dimanche 7 juin 2009

Et oui le dollar n'est pas encore mort

Pourquoi le dollar a encore de bons jours devant lui ?

Avec la crise économique et financière, il est de bon ton de crier que l’ère du dollar, monnaie de réserve se termine. Certes, plusieurs pays comme la Russie, l’Inde voire la Chine ont indiqué qu’ils réfléchissaient à trouver un successeur à la monnaie américaine. Mais, au-delà des moulinets politiques et diplomatiques, les fondamentaux du dollar sont-ils réellement affaiblis.

L’économie américaine reste de loin la première puissance économique avec environ 25 % du PIB mondial. Elle a montré ces trente dernières années sa capacité de réaction et d’adaptation. Donnée moribonde à la fin des années soixante-dix, elle a retrouvé de sa superbe dans les années quatre-vingt-dix. Elle dispose de nombreux atouts dont sa capacité à attirer les plus grands chercheurs de toute la planète. Les Etats-Unis demeurent une gigantesque plaque tournante. Tous les autres pays et en premier lieu la Chine pour s’enrichir.

Les Etats-Unis ont enregistré depuis vingt ans une croissance supérieure d’un point à la moyenne de l’OCDE. Le rendement des placements action en dollar reste sur moyenne période le plus performant.

Même avec la crise des subprimes, même avec la crise financière qui en a découlé, malgré la déconfiture de l’industrie automobile, la récession aux Etats-Unis est inférieure à celle de l’Europe.

Au-delà des rodomontades d’estrade, le dollar US reste incontournable. Son remplacement n’est pas aisé. Le dollar demeure l’étalon car il est tout à la fois la référence, la monnaie du commerce international et la monnaie de réserve.

Quelle monnaie pourrait prétendre le remplacer ? L’euro ? La monnaie européenne demeure une monnaie régionale car les Etats membres de l’Union commerce essentiellement en son sein. Sa création récente joue contre elle. Les rumeurs, fausses par ailleurs, de sortie de tels ou tels pays contribuent à la fragiliser. De même, l’adhésion de nouveaux Etats membres peut conduire les investisseurs internationaux à la prudence. De même, le volume réduit des actifs exprimés en euros ne lui permet pas (encore) de contester la suprématie américaine.

La création d’une monnaie de réserve par la Russie, l’Inde et la Chine n’apparaît guère sérieuse. La force du dollar est de reposée sur un pays au régime politique stable et prévisible ce qui n’est pas le cas des trois pays précédemment cités.

Il reste l’idée de créer une monnaie ex nihilo, le DTS cher à Keynes. Qui le gérera, une super banque centrale, selon quels objectifs… Il s’agit pour l’instant d’une utopie.

D’autres imagine une époque marquée par la cohabitation de plusieurs monnaies de réserve. Les périodes à plusieurs étalons ont toujours été funestes pour l’économie et se sont toujours soldées par la victoire d’un des étalons, l’or contre l’argent, le dollar contre l’or.

Tant que les Etats-Unis demeureront la principale source de création de richesses et la plaque tournante, le dollar a de fortes chances d’être la monnaie de réserve d’autant plus que dans les périodes de crise, les investisseurs optent pour la sécurité et le conservatisme. Les menaces chinoises ou européennes alimentent plus le débat que la science économique.

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