jeudi 31 décembre 2009

Bilan 2009 et au Programme 2010

Le déficit de l’assurance-vieillesse s’est fortement accru en 2009 pour frôler les 10 milliards d’euros. Après quelques cas atypiques au sein des grandes entreprises, le Gouvernement a décidé de taxer un peu plus les retraites chapeau. Les indemnités de départ volontaire à la retraite seront désormais assujetties à l’impot sur le revenu. Sinon, les entreprises ont négocié ou ont établi des plans seniors pour éviter une taxe de 1 % sur leur masse salariale. Le PERP stagne mais bizarrement est moins critiqué comme quoi, en France, moins on a du succès, plus on est aimé...

2010, comme le souligne le dernier Fig Mag de l’année sera l’année des rendez-vous pour la retraite : régime général et régimes complémentaires. L’épargne retraite est pour le moment la grande absente pour les débats pourtant pour les futurs retraités, elle sera indispensable pour maintenir le pouvoir d’achat.

mercredi 30 décembre 2009

Des étrennes épargnées....

Le taux d'épargne des ménages français atteint, en cette fin d'année 2009, 17 % du revenu disponible brut soit le niveau le plus élevé constaté depuis 2002. Depuis le début de la crise, il a gagné près de deux points. Au sein de l'Union européenne, les Français se caractérisent par le plus haut niveau d'inquiétude. Par ailleurs, le pouvoir d'achat des Français a augmenté cette année avec en particulier les baisses d'impôt décidées par le Gouvernement ainsi que la légère augmentation des salaires. Enfin, la stabilité des prix contribue également à l'augmentation du pouvoir d'achat.
L'assurance-vie et le Livret A sont les grands gagnants de cette frénésie de l'épargne. Le livret A a eu son heure de gloire durant le premier semestre quand l'assurance prix enregistre de très bons résultats depuis le mois de mars. Le livret A connait un reflux avec le passage à 1,25 % de son taux.

mercredi 23 décembre 2009

La quadrature des chocs

D’ici 2050, le monde devra régler quatre chocs majeurs : choc démographique, choc environnemental, choc de l’endettement public et choc économique. Ces quatre chocs sont autant de défis qui se posent aux pays développés comme aux pays émergents. La mondialisation après avoir été financière et économique devient politique comme en témoignent les mesures prises après la crise financière et la réunion de Copenhague.


lire la suite de l'Etude

vendredi 18 décembre 2009

Le régime par points a du plomb dans l'aile

A l'occasion de sa dernière réunion de travail, le Conseil d'Orientation des Retraites, le 16 décembre dernier, a étudié les modalités de passage du régime général en régime par points. Compte tenu des éléments fournis, il apparaît que le COR considère que cette réforme systémique est difficile à réaliser. La prise en compte des droits familiaux et des dispositifs de solidarité ainsi que la reconstitution des carrières passée sont délicates. La position définitive du COR devrait intervenir au début de l'année 2010 mais ces premières indications confortent le Gouvernement dans sa volonté de jouer sur les paramètres classiques pour tenter d'équilibrer nos régimes de retraite.


lire l'article des Echos


lire les notes du COR

vendredi 11 décembre 2009

Le nucléaire en déshérence

LE NUCLEAIRE EN DESHERENCE

53 centrales nucléaires sont en cours de construction à l’échelle mondiale ; plus d’une douzaine de nouvelles centrales devrait être lancée l’année prochaine. Le nucléaire constitue, en l’état actuel des techniques, la source d’énergie de substitution au pétrole la plus facilement mobilisable. Or, force est de constater que le nucléaire souffre aujourd’hui du désinvestissement effectué en la matière depuis vingt ans. Cette situation s’applique à la France mais aussi aux autres pays industrialisés.

Le monde compte aujourd’hui 436 réacteurs nucléaires dont 356 dits de deuxième génération à eau pressurisée. Les techniques utilisées datent des années cinquante. Si elles sont bien maîtrisées, elles ne sont pas exemptes de problèmes dont le principal est le retraitement des déchets. Par ailleurs, les réacteurs de seconde génération sont des consommateurs non négligeables d’uranium qui comme toute matière première n’est pas inépuisable.

Le lancement des centrales de 3ème génération devrait aboutir à améliorer le rendement énergétique sans tout en conservant les fondements des centrales actuelles. Des chercheurs contestent l’utilité de développer ces nouvelles centrales et demandent que les entreprises et les Etats investissent sur les réacteurs de 4ème génération qui n’utiliseraient plus l’eau pour refroidir mais des gaz comme l’hélium et le graphite comme modérateur. Ironie de l’histoire, ces réacteurs remettraient à l’honneur des techniques que la France avait développé en vain dans les années soixante.

Aujourd’hui, la France qui avait grâce au programme lancé sous Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing acquis une avance technologique a faute d’avoir investi perdu son leadership. Depuis 20 ans, il y a eu un désinvestissement financier et humain au point qu’il n’y a pas assez d’ingénieurs formés aux techniques de l’énergie nucléaire.

Ce désinvestissement est la conséquence du refus des pouvoirs publics de relever pour des raisons sociales le prix de l’électricité et la volonté d’EDF de conquérir des parts de marché à l’étranger. La France devenue exportatrice d’électricité a vécu sur la rente du nucléaire jusqu’à s’apercevoir qu’elle n’était pas éternelle. Il y a surtout une sous-évaluation de la progression de la demande en électricité et du coût d’entretien du parc vieillissant. Avec l’arrêt de la construction de nouvelles centrales depuis vingt ans, il a fallu allonger la durée de vie des centrales existantes aux prix de coûteux travaux et de rendements décroissants. La France est ainsi en passe de devenir importateur et de connaître les affres des délestages électriques…

La filière nucléaire est à reconstruire ce qui passe sans nul doute par une révision des tarifs et aussi par des efforts dans les domaines de la formation des ingénieurs et de la recherche.

mardi 8 décembre 2009

La nouvelle ruée vers l'or

L’once d’or tourne autour des 1200 dollars, un record. Il y a un an l’once ne valait que 771 dollars. Certes, entre temps, le dollar s’est déprécié mais pas aussi rapidement que la hausse du métal précieux.

Pour avoir une telle flambée de l’or, il faut revenir aux années 80 avec le deuxième choc pétrolier et l’effondrement du dollar.

Sur longue période, l’once d’or est resté relativement constant de 1791 à 1968. La mise à mal du système de Bretton Woods s’est accompagné du flambée de l’or au moment même où il perdait son statut d’étalon monétaire. Redevenu matière première comme une autre, l’or n’en demeure pas moins un des outils de réserver privilégié par les banques centrales.

Symbole de puissance, les banques centrales des pays occidentaux ont conservé leur or. Les ventes ont été jusqu’à maintenant réduites. Même quand des initiatives publiques ont été prises afin de liquider tout ou partie de l’or, elles ont avorté. L’accroissement de l’indépendance des banques centrales ont empêché ces dernières années que les gouvernement fassent main basse sur le stock d’or.

Aujourd’hui, il y a plusieurs facteurs qui expliquent l’envolée des cours.

La dépréciation du dollar comme dans le passé concourt à l’augmentation du prix de l’or qui joue le rôle de réserve. Il y a un effet direct. L’or étant évalué en dollar, la baisse de ce dernier entraîne une augmentation en valeur relative du premier. Par ailleurs, l’or est une valeur refuge. Dans les périodes troublées, dans les périodes de faibles taux d’intérêt, l’or a toujours eu tendance à s’apprécier.

Les pays émergents qui disposent d’importantes réserves achètent de l’or d’autant plus qu’ils n’en avaient que peu en stock. Il y a un rééquilibrage des réserves en or qui s’opère doucement. Les pays occidentaux demeurent les principaux détenteurs de réserve d’or, la France se situant au 5ème rang.

