mardi 28 décembre 2010

Estonie, le 17ème pays membre de la zone euro

Le 1er janvier 2011, l’Estonie deviendra le 17ème pays à adhérer à la zone euro qui compte déjà plus de 322 millions d’habitants. Au moment même où certains doutent de la pérennité de la monnaie unique, l’adhésion du pays le plus septentrional de l’Union européenne est de bon augure pour l’année 2011. C’est avant tout un beau symbole. Avec son adhésion à la monnaie unique, l’Estonie souligne son attachement à l’Europe et veut démontrer que la période d’occupation soviétique est bien derrière elle. Depuis la restauration de son indépendance en 1991, l’Estonie a gravi toutes les marches avec succès, adhésion à l’OTAN le 29 mars 2004, adhésion à l’Union européenne le 1er mai 2004.

L’Estonie ne sera pas la Grèce de demain du moins en ce qui concerne la situation de ses finances publiques. En effet, le déficit public a été, en pleine crise, de 1,7 % du PIB et la dette publique en 2009 n’était que de 7,2 % du PIB. A la différence de la Lituanie qui n’a pas pu en 2007 intégré l’euro du fait d’une trop forte inflation, l’Estonie en jouant un rôle d’atelier du Nord a réussi son examen de passage. Certes, ce pays a été affecté durement par la crise avec une contraction de son PIB de 14 % et une envolée de son taux de chômage qui est passé de 4 à 14 %. Le retour de la croissance est, en revanche, comme en Allemagne assez rapide avec un espoir légitime de retrouver dès 2011 un taux supérieur à 4 %. Il faut souligner que de 2000 à 2007, ce pays enregistrait des taux de croissance annuels de plus de 8 %.

Pour l’Estonie, le passage à l’euro est un symbole politique fort mais aussi une volonté de s’arrimer commercialement au continent. L’Estonie dépend en partie de ses exportations en particulier dans les domaines des logiciels, de la machine outil, des équipements téléphoniques, électriques et électroniques. Les logiciels « Skype » et « Kazaa » sont estoniens. L’Estonie qui refuse de se considérer comme un pays balte souhaite s’intégrer plus fortement dans la zone économique d’Europe du Nord avec la Finlande, la Suède et l’Allemagne.

Depuis 1992, la couronne estonienne était liée au mark puis à compter du 1er janvier 1999 à l’euro. L’adhésion permet de supprimer tout risque de changes pour un pays dont les crédits et les échanges sont effectués majoritairement en euros.

L’intégration de l’Estonie démontre que la monnaie unique demeure attractive et est une source de croissance et non l’inverse.

samedi 18 décembre 2010

Les bienfaits de la crise

Avec une dette publique de 83 % du PIB, un déficit public de 7,5 % du PIB, la France n'est pas sur le papier en meilleure état de forme que l'Espagne, l'Irlande ou le Portugal. Or, l'écart de taux avec l'Allemagne demaure faible même s'il a eu tendance à remonter ces derniers mois (0,4 point).

Notre salut repose pour le moment sur trois grands facteurs :

1. Notre pays dispose d'une économie plus diversifiée que les pays actuellement attaqués

2. Le taux d'endettement des ménages est faible et leur taux d'épargne élevé, autour de 16 % du revenu disponible brut. Cett capacité d'épargne constitue la contrepartie du passif public.

3. Les Français sont taxables. Même si le niveau desprélèvements obligatoires est élevé, 43 % du PIB, il est considéré que l'Etat peut très rapidement et avec un bon retour prélevé plus à la différence de certais Etats comme la Grèce dont les fuites fiscales compliquent la mise en place d'un plan d'assainissement.

4. la duration des emprunts français est plutôt longue à la différence de l'Espagne.

5. Le système bancaire très administré n'est pas menacé de faillite. Les grandes banques françaises font payer leurs services à leurs clients et ont la tradition de s'exposer qu'avec parcimonie aux risques.

Evidemment, ces atouts ne permettent pas de s'affranchir de tout assainissement car il faut le souligner que la France a acheté depuis des années sa croissance en s'endettant. Or, le taux de croissance de la France est faible, 1,7 % cette année ; autour de 1,6 % l'année prochaine tout comme ses gains de productivité. Du fait de l'augmentation de sa population à la différence de l'Allemagne, le PIB par habitant risque de continuer de reculer aboutissant à un appauvrissement des Français.

La crise des dettes souveraines doit être l'occasion d'arrêter la fuite en avant engagée depuis le premier choc pétrolier, c'est à dire de financer de plus en plus de dépenses de fonctionnement et de dépenses sociales par l'emprunt.

Les stimulis budgétaires n'ont pas réussi à relancer l'économie mais ont débouché sur un surendettement public qui aujourd'hui menace l'ensemble des contribuables et l'économie.

Les investisseurs qui réclament des primes de risques sur les pays en surendettement agissent de manière rationnelle.Ils ne veulent pas perdre leurs capitaux et demandent des sécurités obligeant les Etats à redevenir vertueux.

Après des décennies de laisser-aller qui ont tenté de faire croire qu'il suffisait de renvoyer à après-demain le réglement des problèmes pour les effacer, il est rassurant de revenir à un ordre comptable plus équlibré.

vendredi 17 décembre 2010

la guerre des taxes sur les retraites chapeaux n'est pas terminée

La guerre du 39 ou comment deux textes en discussion en même temps créent une même et seule taxe avec deux tarifs dont l'un est assez ubuesque.

