mardi 20 décembre 2011

L'obscurantisme économique ou comment éviter que quelques préjugés ne deviennent des vérités ?




La crise économique et financière offre de nombreux raccourcis économiques qui pourraient être savoureux voire comiques s’ils n’étaient pas porteurs d’illusions et de fantasmes.

Retour sur l’idée que tout irait mieux sans bénéfice et sans dividende

Ainsi, l’idée que les dividendes ne doivent plus être versés reçoit une large approbation en France. J’ai sur ce sujet entendu que les entreprises avaient le droit de réaliser des bénéfices mais que distribuer des dividendes en période de crise n’était pas éthique.

Les notions de bénéfices et de dividendes sont, en règle générale, très mal appréhendées en France. Il est le symbole de l’exploitation, de l’argent gagné en dormant. Notre tradition catholique rejoint notre tropisme marxiste.

Il faut souligner que chez les classiques comme chez Marx, le profit est voué à disparaître, à tendre vers zéro. La baisse du profit est liée à l’augmentation de la population (Ricardo) ou à l’augmentation de la concurrence qui pèse sur les prix (Adam Smith). Certes, chez quelques classiques comme Marshall ou Say, le profit est le produit naturel de l’activité de l’entreprise ou de l’organisation. L’activité de l’entreprise est un facteur distinct du capital et du travail et doit être rémunéré en tant que tel.

Chez Marx, la loi des rendements décroissants qui oblige une augmentation croissante du capital entraîne mécaniquement une baisse du taux de profit. Pour les marxistes, le profit est généré par la plus-value apportée par le travail. Il symbolise l’exploitation du facteur travail.

Chez Schumpeter, le profit est également temporaire comme l’expression d’une phase transitoire liée à la rente procurée par l’innovation. Le profit est le fruit de l’innovation. Le profit disparaîtra à partir du moment où l’innovation se diffusera. Seules de nouvelles innovations permettent au profit de se maintenir.

Le profit est le compagnon de route de l’entreprise. Pour ces auteurs classiques, le profit est un indicateur et un outil.

Ø      Le profit est un critère de choix, un instrument de décision
Ø      Le profit est un critère de l’efficacité relative des entreprises
Ø      Le profit est une source de financement
Ø      Le profit est une source de revenus
Ø      Le profit est une source de répartition et d’accroissement du capital

Le profit peut être le résultat d’une bonne efficience, le résultat d’innovations, le résultat d’un savoir-faire. Il peut être aussi le résultat d’une rente de situation ou d’un monopole. Il peut être généré par la cession d’actifs, par le savoir-faire, par une réduction des coûts, par un dépeçage de l’entreprise... Il peut être généré par la corruption, par un trafic illégal ou par l’exploitation des salariés… Au niveau comptable : le profit est le solde résiduel entre les charges et les recettes d’exploitation

Le profit est la plus-value dégagée par la cession d’un bien ou d’un service : différence entre le prix de vente et de l’ensemble des coûts. Le profit est la rémunération du ou des propriétaires du capital qui ont porté le risque. Il est aussi la conséquence d’un avantage d’ordre matériel, intellectuel ou moral qu’une personne ou qu’une collectivité peut tirer de quelque chose. Toute action est susceptible de générer un profit. Au niveau macro-économique et de la comptabilité nationale, le profit correspond à l’excédent brut d’exploitation. La part distribuée aux salariés est enlevée de ce profit.

Ce profit brut est réparti entre cinq usages :

Ø      Le paiement de l’impôt sur les sociétés
Ø      Le versement d’intérêts net des intérêts reçus
Ø      La distribution de revenus aux propriétaires du capital, nette des mêmes revenus reçus
Ø      Diverses autres opérations (prestations sociales versées au régime employeur.)
Ø      L’épargne qui reste disponible pour l’autofinancement

Le profit peut s’assimiler au bénéfice comptable, le résultat de l’entreprise qui est versé :

Ø      Sous forme d’impôt aux collectivités publiques
Ø      Aux actionnaires
Ø      Aux salariés sous forme d’intéressement et participation
Ø      A l’entreprise pour l’autofinancement

Le profit est un des éléments du processus de valorisation des entreprises ce qui permet à la fois de financer le développement des entreprises, d’organiser des fusions, des acquisitions et de rémunérer les investisseurs.

Le profit est donc :

Ø      un indicateur de bonne santé de l’entreprise
Ø      la base de la rémunération de ceux qui prennent le risque d’investir,
Ø      une source de financement pour les entreprises

Le profit obéît à des considérations de court terme tant par sa structure que par les objectifs qui lui sont assignés.

L’existence en 2011 de profit est une bonne nouvelle ; son excès dans certains peut être la preuve de dysfonctionnements de l’économie de marché.

Contrairement aux enseignements de l’économie classique ou marxiste, le profit n’a pas disparu.