Début novembre, l’Inde achetait 200 tonnes d’or mises en vente par le FMI, pour un prix de 6,7 milliards de dollars. Cette transaction a fait passer son stock d’or du 14e au 11e rang mondial. Ses réserves atteignent désormais 557 tonnes. En mars, la Chine annonçait en avoir acquis 424 tonnes. D’autres pays émergents comme le Kazakhstan, l’Ukraine, le Mexique et surtout la Russie font partie des gros acheteurs réguliers. Les vendeurs sont plutôt les banques centrales des pays développés. La France, avec ses 500 tonnes vendues depuis la fin 2004, est le pays qui a le plus puisé dans ses réserves. Sur le seul premier semestre 2009, la Banque de France a écoulé 83 tonnes de métal jaune, ce qui en fait le plus gros pays vendeur au monde

En cinq ans, la France a vendu 500 tonnes d’or, soit un sixième de ses réserves. Des ventes qualifiées de "techniques", donc sans réelle stratégie. Dans le même temps, la Russie a acheté près de 100 tonnes d’or, faisant passer ses réserves de 480 à 568 tonnes.

Les pays émergents diversifient leurs actifs et tentent de se prémunir des effets de la baisse du dollar en achetant de l’or dont le prix n’est pas à l’abri d’amples fluctuations...

Les Banques centrales occidentales ont été incitées à vendre tant pour des raisons financières du fait du cours élevé de l’or que pour financer certaines de leurs opérations de sauvetage des places financières. Par ailleurs, il faut savoir que si la Banque de France est indépendante, ses bénéfices sont récupérées en grande partie par l’Etat...

Une autre raison de l’appréciation de l’or est liée à sa demande comme matière première qui demeure élevée en particulier dans l’informatique et du fait de ses caractéristiques dans des instruments techniques de précision or l’offre stagne. De nombreuses mines ont été fermées ces dernières années faute de rentabilité. Il faut plusieurs années pour les remettre en service. Avec le développement économique de l’Asie et de l’Amérique Latine, la demande en or ne peut que s’accroître.

L'Islande, la douche écossaise

De 2000 à 2007, l'Islande était devenue l'eldorado de l'Europe du Nord. De pays pauvre qui se classait au 70ème rang en termes de richesse par habitant, l'Islande avait réussi à décrocher la 6ème place.

L'essor islandais reposait sur le développement de son secteur bancaire et financier. Idéalement placée entre l'Europe et les Etats-Unis, membre de l'espace économique européen mais pas de l'Union européenne et pas surveillée monétairement comme les pays de la zone euro, l'Islande surfait sur la vaque de la titrisation. L'Ile jouait à être une Suisse du Nord, une place off shore pour les banques américaines, irlandaises ou anglaises.

Certes, du fait d'une croissance qui dépassait les 5 %, des tensions existaient et se traduisaient par une inflation difficilement maîtrisée. Par ailleurs, l'Etat avait tendance à croire dans la bonne étoile des banques en s'endettant au-delà de raison. A la veille de la crise, la dette islandaise dépassait les 150 % du PIB.

Surtout les engagements des banques représentaient des sommes astronomiques qui dépassaient par nature les moyens d'intervention de la banque centrale. Ces engagements étaient de trois à quatre fois le PIB.

L'explosion de la bulle financière a eu pour conséquences que les banques étrangères ont rapatrié leurs capitaux à grande vitesse afin de faire face à leurs propres engagements laissant dans les banques islandaises les tranches les plus toxiques. Ces dernières ont du être nationalisées. En outre, l'Islande a du demander l'aide du FMI pour éviter la banqueroute.

Depuis 2008, l'Islande doit faire face à une descente aux enfers dans précédent. Elle affiche la contraction la plus forte jamais enregistrée de son PIB au troisième trimestre, l'effondrement de ses banques et de sa monnaie.

Le produit intérieur brut (PIB) de l'Islande a chuté de 5,7% au troisième trimestre par rapport à la période de trois mois précédente, et de 7,2% en rythme annuel, selon des chiffres préliminaires du bureau des statistiques.

L'évolution du PIB du deuxième trimestre a été révisée à -6,2% en rythme annuel contre -6,5% lors d'une précédente estimation. Sur une base trimestrielle, le chiffre du deuxième trimestre a été révisé de -2% à -0,4%.

"Bien sûr, l'Islande va être confrontée à une contraction importante, mais nous espérions voir une amélioration en base trimestrielle", commente Petter Sandgren, à la tête des marchés monétaires chez SEB.

"La demande intérieure en Islande est très déprimée parce qu'il n'y a toujours pas de fonctionnement complet du système financier."

Le Gouvernement prévoit une baisse du PIB de plus de plus de 8 %. Le retour de la croissance n'est pas attendue avant 2011.

Les autres activités de l'Islande connaissent également des difficultés. La pêche avec la raréfaction des ressources et l'instauration de quotas connaît des jours difficiles.

Néanmoins, l'économie non financière dépend de la pêche (plus de 50% de ses exportations en 2006). L’Islande a entrepris de diversifier son économie (aluminium, biotechnologies, informatique...), en s’appuyant notamment sur le tourisme (300 000 touristes par an).

vendredi 4 décembre 2009

Quatre chocs pour le prix d’un !

D’ici 2050, le monde devra régler quatre chocs majeurs. Aujourd’hui, nul ne sait exactement comment l’humanité pourra relever ces défis. Les plus pessimistes jugent que la multiplication des conflits armés est inévitable, d’autres que nous allons devoir réviser en profondeur nos comportements. Les plus optimistes considèrent que face à la multiplication des contraintes et grâce à l’élévation des compétences, le monde s’engagera dans les prochaines années dans un nouveau cycle de croissance.

Le choc démographique

Le choc démographique est double.

En 2050, la terre devrait compter plus de 9 milliards d’habitants contre 6 aujourd’hui. Certes, le rythme de progression de la population se ralentit, 50 % en 40 ans contre 150 % de hausse de 1950 à 2000. Il n’en demeure pas moins que nous atteindrons un pic de population qui sera d’autant plus difficile à gérer que le phénomène heureux de rattrapage économique des pays autrefois sous-développés ne peut que générer que des tensions sur les marchés alimentaires, d’énergie et de matières premières.

Le choc démographique se caractérise également par un vieillissement sans précédent de la population. De 2009 à 2040, les personnes âgées de plus de 65 ans passeront à l’échelle mondiale de 506 à 1,3 milliards. Ce vieillissement bien connu en Europe concernera tous les pays, et en premier lieu des pays émergents comme la Chine. L’Allemagne, la Russie et plusieurs pays d’Europe de l’Est sont déjà engagés dans un processus de décroissance démographique.

Pour la première fois, hors période de guerre et hors épidémie mondiale, la population active commencera à décroître à l’échelle mondiale après 2030. Cette inversion a pour conséquence automatique qu’un nombre réduit d’actifs devra subvenir à un nombre croissant d’inactifs. L’équation de l’économie moderne qui reposait sur le travail, le capital et le progrès technique devient de plus en plus bancale d’autant plus que les gains de productivité tendent à se réduire.

Le choc environnemental

Le choc environnemental n’est pas sans lien avec le précédent. La finitude du monde prend toute sa signification à partir du moment où l’espèce humaine met en jeu sa vie en surexploitant son lieu de vie au risque de rendre cette dernière plus difficile. L’alignement des modes de vie sur le modèle le plus polluant ou le plus énergivore a une double conséquence :

- il n’est pas certain que la planète, toute chose étant égale par ailleurs, puisse fournir en quantité suffisante et à un coût raisonnable les matières premières et énergétiques nécessaire ;
- il apparaît de plus en plus certain que le mode de croissance actuelle est dangereux à moyen terme pour la planète et pour l’espèce humaine.

