second semestre allégeant ainsi la contrainte financière, mais d’ici moins de deux ans, il faut réduire le déficit public de plus de 1,5 point. Il apparaît indispensable de réorienter les dépenses publiques vers l’investissement ce qui n’a été que faiblement dit durant la campagne électorale. Toute dérive, tout doute pourraient être sanctionnés avec comme conséquences une augmentation des taux d’intérêt qui mettrait en difficulté l’Etat, les entreprises, les ménages et le secteur financier.

Le financement de l’économie sera également un point à traiter après le 6 mai. L’accès plus difficile au crédit pour les entreprises ainsi que pour les ménages constitue un risque d’asphyxie pour l’ensemble de l’économie. D’un côté, il y a la tentation d’administrer le crédit avec des résultats, en règle générale, décevants ; de l’autre il y a la possibilité de faciliter l’accès des entreprises et des PME aux financements obligataires et par actions. Il y a aussi la question de l’épargne. Faut-il, afin de relancer l’économie ;  tenter de la diminuer avec le risque que le résultat inverse soit obtenu ? Faut-il mobiliser l’épargne pour le financement de l’économie avec une intermédiation étatique au risque d’être inefficace ? Jouer sur de l’épargne courte avec les Livrets défiscalisés constitue une tentation récurrente mais est-il logique de financer des investissements à long terme avec des ressources courtes ? Est-il logique de faire supporter aux contribuables des risques économiques ? Ne serait-il pas plus judicieux de favoriser l’épargne longue et de mieux l’orienter vers l’économie ce qui signifie au préalable que l’Etat commence par être moins dépensier. Autre défi à relever, la simplification de la vie économique… La France souffre, comme l’avait signalé la Commission Attali, d’un manque de concurrence qui entrave la croissance et l’emploi. Diminuer le nombre de professions réglementés constitue une nécessité tout comme accroitre la transparence sur certains marchés.

Le premier enjeu de l’après 6 mai sera le choix du Ministre de l’Economie qui pourrait rebaptiser en cas de victoire de François Hollande, Ministère de la croissance. Quels sont les profils envisageables ? A l’UMP, Jean-François Copé ou Alain Juppé seraient des gages d’expérience. Le choix de Nathalie Kosciusko-Morizet serait plus inattendu tout comme le retour de Jean-Louis Borloo.

Au PS, Michel Sapin aurait l’avantage de rassurer les marchés et les partenaires européens. Martine Aubry allierait l’ancrage européen, un positionnement initial à gauche et l’expérience. Ses réseaux au sein des syndicats et du patronat pourraient être un atout. Pierre Moscovici ou Manuel Valls pourraient également occuper le poste tout comme Laurent Fabius qui a, certes, l’inconvénient d’avoir eu des positions économiques à géométrie variable. La nomination de François Bayrou, surtout avant les législatives, apparaît peu probable car elle serait ressenti pour l’aile gauche comme un camouflet avec en outre le problème de l’adoption de la règle d’or.

Pour les deux camps, il y aurait l’option de nommer un technicien reconnu même si dans le passé cela n’a été guère source de bons résultats. Dans cette catégorie, pourraient être ainsi nominés, Jean-Claude Trichet, Michel Pébereau, Pascal Lamy ou Matthieu Pigasse… Réponse, d’ici quelques jours.

mardi 1 mai 2012

La lettre du Cercle des Epargnants - mai 2012 - N°70


Au sommaire de la lettre N°70 du Cercle des Epargnants
  • L'édito de Philippe Crevel
  • L'épargne dans tous ses états
  • La France face à sa démographie
  • Le système de retraite à la recherche de la bonne équation
  • Le coin fiscal ne s'améliore pas


Lire la lettre N°70 du mois de mai 2012