Le profit a bénéficié :

Ø      Du maintien d’un fort courant d’innovations (produits, commercial…)
Ø      De la concentration des entreprises et de la formation d’oligopoles (rentes de situation). Dans ce cas, le profit est un prélèvement injustifié sur les clients, les prestataires et les salariés
Ø      De gains de productivité
Ø      De la nécessité de rémunérer les apporteurs de capitaux

Il y a une idée largement répandue en vertu de laquelle les profits auraient explosé ces dernières années.

La concentration des entreprises qui s’accompagne d’une mondialisation pour les plus grandes d’entre-elles a abouti, ces dernières années, à une croissance des bénéfices (à relativiser au regard des chiffres d’affaires).

L’étude sur la répartition de la valeur ajoutée réalisée par l’INSEE en 2009 n’a pas démontré de fortes évolutions sur ces dernières décennies.

Seules 16 % des PME, en France, versent des dividendes. Pour les grandes entreprises, les dividendes distribués représentent, en moyenne, 4,7 % de la valeur ajoutée. Pour un quart d’entre-elles, cette proportion dépasse 7 %.

La répartition de la valeur ajoutée selon le rapport « partage de la valeur ajoutée, partage des profits et écarts de rémunération en France » rédigé par Jean-Philippe Cotis (directeur général de l’INSEE) » est resté globalement stable. En revanche, ce rapport souligne que, depuis 20 ans, le pouvoir d’achat des Français progresse lentement du fait du faible taux de croissance. Par ailleurs, ces dernières années, la répartition des profits s’est effectuée à l’avantage des dividendes et au détriment de l’autofinancement.

La rémunération des salariés a été marquée par une progression plus rapide pour les 10 % les moins bien payés et une progression importante pour les 1 % et surtout pour les 1 pour mille. La dernière étude de l’OCDE publiée au mois de décembre 2011 sur les inégalités de revenus confirme les résultats de l’INSEE.

Les dividendes versés sont-ils moins éthiques que les bénéfices réinvestis ? Une entreprise repose sur des fonds propres dont une partie résulte de l’avance que font des investisseurs (des épargnants ou des collecteurs d’épargne) auprès de l’entreprise. Tout comme un détenteur du Livret A est rémunéré pour l’argent qu’il laisse en dépôt, un actionnaire est en droit d’obtenir une rémunération en contrepartie de l’argent qu’il a investi. Certains considèrent que l’actionnaire bénéficie tout à la fois des dividendes et de la plus-value en cas de revente des actions. Premièrement, l’un et l’autre ne sont pas automatiques. Les actions ne rapportent que par l’existence de l’un et de l‘autre. Par ailleurs, les hérauts de l’anti-spéculation devraient considérer que le meilleur moyen de lutter contre les allers-retours spéculatifs est justement d’offrir des dividendes.

En période de crise, l’actionnaire doit participer à l’effort collectif. Il le fait à travers le paiement des impôts et taxes. En revanche si l’entreprise dans laquelle il a investi obtient de bons résultats, il n’a pas lieu d’être pénalisé. Bien évidemment, certaines entreprises peuvent chercher à maximiser leurs profits afin de distribuer des dividendes au détriment du futur et des salariés. Il convient que des contre-pouvoirs puissent s’exprimer pour empêcher ce type de dérives. La préférence pour le court terme pénalise in fine l’actionnaire.

En cas de difficulté, une entreprise peut avoir besoin de se renforcer et d’accroître ses fonds propres en cherchant de nouveaux actionnaires ou en demandant aux actuels de faire un nouvel effort. Il n’est pas inconvenant qu’ils puissent avoir une garantie sur la rémunération de leur apport.

Faut-il interdire toute distribution de dividendes en période de crise ? Dans ce cas, faut-il supprimer le versement des intérêts du Livret A car l’Etat est en déficit…

Les marchés financiers étant accusés de tous les maux, il n’y a qu’à les supprimer. Plus de bourses, plus d’agences de notation, plus de spéculateurs, plus de problèmes ? Toute l’épargne terminerait dans le Livret A et dans les obligations d’Etat. En ces temps de crise des dettes publiques, je ne suis pas convaincu que ce soit le meilleur placement. A force de diaboliser le marché, nous ne savons plus qui se cache derrière ces quelques lettres. Le marché, c’est nous tous. Plus de 90 % des Français sont des épargnants, un ménage sur deux a un contrat d’assurance-vie. A travers nos placements, nous participons au marché. Les assureurs, les banques, les fonds de pension (pour les actifs de nombreux pays) sont les acteurs des marchés. En règle générale, nous souhaitons que notre épargne nous rapporte. Je connais peu d’épargnants qui demandent à leur assureur ou à leur banquier d’avoir un rendement éthique ou limité au taux de croissance de l’économie.