Le choc de la dette publique

Avec l’explosion de la crise financière et afin d’éviter la répétition de la crise de 1929, un transfert de dette a été opérée aboutissant à accroitre le niveau d’endettement des Etats. Jamais, en période de paix, les Etats n’avaient été confrontés à des taux d’endettement aussi élevés. Au sein de l’OCDE, le taux moyen dépassera les 100 % du PIB d’ici 2013. Compte tenu du vieillissement de la population, les engagements des pouvoirs publics ne peuvent qu’augmenter dans les prochaines années avec à la clef un risque de perte de contrôle de la dette.

Actuellement, ce sont les pays dits émergents qui financent les Etats ex-industrialisés dits encore riches. Les « pauvres » paient les factures, les impayés des Etats-Unis ou de l’Europe. Ce financement s’appuie sur l’obligation de maintenir en état les centres de consommation que sont les pays occidentaux. En outre, les vieilles démocraties, par leur stabilité, offrent de la sécurité aux investisseurs ce qui n’a pas de prix.

A terme le développement des classes moyennes chinoises ou indiennes, le besoin de la Chine et de l’Inde de mettre en place un véritable système de sécurité sociale devrait réduire les flux de financement, portant atteinte au système occidental.

Le système actuel est faussé en grande partie par la non existence d’un système monétaire mondial rationnel. L’inconvertibilité du Yan et sa sous-évaluation freinent voire empêchent les ajustements économiques de se réaliser. Les excédents commerciaux de la Chine devraient aboutir à une revalorisation du Yan tout comme il est logique que le dollar se déprécie au regard des fondamentaux des Etats-Unis.

Le choc de croissance

La croissance depuis vingt ans s’est nourrie de la baisse des coûts de production offerte par la mondialisation. Cette mondialisation a revêtu deux visages, la chute de l’URSS et du mur de Berlin, le décollage de la Chine, de l’Inde et de l’Amérique Latine.

Elle s’est nourrie du 11 septembre 2001 qui a débouché sur un cycle d’argent pas cher, favorisant ainsi la spéculation et des dépenses de guerre américaines.

La logique de court terme l’a emporté dans bien des domaines du fait que l’échelle des risques a été altérée. L’innovation d’industrielle est devenue financière au point que les meilleurs chercheurs se sont orientés vers la banque ou la finance.

L’affaissement des gains de productivité réelle n’est que l’expression de cette orientation de l’économie. Ce n’est pas le libéralisme qui est en cause car le comportement des acteurs a été influencé en grande partie par des décisions publiques. La mondialisation couplée aux faibles taux d’intérêt a eu des effets comparables à l’arrivée de l’Or des Andes en Espagne ou au Portugal. Il y a initialement un indéniable effet richesse qui génère, par facilité, un affaissement des capacités d’innovation et d’adaptation. L’Espagne tout comme le Portugal ont connu plusieurs siècles de déclin avant de renouer avec le développement.

Il est fort à parier que les questions liées à la dette, à l’environnement et au vieillissement accapareront les prochaines années. Cette accumulation de chocs peut stimuler ou paralyser. Mais au-delà du pessimisme facile, il faut avoir à l’esprit que jamais l’humanité n’avait disposé d’autant d’atouts pour surmonter cette série de chocs.

Le niveau des connaissances ainsi que le nombre de chercheurs n’ont jamais été aussi élevés. La mutualisation des connaissances, le travail en réseau à l’échelle internationale sont des sources de découvertes, d’innovation dont nous n’avons pas conscience. Malgré les tensions, malgré les séismes financiers, la concertation internationale demeure et s’est même accrue. La menace d’une guerre généralisée pour accéder aux matières premières n’est pas aujourd’hui d’actualité. Les rencontres sur le climat même si les résultats sont faibles témoignent néanmoins de l’existence d’une prise de conscience mondiale ainsi que de la nécessité pour les dirigeants de coopérer.

La lettre du Cercle des Epargnants N°41 du mois de décembre 2009

Au sommaire de la lettre d'information du Cercle des Epargnants du mois de décembre 2009 :

- les nouveaux plafonds de l'épargne retraite pour 2010
- l'économie mondiale face au choc démographique
- les rendez-vous de 2010 pour les retraites
- l'actualité sur l'épargne et la retraite


lire la lettre N°41

mercredi 25 novembre 2009

Attractivité France, en progrès mais peut mieux faire !

Selon une étude réalisée par PricewaterhouseCoopers à l’échelle mondiale, la France se classe au 59ème rang en matière d’attractivité fiscale en 2009 alors qu’elle occupait le 82ème rang en 2007 et le 66ème rang en 2008.

La France se caractérise par sa pression fiscale. Elle se classe pour ce domaine au 165me rang sur 183 pays testés. Elle a reculé de 5 places par rapport à 2008. Au niveau européen, seul l’Italie obtient un plus mauvais score.

Selon cette étude, 20 pays ont diminué leur pression fiscale et 18 ont simplifié leurs procédures fiscales.

Le cabinet PWC pour classer les pays a retenu trois critères :

- la pression fiscale
- la fréquence des paiements supportés ou recouvrés par les entreprises
- le temps nécessaire pour remplir les déclarations d’impôt

La France se situe au même niveau que l’Allemagne (67ème rang), légèrement devant les Etats-Unis (76ème) mais loin derrière le Royaume-Uni (12ème).

La France se distingue par le poids de sa pression fiscale (165ème contre 112ème pour l’Allemagne, 118ème pour les Etats-Unis et 67ème pour le Royaume-Uni.

Cette place de 165ème est imputable aux pois des cotisations sociales qui représentent 51,7 % du bénéfice avant prélèvement, l’impôt sur les sociétés en représentant 8,2 % et les autres taxes 5,9 %.

Au sein de l’Europe, arrivent en tête le Luxembourg, l’Irelande, le Danemark, les Pays Bas et le Royaume-Uni.

En revanche, la France est bien classée pour le nombre de paiement (9 contre 52 pour l’Allemagne, 30 pour les Etats-Unis et 14 pour le Royaume-Uni). Ce bon classement est lié à la généralisation du télépaiement. Il y en France en moyenne 7 paiements : IS (1), cotisations sociales (2) et autres (4).

En matière d’obligations déclaratives, la France se situe au 40ème rang devant l’Allemagne (73ème), les Etats-Unis (69ème) et le Japon (144ème). En revanche, le Royaume-Uni est devant (25ème). Au sein de l’Europe, la France arrive en 5ème position ; Sont en tête le Luxembourg, l’Irlande, l’Estonie, le Royaume-Uni et la Suède. Il faut, en moyenne, en France 132 heures pour faire face à ses obligations déclaratives fiscales dont 26 heures pour l’IS, 80 heures pour les cotisations sociales et 26 pour les impôts à la consommation.

Les pays en tête du peloton sont de petits Etats ayant des ressources naturelles : Maldives, Qatar, Hong Kong, UAE, Singapour, Irlande, Arabie saoudite, Oman, Nouvelle Zélande, Kiribati.

Les cinq derniers sont le Bélarusse, le Venezuela, l’Ukraine, le Congo et la République Centrafricaine.

jeudi 19 novembre 2009

Les cinq familles d'épargnants français

Les épargnants français peuvent être classés en cinq catégories :

- la première comprend près d'un tiers des ménages. Leur épargne est exclusivement de livrets. Ils se retrouvent chez les jeunes et les personnes âgées et ont de fiables revenus. L'épargne est constituée afin de satisfaire des besoins de consommation et de précaution.


- La deuxième catégorie comprend 11 % des ménages qui détiennent des livrets mais aussi de l'assurance-vie. Il s'agit essentiellement de personnes âgées à faibles revenus. L'épargne vise à permettre le financement de besoin de transaction et à préparer la retraite.


- la troisième catégorie rassemble 17 % des ménages qui ont un portefeuille constitué de livrets et d'épargnes logement. Il s'agit de ménages de moins de 40 ans aux revenus modestes qui épargnent afin d'acquérir leur résidence principale.