Etape 1 : le gouvernement prévoit d'assujettir les rentes des retraites chapeau à une taxe de 14 % en vue de financer la réforme des retraites. La taxe est introduite dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2011.

Etape 2 : il est prévu d'appliquer un seuil d'abattement à 1000 euros entraînant que ceux qui sont à 999 euros de rente annuelle auront après taxe une rente supérieure à ceux dont la rente est de 1001 euros

Etape 3 : les députés et les séanteurs décident d'introduire un taux intéremédiare pour les rentes évoluant entre 400 et 1000 euros avec in fine un accord en Commission Mixte Paritaire avec le texte suivant

"Les rentes dont la valeur est supérieure à 400 € par mois versées dans le cadre des régimes mentionnés au I de l'article L. 137-11 sont soumises à une contribution à la charge du bénéficiaire. Le taux de cette contribution est fixé à 14 % pour les rentes dont la valeur est supérieure à 600 € par mois. Pour les rentes dont la valeur mensuelle est comprise entre 400 € et 600 € par mois, ce taux est fixé à 7 %. Ces valeurs sont revalorisées chaque année en fonction de l'évolution du plafond défini à l'article L. 241-3 et arrondies selon les règles définies à l'article L. 130-1. La contribution est précomptée et versée par les organismes débiteurs des rentes et recouvrée et contrôlée dans les mêmes conditions que la contribution mentionnée à l'article L. 136-1 due sur ces rentes. »

Etape 4 : les sénateurs décident de faire passer dans le cadre de la discussion du projet de loi de finances pour 2011 un amendement revennant au seuil de 1000 euros.

Etape 5 : En Commission Mixte Paritaire pour le PLF, les parlementaires se mettent d'accord sur un nouveau tarif qui prend en compte la date de liquidation de la rente.

Deux systèmes sont retenus. Pour les rentes liquidées avant le 1er janvier 2011, les bénéficiaires seront soumis à un barème progressif avec des seuils intermédiaires de 500 euros et 1000 euros.

Pour les rentes liquidées après le 1er janvier 2011, le système n'est pas progressif et entraîne des effets de ressauts avec des seuils fixés à 400 et 600 euros.

Ci-dessous le texte adopté

"les rentes versées au titre des retraites liquidées avant le 1er janvier 2011, seraient soumises à cette contribution sur la part qui excède 500 € par mois. Le taux de cette contribution serait fixé à 7 % pour les rentes dont la valeur mensuelle est comprise entre 500 et 1000 euros par mois. Pour les rentes dont la valeur mensuelle serait supérieure à 1000 euros par mois, ce taux serait fixé à 14% ;
les rentes versées au titre des retraites liquidées à compter du 1er janvier 2011, seraient soumises à une contribution lorsque leur valeur est supérieure à 400 euros par mois. Le taux de cette contribution serait fixé à 14 % pour les rentes dont la valeur est supérieure à 600 euros par mois. Pour les rentes dont la valeur mensuelle est comprise entre 400 euros et 600 euros par mois, ce taux serait fixé à 7%".


Logiquement, le texte loi de finances devrait s'appliquer car il sera dopté après le PLFSS sauf si le Conseil constitutionnel annule le dispositif.

Il pourrait évoquer le fait que cet article est un cavalier budgétaire car il a pour objectif de financer les dépenses de retraites et est codifié à ce titre dans le Code de la sécurité sociale.

Par ailleurs, il génère une véritable inégalité de traitement entre les assujettis en fonction du montant de la rente et de la date de liquidation.

Attendons l'étape 6

mardi 7 décembre 2010

Les Français demeurent en froid avec les actions

Selon une enquête de TNS Sofres pour les Echos, seulement 4 % des Français se disent prêts aujourd’hui à acheter des actions, soit un recul de 6 points en un an.

92 % des sondés jugent le placement actions risqué soit un record absolu depuis la création il y a 13 ans du baromètre TNS Sofres.

Les Français ont toujours tendance à acheter quand les cours sont hauts et à fuir la bourse en période de tuormente. Le désamour actuel est à la hauteur de l’ampleur de la crise.

75 % des sondés jugent également les produits oblogataires comme risqués. Seuls les livrets avec un taux de 73 % et l’assurance-vie (54 %) sont, sans surprise, les placements préférés des Français.

Les Français semblent se détourner de la bourse. 25 % seulement disent s’y intéresser. 88 % des sondés déclarent ne regarder aucun site économique ou boursier. 80 % sont incapables de citer un site d’information.

En revanche, 62 % des Français déclarent mettre de côté de l’argent pour sa retraite. Ce taux est stable depusi des années. 54 % choisissent l’assurance-vie devant le PERP (29 %) et le PERCO (20 %).

Les valeurs mobilières que ce soit sur un compte titre ou sur un PEA n’ont plus la cote.

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mercredi 1 décembre 2010

La lettre N°53 du Cercle - dec 2010

La lettre d'information du Cercle des Epargnants du mois de décembre avec à la clef une nouvelle charte graphique.
Au sommaire

- la réforme de la fiscalité du patrimoine
- la dépendance
- le patrimoine et les Français : les actions sont boudés tout comme l'épargne logement
- la convergence des systèmes de retraite
- l'immigration est-elle l'avenir des retraites ?
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