En supprimant le bénéfice, les dividendes et le marché, la question serait de savoir qui finance l’économie, qui permet aux entreprises de se créer ou de se développer ? L’Etat pourrait se substituer aux apporteurs de capitaux. Cette expérience a été tenté en URSS avec le succès que nous connaissons et également à moindre échelle en France avec les nationalisations de 1944/1945 et de 1981. L’Etat actionnaire n’a pas été économe des impôts des Français et ses performances en la matière sont à prouver.

Certains rêvent de l’économie sociale comme planche de salut avec des sociétaires militants. Si ce type d’organisation peut convenir à des activités de services avec d’importants flux comme c’est le cas dans le domaine de la prévoyance, il est plus difficile d’usage pour des activités avec des retours sur investissement longs et exigeant d’importants capitaux. Le recours au crédit pourrait se substituer au financement par actions. La crise financière qui est avant tout une crise de l’endettement réduit les possibilités. Par ailleurs, une des faiblesses de l’économie française, c’est justement sa forte dépendance aux crédits et la faiblesse du financement par le marché actions.

La crise que nous connaissons est de la faute des banques ; il est donc logique qu’elles en paient les conséquences. Pourquoi pas les fermer ?

La faillite de Lehman Brothers a prouvé qu’une banque pouvait entraîner par effet domino l’ensemble du système. Le système bancaire et plus globalement financier repose sur la confiance ; sa disparition génère une onde de choc qui frappe toutes les institutions et qui est très difficile à arrêter. L’interconnexion est la règle dans le système bancaire. Quand vous retirer de l’argent dans un distributeur, vous vous ne inquiétez pas de savoir si ce dernier appartient ou non à votre banque. En retirant 50 euros sur un distributeur d’une autre banque que la vôtre, vous devenez un acteur du marché interbancaire. Tous les échanges commerciaux ont des traductions financières. Si la méfiance s’instaure, tout le système économique se bloque.

La crise est de l’unique responsabilité des banques. Pas si simple car la dérégulation instituée dans les années 80 a été initiée par les pouvoirs publics afin de financer à moindres coûts les déficits publics. Le développement des technologies de l’information et le maintien de taux d’intérêt bas après l’éclatement de la bulle Internet et après le 11 septembre ont favorisé la croissance du crédit immobilier aux Etats-Unis et en Espagne et plus globalement de l’endettement des acteurs privés et publics.

Les banques sont coupables d’avoir prêté à des ménages insolvables ? Sans nul doute que l’appréciation du risque a été mauvaise. De même que le processus de titrisation a accéléré l’endettement. Il est à noter que les Etats et de ce fait les gouvernements n’ont pas été plus clairvoyants en recourant à l’emprunt sans se préoccuper du remboursement et de la charge qui sera supportée par les prochaines générations.

Ce sont aux pouvoirs publics à fixer les règles, à définir les limites du jeu mais comme ils sont devenus les principaux acteurs, il est devenu au fil du temps de plus en plus difficile de réguler. La prostitution tant qu’elle n’est pas interdite est légale ; il en est de même en matière de prêt. Les autorités américaines auraient du veiller à ce que le taux d’endettement des accédants à la propriété n’excède pas un certain pourcentage des revenus mais à l’époque tout le monde se réjouissait de la santé économique américaine.

Pas d’économie sans crédit et sans assurance, telle est la règle en vigueur des phéniciens à aujourd’hui en passant par les commerçants génois ou hollandais. La croissance se nourrit de l’effet de levier et de la délimitation du risque. Il faut souligner que si les bateaux et les marchandises ont fait l’objet des premières couvertures assurantielles en relation avec des pratiques d’avance ou de crédit (crédit fournisseur), l’assurance touche aujourd’hui tous l’aspect de la vie quotidienne ; les actifs bénéficient d’une couverture sociale qui représente la couverture financière appliquée aux biens.

La menace qui pèse sur la sphère financière met à l’épreuve les deux piliers de notre société dont la pente naturelle est à la socialisation, à la mutualisation croissante des risques. Cette socialisation s’accompagne d’un phénomène pervers qui est la déresponsabilisation. Face à un échouage injustifié d’un navire sur les côtes bretonnes, le premier réflexe des habitants est de manifester contre le comportement des armateurs et de l’Etat et non de participer au nettoyage de la plage. Cette déresponsabilisation au nom de la socialisation est dans les faits une nouvelle forme d’individualisme qui justement sape l’indispensable confiance sur laquelle repose le système économique et social. .