- la quatrième catégorie qui regroupe le quart des ménages se caractérise par la possession de livrets, d'épargne logement, d'assurance-vie et de titres. Les ménages concernés sont dans le dernier décile de revenus et de patrimoines. Ils ont un niveau de formation supérieure.


- la dernière catégorie rassemble des ménages qui ont investi essentiellement dans les valeurs mobilières, en assurance-vie. Ces ménages ont entre 50 et 60 ans ; ils disposent de revenus importants et sont propriétaires de leur résidence principale. leurs objectifs sont la préparation de la retraite et la succession.


60 % des ménages français placent leur épargne en produits peu risqués et peu rentables sur longue période. Pour le moins il constaté que les Français intègrent la notion de cycle de vie dans leur politique d'allocation d'actifs.

mercredi 18 novembre 2009

Le Grand Emprunt réservé aux marchés

Les pouvoirs publics, auraient selon Michel Rocard, opté pour une émission du grand emprunt public auprès exclusivement du marché. Il n’y aurait donc pas à la différence des précédents grands emprunts d’Etat (Balladur, Barre, Pinay…) d’appel en direct aux épargnants français.

Ce choix se justifie par le souhait de limiter le coût de l’emprunt. En effet, pour attirer les épargnants, l’Etat aurait du soit l’assortir d’une incitation fiscale, soit le proposer un taux d’intérêt supérieur comme EDF a du le faire il y a quelques mois. Le surcoût en termes de taux aurait été certainement de 0,5 point. L’émission de l’emprunt auprès du grand public aurait donc soit diminué les recettes fiscales, soit augmenté encore plus le service de la dette qui est déjà le deuxième poste budgétaire de l’Etat.

Certainement pour amadouer la Commission européenne, le Gouvernement ne lèvera que vingt milliards d’euros en deux fois, le reste, pour atteindre 35 milliards d’euros, proviendra des remboursements des prêts consentis aux banques.

L’affectation du Grand Emprunt à des dépenses structurantes (recherche, enseignement supérieur…) est préférable au saupoudrage sur des projets de court et moyen termes (infrastructures TGV, canal Rhin Rhône…). Il convient néanmoins de veiller à la rentabilité à long terme et d’éviter que des projets qui de toute façon auraient trouvé des financements en obtiennent à moindres coûts et concurrencent des projets dont le tour de table n’était pas achevé. Une opération publique de grande ampleur génère, en règle générale, des effets d’opportunité et d’éviction.

mardi 17 novembre 2009

L'épargnant français face à la crise

En période de crise, les Français jouent à la fourmi en augmentant leur effort d’épargne. En 2008, ils auraient eu d’autant plus de raison à opter pour ce comportement que la baisse sans précédent des valeurs mobilières pouvait les inciter à vouloir reconstituer leur encaisse. Il faut souligner que pour la première fois depuis 30 ans le patrimoine a baissé en 2008 d’environ 3 %.

Or le taux d’épargne des Français n’a commencé à augmenter qu’à la fin de l’année 2008 en passant de 15 % du revenu disponible brut au mois d’août pour atteindre 16,7 % au mois de mai 2009 en passant par 15,8 % au mois de novembre 2008.

Cet attentisme peut s’expliquer par la méfiance que pouvait inspirer la sphère financière en pleine tourmente, puis la volonté de maintenir la consommation. Ce n’est qu’avec les garanties données par les Etats aux établissements bancaires et l’approfondissement de la crise que les Français ont accru leur effort d’épargne.

La crise a modifié leur comportement d’épargne en les conduisant à privilégier dans un premier temps les produits d’épargne sûre voire les liquidités. En 2008, pour la première fois depuis 1990, les Français ont privilégié en flux l’épargne liquide du fait de l’inversion des taux et de la chute du CAC 40 de 42,7 %.

La crise a été marquée au début par le boom du Livret A qui était rémunéré à 4 % au 1er août 2008 au moment où l’inflation s’effondrait. Le Livret A a été également dopé par le processus de libéralisation de sa distribution. Depuis le taux est de 1,25 % depuis le 1er août 2009.

De janvier 2008 à août 2009, l’encours du Livret A a progressé de 20 % passant de 123 à plus de 160 milliards d’euros.

Néanmoins, depuis le mois de mai 2009, une stabilisation et une décrue sont enregistrées. La décollecte a été, depuis le mois de mai, de 6,4 milliards d’euros.

Les comptes à terme qui avaient connu une vive progression sur les trois premiers trimestres de 2008 connaissent également une décollecte de plus de 28 milliards d’euros du 1er janvier au 31 août de cette année.

Depuis le 1er janvier, les comptes courants enregistrent un reflux alors qu’ils avaient fortement augmenté durant l’année 2008.

L’assurance-vie a pâti de la crise durant toute l’année 2008 et le début de l’année 2009 tant en raison de la méfiance générale que par la concurrence des produits d’épargne à court terme comme le Livret A. Depuis le mois de mars 2009, un renversement de tendance est constaté.

En 2008, les cotisations nouvelles versées sur les contrats d’assurance vie à adhésion individuelle et les bons de capitalisation enregistrent une baisse de 12 % par rapport à l’année 2007 pour atteindre 85milliards d’euros. Ce recul d’activité, qui concerne tous les trimestres de l’année, résulte de la poursuite en cours d’année de la dégradation de l’environnement économique et surtout financier déjà présente fin
2007.

Sur les huit premiers mois de l’année, l’assurance-vie progresse de plus de 39 milliards d’euros.

La désaffection sur les unités de compte se poursuit même si une stabilisation est constatée avec près de 5 milliards d’euros de flux net depuis le 1er janvier 2009. Le point bas en matière de cotisations pour les unités de compte a été atteint au mois de février avec une collecte de 855 millions d’euros pour une collecte mensuelle moyenne qui dépassait 3 milliards en 2007.

Les Français ont toujours tendance à aller à contretemps sur le marché des actions. Il faudra plusieurs mois afin que ce placement retrouve un intérêt pour les épargnants. Il faut néanmoins noter un léger retour tant sur les UC des contrats d’assurance-vie que sur les actions cotées (+3 milliards d’euros depuis le 1er janvier 2009 sur un encours total de 102 milliards d’euros). Les OPCVM généraux sont en revanche stables à 123 milliards d’euros.

Sinon, sur moyenne période, l’assurance-vie est devenue de facto le véritable produit d’assurance retraite des Français au-delà de son rôle de couteau suisse de l’épargne. En moyenne, depuis 1997, les Français ont investi 50 milliards d’euros dans l’assurance-vie chaque année avec une pointe à 100 milliards d’euros en 2006. Sur les 1200 milliards d’euros, 200 milliards d’euros sont investis en unités de comptes.

Le PERP qui depuis sa création ne rencontre qu’un succès relatif souffre en période de crise. Sur les six premiers mois de l’année, seulement 29 000 nouveaux plans ont été ouverts soit une baisse de 38 % par rapport à la même période de 2008. Sur le premier semestre, les cotisations ont baissé de 3 % et l’encours s’élève à 2,057 milliards d’euros en progression de 2 %. Le surplace du PERP est lié au refus des Français de s’engager dans un produit tunnel en période crise. L’aliénation du capital avec un dispositif contraignant de réversion est difficilement conciliable avec le souhait des Français de disposer d’une épargne de précaution afin de faire face en particulier au risque chômage.

Au début de la crise, l’épargne réglementée a été sans nul doute la grande gagnante, aujourd’hui les Français réorientent leur épargne vers l’assurance-vie. Dans les prochains mois, la question centrale sera l’existence ou non d’un risque d’inflation. L’injection de liquidités, les tensions sur les matières premières et la baisse du dollar ainsi que le niveau excessif de l’endettement public pourraient conduire à une spirale inflationniste. Néanmoins, l’excès d’offre sur les marchés des biens du fait de la montée en puissance en continu des pays émergents et le niveau élevé en occident du chômage pèsent durablement sur les prix. De ce fait, il y a certainement aujourd’hui une surestimation du risque inflationniste. Sur les cours de bourse, il y a après l’euphorie de ces derniers mois, un courant dominant pour penser que la sortie de crise sera longue et que la bourse mettra des années à retrouver ses niveaux d’avant 2007. Il faut prendre en compte que l’accroissement des dépenses de recherche développement autour de la planète et la montée de la concurrence devraient déboucher sur d’importants gains de productivité capables de générer un surcroît de croissance.

vendredi 13 novembre 2009

Sortie de crise au ralenti

Le taux de croissance de la France au 3ème trimestre 2009 n’a été que de 0,3 % quand les conjoncturistes attendaient 0,5 %. Notre pays obtient un moins bon résultat que ses principaux partenaires. Ainsi, l’Allemagne enregistre une hausse de son PIB, sur la même période, de 0,7 % et l’Italie de 0,6 %.

Ce piètre résultat qui est identique à celui du second trimestre témoigne de la faible réactivité de notre économie aux stimuli mis en œuvre depuis un an. La croissance a été portée par les exportations qui ont en effet augmenté de 2,3% sur le trimestre, bien plus que les importations (+0,4%). Cette situation marque une rupture par rapport à la tendance passée. Mais compte tenu du poids relativement faible de notre industrie, nous ne pouvons tirer un énorme profit de la reprise internationale. Les pays fortement exportateurs comme l’Allemagne bénéficient à plein de la reprise et en particulier du dynamisme asiatique.

Dans ces conditions, le taux de croissance pour 2010 ne devrait pas pouvoir être supérieur à 1,2/1,3 % en France même si de nombreux experts espèrent un meilleur quatrième trimestre avec un taux de croissance autour de 0,5 %.

lundi 9 novembre 2009

la lettre éco - nov 09

Au sommaire de la lettre du mois de novembre :


- l'économie mondiale change de propriétaires
- l'électricité est-elle l'avenir de l'économie
- retraite chapeau, pourquoi autant de haine
- les Etats-Unis, centre de recherche mondial



samedi 7 novembre 2009

Un grand emprunt, beaucoup de bruit pour rien ?

Emprunter pour construire demain n'est en soi pas scandaleux à condition que la rentabilité des investissements soient supérieux au coût de l'emprunt.

Est-ce que l'Etat, les pouvoirs publics, l'administration disposent des moyens pour sérier les bons investissements. Certains accordent à l'Etat et à ses serviteurs quelques hauteurs de vue supérieures à celles des banquiers, des hommes d'affaires...

Au regard de notre passé, le bilan n'est pas aussi évident. Fréquemment, l'avance française en matière de nucléaire est mise en avant tout comme le rôle des Présidents Pompidou et Giscard d'Estaing en la matière. Si le choix politique fut sans nul doute judicieux, le coût réel pour les pouvoirs publics peut être discuté. En effet, EDF a bénéficié d'une rente de situation qu'elle paie aujourd'hui avec un parc de centrales vieillissant. La recherche dans le domaine du nucléaire a pris du retard au risque de se faire dépasser par celle de la Chine.

Autre point fort mis en avant le TGV mais il faut souligner que le coût réel est sous-évalué car le fardeau de la construction a été transféré sur Réseau Ferré de France. Il faut aussi prendre toutes les charges de la SNCF que l'Etat et les collectivités locales prennent à sa charge Par ailleurs, le TGV français s'exporte aux comptes gouttes à la différence de celui de Siemens.

Le Concorde fut un très bel avion d'ingénieur qui ne se vendit jamais et qui eu une fin tragique. Espérons que le Rafale ne suive pas son exemple.

Il y a Airbus fruit d'une collaboration européenne qui fait jeu égal avec Boeing. Il faut noter que le choix d'une société devant chercher des financements publics et privés peut être porteur de succès. Sur ce créneau, il y a également ArianeEspace.

Plus franco-français, il y a France Telecom devenu Orange. Son caractère hybride ne l'a pas empêché de sortir de la route avec un endettement digne d'un Etat lors de la bulle Internet.

Dans la liste des échecs du volontarisme public, il y a eu les plans informatiques qui ont englouti des milliards sans permettre l'émergence d'une entreprise française digne de ce nom.

L'idée d'un grand emprunt décentralisé est archaïque au moment où l'économie est mondialisée et repose sur les réseaux. Il faudrait faciliter les financements publics/privés, ouvrir les centres de recherche français sur l'extérieur, leur faciliter les moyens de trouver des financements si leurs projets sont porteurs.

Il y aujourd'hui un potentiel de croissance sans précédent car jamais la planète n'a été doté d'équipes de chercheurs qui peuvent avoir accès à un grand nombre d'informations.

Il est inutile de construire après le CNRS une deuxième cathédrale de la recherche franco-française.

lundi 2 novembre 2009

La Lettre du Cercle Novembre 09

Au sommaire de la la lettre n° 40 du Cercle :
- le Rendez-Vous des Retraites de 2010
- les plans seniors
- les droits familiaux
- pauvreté et richesse chez les retraités

et l'édito de Philippe Crevel "Ne tirer pas sur l'équilibriste"


lire la lettre n°40



vendredi 30 octobre 2009

La fin du miracle électrique français

Le gestionnaire, Réseau de Transports d’Electricité, qui gère le réseau électrique et qi doit veiller à la bonne alimentation en électricité des consommateurs, a annoncé que la France devrait importer cet hiver d’importantes quantités d’électricité pour faire face à la demande. Autrefois, exportateur majeur en Europe, la France pourrait être même confrontée à des coupures dans le cadre de délestage.

Il était de bon ton de se moquer de l’Afrique du Sud ou de la Californie qui connaissent de tels déboires et de se réjouir des choix effectués à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix d’opter pour le nucléaire. Une fois de plus, le désinvestissement et une mauvaise appréciation des évolutions du marché ont mis à mal le beau château de cartes français.

Selon RTE « la disponibilité prévisionnelle du parc de production français pour cet hiver est en très net retrait par rapport à l’hiver dernier sur les mois de novembre à janvier ».

« L’arrivée de nouvelles centrales (principalement éoliennes et thermiques à flamme) ne compense pas la baisse conjoncturelle très prononcée de la disponibilité du parc de production français. »


Face à cette situation, RTE pense que des importations seront nécessaires de mi-novembre 2009 à fin janvier 2010 pour couvrir la consommation d’électricité en France.

« Le niveau d’importation estimé pourrait ainsi être de l’ordre de 4 000 MW de novembre 2009 à janvier 2010 »

En cas de vague de froid intense et durable, des délestages pourraient être effectués.

Cette situation est la conséquence du vieillissement du parc de centrales électriques qui date des années soixante-dix et quatre-vingt. La durée des travaux de maintenance s’allonge d’autant plus que cet été des grèves ont gêné leur réalisation.

La disponibilité des centrales atteint à peine 70 %.

Par ailleurs, la demande en énergie électrique s’accroit avec la tertiarisation de l’économie et la multiplication des équipements électriques fonctionnant en permanence. En outre, la demande qui se concentrait avant essentiellement l’hiver permettant de mener les travaux de maintenance sur un grand nombre d’équipements l’été se maintient à des niveaux élevés durant toute l’année en particulier avec la généralisation de la climatisation.

La décision d’allonger la durée de vie des centrales nucléaires de 10 ans était indispensable du fait de l’absence d’investissement en la matière depuis vingt ans mais elle ne résout pas l’ensemble du problème. Des centrales plus vieilles sont plus souvent en arrêt et coûtent plus chères à entretenir.