« L’enfer, c’est l’autre » ou comment le protectionnisme redevient une valeur porteuse

Acheter ou produire français est devenu un thème à la mode en 2011. Les Français n’ont jamais été des grands défenseurs du libre échange. Il y a à la fois la tradition agricole et un complexe face aux autres pays industriels, l’Angleterre puis l’Allemagne. Au 19ème siècle, il a fallu toute l’énergie de Napoléon III pour instaurer endiguer la tentation protectionniste avec à la clef une rapide expansion économique. La France a tourné le dos aux droits de douane après la Seconde guerre mondiale avec son adhésion au GATT (transformé en OMC) et surtout à la CEE (devenue Union européenne). Comme sous Napoléon III, la France a, de la construction européenne, tiré un large profit de son ouverture extérieure.

De nombreux contresens sont énoncés au sujet du commerce extérieur. La France est aujourd’hui moins ouverte sur l’extérieur que l’Allemagne et en ne prenant pas en compte les échanges au sein de la zone euro, elle est moins ouverte que les Etats-Unis ou le Japon. Les échanges extérieurs représentaient, en 2010, 73 % du PIB en Allemagne contre 42 % en France.

La France souffre non pas d’un excès de mondialisation mais au contraire d’une trop faible intégration dans l’économie mondiale. L’Allemagne importe 45 % de plus de biens intermédiaires que la France. Elle importe des biens sophistiqués fabriqués  notamment dans les pays d’Europe centrale et orientale ainsi qu’en France. Elle joue à plein la théorie des avantages compétitifs à la différence de la France qui externalise des fabrications à faible valeur ajoutée. La part des importations issue des pays à bas salaires progresse plus vite en Allemagne que chez ses partenaires : +12 % de 1994/2006

Au total, l’Allemagne importe 73 % de plus que la France, avant la crise, le taux de croissance des importations allemandes n’était supplanté que par celui de l’Espagne

Les entreprises françaises ont choisi de délocaliser l’ensemble des structures de production quand celles d’Allemagne ont opté pour l’externationalisation des biens intermédiaires.

Les excédents allemands se sont nourris certes d’une maîtrise des coûts salariaux mais qui demeurent voisins de ceux de la France mais aussi du maintien d’un fort niveau d’investissement et de marges des entreprises.

Produire ou acheter français ne signifie plus grand-chose quand toute production est avant un puzzle. 50 % de la valeur ajoutée d’un Airbus dépend de sous-traitants extérieur à la zone euro ; 40 % de la valeur ajoutée d’un Boeing Dreamliner dépend de sous-traitants extérieurs aux USA. Pour un I Phone fabriqué en Chine et exporté  à partir de ce pays pour un montant global de 179 dollars, la valeur de l’assemblage effectué par la Chine est de 6,50 dollars soit moins de 4 % du total. L’apport du Japon est de 34 %, celle de l’Allemagne 17 %, celle de la Corée 13 % et celle les Etats-Unis 6 %.

La théorie des avantages comparatifs descend au niveau de chacun des éléments d’un produit en intégrant les dépenses de recherche, de conception et de marketing. Les produits n’ont plus de nationalité. Ils en ont plusieurs.

La Chine a connu le déclin autour du 16ème siècle par refus de commercer avec les barbares. Aucun pays ne peut asseoir son développement en récusant le commerce. Mettre en avant des barrières au nom du développement durable, au niveau de la protection des salariés est louable mais il n’est pas certain que ce soit les véritables motivations et qu’en outre cela améliore l’état réel des conditions de vie des populations concernées. L’ingérence économique se fait par les échanges. Il faut des règles qui sont de la responsabilité de l’OMC.

Le décollage économique de la moitié de la planète est une chance sans précédent tant en matière de condition de vie pour les populations concernées qu’en termes de recherche, d’innovations, de création de richesse. Le nombre de chercheurs qui stagnent en occident explose en Asie. Il faut s’attendre avec la mise en réseaux des centres de recherche à des découvertes dans les prochaines années. Evidemment, cela remet en cause l’occident-centrisme. Bizarrement nombreux parmi ceux qui prônent un monde multipolaire, sans frontière qui réclament d’édifier de nouvelles murailles de Chine.

En matière de commerce extérieur, les échanges sont d’autant plus productifs qu’ils sont réalisés avec des pays voisins en termes de développement économique. Nous avons donc intérêt au rattrapage du retard économique par les pays émergents.

Les partisans de l’abandon sont de plus en plus nombreux. La condamnation du profit, de la productivité, de la concurrence est sous-tendue par l’illusion de revenir à un état de nature rousseauiste. Cette tentation très française et à la limite européenne est à la fois un luxe, une illusion et une escroquerie. Un luxe car elle n’est possible car nous avons atteint un niveau élevé de développement économique, une illusion car hier, avant-hier n’étaient pas mieux qu’aujourd’hui sur le plan des conditions de vie, de la santé et du travail (pénibilité, mine, travail à la chaine), escroquerie car il n’y a pas d’état immobile en économie ; l’économie est mouvement. Il n’y a pas de possibilité de dire stop car elle est comme la vie.

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