RTE en soulignant les risques de coupure rappelle qu’elle a pour mission de veiller à la bonne alimentation du réseau. Elle entend ainsi jouer son rôle de gardien et rappeler les opérateurs à leurs devoirs. C’est aussi une manière de mentionner que le marché a besoin de plusieurs opérateurs nationaux. Ainsi, GDF Suez devrait pouvoir construire tout type de centrales électriques.

Il faut souligner qu’une région française souffre déjà de délestage, la Corse, du fait qu’EDF a tardé à renouveler son parc de centrales et n’a toujours pas opté pour la construction de centrales au gaz moins polluantes ou pour celle de centrales au fuel…

Ce qui est certain c’est que nous ne pourrons plus nous moquer des Anglais ou des Américains.

lundi 26 octobre 2009

Vive l'euro fort

En France, il est de bon ton d’accuser la monnaie commune de tous les maux surtout quand elle s’apprécie.

Responsable de la baisse du pouvoir d’achat des Français au moment de son instauration, elle serait désormais coupable de tuer l’industrie en minant la compétitivité des produits « made in France ».

Le débat n’est pas récent ; il y a toujours eu dans notre pays un parti des dévaluationnistes qui bien souvent l’a emporté.

Pourtant, l’histoire récente démontre que les dévaluations n’offrent que des avantages éphémères à ceux qui les pratiquent. Il suffit pour s’en convaincre de se rappeler que l’Allemagne a toujours privilégié l’appréciation de sa monnaie durant les années soixante, soixante-dix et quatre-vingt quand la France optait pour la dépréciation. La conséquence a été l’accumulation Outre-Rhin d’excédents commerciaux avec à la clef le maintien d’un fort secteur industriel quand la France se morfondait dans les déficits et la désindustrialisation.

Aujourd’hui, l’euro fort serait responsable de nos déficits commerciaux abyssaux, 55 milliards d’euros en 2008. Mais avec la même monnaie, l’Allemagne a enregistré un excédent de plus de 176 milliards d’euros et reste le premier exportateur mondial.

64 % des exportations françaises s’effectuent au sein l’Union européenne, 50 % au sein de la zone euro. Seules les grandes entreprises françaises sont présentes sur les marchés non européens. De ce fait, les variations de l’euro ont un impact limité sur la compétitivité des exportations françaises.

En revanche, un euro fort a plusieurs avantages ; il permet de réduire le montant des importations et en premier lieu des matières premières. En valorisant le capital des Etats membres, il génère un effet richesse non négligeable dans cette période de surendettement. Un euro fort devrait garantir le maintien de taux d’intérêt plus faibles d’autant plus que l’appréciation de la monnaie a un impact anti-inflationniste.

Enfin, l’appréciation de la monnaie européenne peut constituer un atout pour attirer des capitaux à la recherche de sécurité. La dépréciation du dollar diminue la valeur des placements effectués dans cette monnaie.

Loin d’être le fossoyeur de l’économie européenne, l’euro fort peut être un catalyseur de croissance en incitant les entreprises à se redéployer sur des secteurs porteurs et en attirant les capitaux nécessaire au bon développement de l’économie.

dimanche 25 octobre 2009

Droits familiaux, le dossier est réouvert

Le nouveau dispositif des droits familiaux doit être logiquement adopté dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2010. Le compromis bancal ne risque pas de satisfaire la Commission de Bruxelles d'autant moins qu'elle vient de s'attaquer à la solution qui avait été élaborée en 2003 pour les fonctionnaires et qui pourtant moins avantageuse que celle prévue pour les salariés.

La Commission européenne demande à l'Etat de rembourser le préjudice subi par les pères de famille partis à la retraite depuis 1990 du fait de l'application de la majoration des droits dont bénéficient les femmes ayant eu des enfants. Le coût de cette réparation est évalué à 5 milliards d'euros... pour la seule fonction publique d'Etat. Or, il faut y ajouter le coût pour les fonctions publiques locale et hospitalière.

Depuis le 1er janvier 2004, pour les enfants nés après cette date, les mères fonctionnaires reçoivent une bonification de 6 mois par enfant au lieu d'un an. Elles peuvent bénéficier de trimestres supplémentaires si elles prennent un congé parental mais dans les mêmes conditions que les hommes.
Pour les enfants nés avant le 1er janvier 2004, c'est l'ancien dispositif qui s'applique.

La Commission de Bruxelles considère qu'il y a une discrimination qu'il convient de corriger pour les fonctionnaires qui liquideront leur retraite mais également pour ceux qui l'ont fait depuis 1990. Cette date a été retenue car elle correspond à l'année à partir de laquelle les Etats européens se sont engagés à respecter le principe d'égalité homme/femme.

La facture totale est évaluée à plus de 7,5 milliards d'euros en prenant en compte les trois fonctions publiques. La décision européenne pose une série de problèmes :

- financier, l'Etat n'ayant guère actuellement les moyens de se permettre d'accroître de 5 milliards d'euros le déficit;
- juridique car l'effet rétroactif obligerait de recalculer des pensions logiquement devenues définitives. Les retraités ont la possibilité de contester que dans l'année qui suit la liquidation.

Par ailleurs, le respect de l'avis européen rendrait caduque la solution retenue pour les salariés car elle repose sur les mêmes règles.

Xavier Darcos a prévu de répondre très rapidement à tous les arguments de la Commission afin d'éviter une condamnation par la CJCE.

mercredi 7 octobre 2009

Placements financiers et épargne retraite

L'Express consacre un dossier aux placements financiers et à la préparation de la retraite. Les travaux du Cercle des Epargnants y sont mentionnés.

retrouver les articles sur le site de l'Express

60 ans, le mur de Berlin des Retraites

En 2010, pour la première fois, le déficit de l’assurance vieillesse dépassera les 10 milliards d’euros. La dégradation plus rapide que prévue est liée s’explique tout à la fois par la crise qui pèse sur la masse salariale et donc sur les cotisations mais aussi sur le nombre très élevé de départs à la retraite, plus de 650 000 par an. Malgré les demandes répétées des pouvoirs publics, les actifs partent à la retraite autour de 60 ans. Le taux d’emploi des 55/65 ans qui est de 38 % est loin de l’objectif fixé par l’Union européenne de 50 %. En outre, ce taux tombe à 17 % pour les plus de 60 ans.

Il y a un consensus social sur l’âge de retraite à 60 ans. Les employeurs ont intégré les souhaits de leurs salariés pour gérer leurs effectifs et leurs coûts. Un salarié âgé est réputé moins productif et coûte plus cher. En outre, dans l’inconscient collectif français, l’idée qu’un retraité de plus, c’est un chômeur de moins est une règle d’or même si toutes les études la contredisent.

La problématique de la retraite est connue ; le nombre de retraités augmente du fait de l’allongement de la durée de la vie. En 2030, l’espérance de vie dépassera 82 ans pour les hommes et 87 ans pour les femmes. Toujours en 2030, le nombre de retraités pourrait être supérieur à celui des actifs.

Face à ce constat, jusqu’à maintenant, les gouvernements ont opté pour une dégradation insidieuse du taux de remplacement, c'est-à-dire du montant de la pension versée par rapport au dernier salaire reçu. En retenant les simulations du Conseil d’Orientation des Retraites, d’ici 2050, la chute, avant même l’adoption de nouvelles réformes, serait de 10 à 20 points. Cette diminution de ce taux est accepté car non perceptible pour les actifs d’aujourd’hui. Par ailleurs, les retraités de 2009 disposent d’un pouvoir d’achat, en prenant en compte leur situation patrimoniale, équivalent voire supérieur à celui des actifs. Ils ne sont pas enclins à protester vis-à-vis de réformes qui ne les concernent que marginalement. La baisse du taux de remplacement s’explique essentiellement par le prise en compte des 25 meilleures années au lieu des dix et par le mécanisme de désindexation. Désormais, les droits accumulés durant la vie active comme la pension ne sont réévalués non pas en fonction des salaires mais de l’indice INSEE hors tabac. Il en résulte un décalage croissant entre le montant des pensions et des salaires. L’allongement de la durée de cotisation risque de peser sur le montant des droits pour ceux qui voudront partir avant d’avoir une retraite à taux plein qui est toujours accordé à 65 ans.

Une autre raison de la baisse du taux de remplacement est la diminution du rendement des régimes complémentaires qui reposent sur des systèmes par points. Ainsi, la valeur d’achat des points durant la période de constitution des droits à la retraite ne cesse d’augmenter quand la valeur de rachat, la valeur des points au moment de la liquidation de la retraite ne cesse de diminuer.




Depuis 1993, début des travaux d’Astérix en matière de refonte de notre système de retraite, les pouvoirs publics ont joué sur plusieurs curseurs : les modalités de calcul, la durée de cotisation passée de 37,5 à 41 ans, la désindexation, l’alignement des régimes spéciaux sur le régime général….


Il n’en demeure pas moins que du fait que la durée de la retraite a que doublé en cinquante ans et que l’entrée dans la vie active s’effectue de plus en plus tardivement, le mur des déficits liés à la retraite se rapproche à très grande vitesse.

Le curseur de l’âge légal de départ à la retraite n’a été évoqué que récemment car les fameux 60 ans sont considérés comme un acquis social jusqu’à maintenant non négociable. De toute façon pourquoi repousser cet âge quand le chômage s’accroît et que les entreprises licencient en priorité les seniors. Est-il nécessaire de transférer des caisses de retraite aux caisses de chômage le coût de l’inactivité ?

Néanmoins, ne faut-il pas s’interroger sur le bienfondé de cette exception française ? Tous nos partenaires européens ont porté l’âge légal de départ à la retraite à 65 ou e 67voire 69 ans pour tenir compte de l’allongement de la durée de la vie.

En conservant 60 ans, implicitement, les pouvoirs publics considèrent que dès 55 voire 50 ans un salarié est âgé. Le recul de la borne constituera un signal d’autant plus que les entreprises se doivent d’avoir des plans seniors à défaut de quoi elles acquitteront à compter du 1er janvier 2010 une contribution équivalente à 1 % de leur masse salariale.

Le passage à 62 voire 65 ans serait un signe fort adressé tout à la fois aux salariés et aux employeurs. D’autre part, ce serait tourner le dos aux thèses malthusiennes en vertu desquelles le départ des vieux salariés profite à l’emploi des jeunes. De toute façon, il apparaît opportun de reculer cet âge butoir compte tenu que la durée de cotisation a été allongée à 41 ans. Il faut savoir que l’âge moyen d’entrée sur le marché du travail est de 22 ans.

Les simulations démontrent que le passage à 62 ans permettrait de réduire de près de 6 milliards d’euros le déficit de l’assurance-vieillesse.

Ce report à 62 ans de l’âge légal ne doit pas être considéré comme un recul social quand dans le même temps nous gagnons, chaque année, un trimestre d’espérance de vie. Il faudrait également s’interroger à terme sur la nécessité de repousser à 66 ou 67 ans l’âge à partir duquel la retraite à taux plein est accordée aux salariés.

L’équation est simple, soit nous acceptons une baisse du pouvoir d’achat des futurs retraites, soit pour le maintenir, nous acceptons, salariés et employeur, de prolonger la vie professionnelle au-delà de 60 ans.

Comment la France pourra-t-elle casser e fameux mur des 60 ans ? Les syndicats conditionnent le début d’éventuelles négociations sur le sujet par l’accord du patronat de prendre en compte la pénibilité du travail pour déterminer l’âge à partir duquel le salarié a le droit de toucher une pension. L’échec de la négociation sur la pénibilité en 2007 est, en partie, liée au refus de réinstaurer des régimes spéciaux et sur la définition même de la pénibilité.

Les conditions de travail évoluent en permanence. En outre ce qui est pénible à 50 ans ne l’est pas obligatoirement à 30. Par ailleurs, des facteurs extérieurs (vie privée, transports…) peuvent rendre plus ou moins pénible un emploi. Enfin, les actifs occupent un nombre croissant d’emplois durant leur vie. Une prise en compte de la dureté du travail est donc de plus en plus complexe surtout dans le système actuel de mode calculs. Il n’en demeure pas moins que les inégalités en matière d’espérance de vie sont en partie liées aux emplois occupés.

Le passage du régime général en système par points sur le modèle des régimes complémentaires permettrait une prise en compte fine de la pénibilité, un salarié exposé bénéficiant d’un surcroît de points.

De toute façon, le mur des 60 ans est une chimère coûteuse, intenable. Compte du montant de la dette publique, il convient d’éviter que son poids ne soit supporté que par une frange de plus en plus réduite de la population d’autant plus que derrière la question des retraites, il y a celle de la dépendance et de l’assurance-maladie…

mardi 6 octobre 2009

La Lettre du Cercle : N°39 - Oct 2009

Au sommaire de la lettre du Cercle des Epargnants, les mesures fiscales et sociales du projet de loi de finances et du projet de financement de la Sécurité sociale concernant l'épargne, les déficits sociaux, les plans seniors au sein des entreprises...


Lire la lettre




jeudi 1 octobre 2009

Assurance-vie au secours des régimes sociaux

Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle des Epargnants, a été interviewé sur BFM concernant l'assujettissement aux prélèvements sociaux (12,1 %) des unités de compte des contrats multi-supports. Cette mesure qui s'appliquera au moment du décès du titulaire du contrat devrait rapporter 250 millions d'euros.
Pour mémoire, l'assurance vie s'élève à 1200 milliards d'euros, les unités de compte pèsent 200 milliards d'euros et 12 millions de ménage ont un contrat.

écouter l'interview

mercredi 30 septembre 2009

Le retour de la fourmi française

Avec la crise, la remontée du chômage, l'augmentation du taux d'épargne était attendue. Elle a été plus lente que prévue à se dessiner, certainement du fait que la crise financière a incité les Français à privilégier les liquidités aux placements. Avec la consolidation des banques, le taux d'épargne est passé de 15 % au 3ème trimestre 2008 à 16,7 % du revenu disponible brut au 2ème trimestre 2009. Cette progression vise se prémunir des effets de la crise. Elle s'accompagne d'une décrue rapide des crédits à consommation et de l'augmentation faible mais réelle du pouvoir d'achat (1,1 % au second trimestre).
Il est certainement hasardeux de penser que les ménages anticipent les augmentations d'impôt à travers la constitution d'une épargne supplémentaire comme le pense l'économiste Mathilde Lemoine. L'épargne de précaution constitué durant l'été pourrait être en revanche débloquée en fin d'année ou en période de soldes en fonction de la situation économique. Les ménages régulent de plus en plus leurs revenus.
Depuis une dizaine d'années, le taux d'épargne varie entre 14,5 et 17 % loin des 20 % du début des années soixante-dix et des 12 % des années quatre-vingt.
Au sein de l'OCDE, les Français figurent en tête en matière d'épargne et sont très peu endettés par rapport à leurs homologues étrangers.

samedi 26 septembre 2009

Construisons et assouplissons !!!!

Selon une récente étude de l’INSEE portant sur 50 ans de consommation en France, la part des dépenses consacrées au logement est passée de 16 à 19 % de 1960 à 2009. Sur la même période, la population française a augmenté de plus de vingt millions d’habitants. Toujours sur la même période, le nombre de divorces a explosé, les naissances hors mariage sont devenues majoritaires, les familles se décomposent et recomposent. L’augmentation de la population tout comme la mutation des modes de vie ont pour conséquences une demande accrue de logements.

Dans les années soixante et soixante dix, des efforts massifs de construction ont en partie résorbé la crise du logement tout en générant vingt ans après la crise des banlieues.

L’accroissement du nombre de logements a permis à de nombreux Français de devenir propriétaire. Ainsi leur part au sein des ménages est passée de 45 % en 1973 à 54 % en 1988.

De 1984 à 2006, le nombre de résidences principales est passé de 20,5 à 26,9 millions mais cette hausse est imputable en très grande partie à l’augmentation du nombre de logements individuels (11,3 à 15,3 millions). Le nombre de logements collectifs n’est passé que de 9 à 11 millions.

La hausse de la part budgétaire consacrée au logement résulte tout à la fois d’un effet prix, le prix des loyers a progressé plus vite que l’inflation tout comme le prix de l’immobilier à l’achat, et d’un effet volume, la qualité et le nombre de pièces ayant augmenté.

Depuis les années quatre-vingt-dix, du fait de la montée des prix de l’immobilier et de la stagnation du pouvoir d’achat ainsi que la concentration de l’emploi désormais à 75 % tertiaire sur les grands centres urbains, les Français rencontrent de plus en plus de difficultés pour se loger.

Le durcissement des règles d’urbanisme, en particulier, dans les centres villes a eu pour conséquence d’étendre les banlieues et de rallonger les temps de transport. Les Français qui n’avaient pas la chance d’être propriétaire au début des années quatre-vingt-dix ont été bien souvent obligé surtout au moment de l’arrivée des enfants d’opter pour la banlieue. Ce phénomène explique le départ des classes moyennes des centres villes des grandes villes.

Si dans les pays de l’OCDE, la part consacrée au logement représente le principal poste de dépenses pour les ménages, la France se caractérise par son augmentation qui n’est le reflet que d’une pénurie.

Au moment où le développement durable devient une priorité, il apparaît nécessaire d’assouplir certaines contraintes urbanistiques qui, par ailleurs, transforment nos villes en musée au lieu d’en faire des centres de vie.

Il est stérile de refuser tout à la fois la construction de tours tout en exigeant de diminuer la circulation routière ou de protéger des espaces naturels. Il est tout aussi stérile de refuser la densification en habitats des villes tout en jouant les Don Quichotte en matière de droit au logement…

le retour de la fourmi française

Durant les premiers mois de la crise, les Français dubitatifs face à la solidité de leur système financier avaient contrairement aux précédentes récessions maintenus leur niveau d'épargne. Depuis quelques mois, une inflexion est néanmoins notée. selon l'INSEE, le taux d'épargne des ménages est remonté au second trimestre 2009 à 16,2% du revenu disponible brut contre 16 % en début d'année.

Cette progression témoigne que les Français face au risque de chômage souhaitent se constituer une épargne de précaution supplémentaire. Logiquement, cela devrait avoir un impact négatif sur la consommation.

Pour mémoire, le taux d'épargne des Français dépassait 21 % en 1975 et a atteint un minimum de 11 % en 1987. Il varie depuis cette date entre 14 et 16 %.

vendredi 25 septembre 2009

La communication et le logement en pointe

L'INSEE vient de publier une étude sur l'évolution de la consommation des Français sur ces 50 dernières années. Premier constat, la consommation sauf en 1993 a toujours augmenté. Sur un demi siècle, elle a triplé. En revanche, la composition du panier du consommateur a profondément changé. Le poids de l'alimentation est en recul de 38 % en 1960 à 25 % en 2007. Le poids du logement s'est accru passant de 16 à 19 %. L'augmentation des loyers et le renchérissement du coût de l'immobilier explique cette tendance. Il faut également prendre en compte que la qualité des logements a fortement augmenté en 50 ans. La part des services a explosé avec en premier lieu le budget dédié à la communication, multiplié par 5 depuis 1960. La part des loisirs est passée de 10 à 16 %.

retrouver l'étude de l'INSEE

vendredi 18 septembre 2009

Le système de retraite décrypté

En une minute sur le site de l'Expansion, Philippe Crevel décrypte les différents enjeux auxquels devront faire face les futurs retraités.


Deux des cinq vidéos sont en ligne.


Demain toucherons-nous une retraite ?


Pourquoi nos retraites sont menacées ?

lundi 14 septembre 2009

La loi de l'offre

Depuis plus d’une décennie, l’économie mondiale souffre d’une insuffisance d’investissement dans le domaine énergétique au point que des pays industrialisés comme le Royaume-Uni risque de souffrir de coupure d’électricité.

Cette insuffisance concerne tant le secteur électrique que les gisements d’or noir. Il en résulte ainsi que les volumes de pétrole découverts sont inférieurs à la consommation. Il n’est donc pas étonnant que le prix du baril soit revenu au-dessus de 70 dollars. En l’état actuel du marché, son prix d’équilibre se situe autour de 80 dollars d’autant plus que le dollar se déprécie vis-à-vis des autres grandes monnaies.

La spéculation sur le pétrole reprendra sans nul doute en 2010 compte tenu de la progression des besoins de l’économie chinoise qui est déjà la deuxième consommatrice d’or noir.

La Russie sera dans une situation d’arbitre ; en effet, elle est devenue le premier exportateur mondial de pétrole en 2009. Si son économie patine du fait de son incapacité à développer des structures compétitives, la rente pétrolière en fera un acteur financier incontournable ses prochaines années.

Tant que les pays ne se seront pas soustraits à la contrainte pétrolière, des transferts financiers et capitalistiques vont s’effectuer. Les fonds souverains prendront une part de plus en plus active dans le capitalisme occidental. La question est de savoir s’ils continueront à prêter à des Etats surendettés ou s’ils privilégieront les investissements dans des entreprises multinationales voire nationales.

Le surendettement des Etats aura un impact récessionniste dans les prochaines années du fait de l’obligation d’effectuer des transferts financiers au profit du secteur privé. Certains souhaitent le retour de l’inflation pour éponger les dettes. Or, les prix sont désormais fixés au niveau mondial. Les grandes entreprises dépendent plus du coût de a main d’œuvre chinoise que celle de la France. La capacité de la Chine à fournir une offre abondante pèsera durant plusieurs années sur les prix tout comme l’existence d’un fort chômage en occident.

lundi 7 septembre 2009

Malthus/Schumpeter, on refait le match

Avec les Trente Glorieuses, avec la révolution verte qui a permis dans de nombreux pays en voie de développement de vaincre la famine, avec les nouvelles technologies, Malthus avec sa loi des rendements décroissants, avec sa théorie de la stagnation faisait pale figure face à Schumpeter qui avait placé au cœur de sa théorie la progrès technique.

Daniel Cohen, dans son dernier ouvrage, « la prospérité du vice » nous amène à nous réinterroger sur les réflexions de Malthus. En redécouvrant que le principe de rareté s’applique à tout et à notre environnement, que la prospérité des uns ne fait pas le bonheur des autres, le match semble réouvert entre les deux économistes.

Si le pessimisme est de retour dans le monde économique, cela est en grande partie à cause de la stagnation des gains de productivité en occident. Les pays industrialisés vivent de leur rente de situation et dilapide le trésor accumulé depuis 200 ans.

La chute de l’empire soviétique, ou plutôt son implosion, est d’ordre certes politique mais également et avant tout d’ordre économique. La même histoire peut se répéter…

Les Etats-Unis avaient du milieu des années soixante aux années quatre-vingt enregistré des taux de croissance plus faibles que ceux des pays européens. Certains experts imaginaient même que l’Europe pourrait à l’aube du XXIème siècle surpasser les Etats-Unis. Or, la révolution technologique provoquée par les nouvelles techniques de l’information et de la communication ont permis aux Etats-Unis de distancer l’Europe et le reste du monde, le Japon y compris qui d’est enfoncé dans une stagnation depuis près de 20 ans.

Cette nouvelle révolution technologique a offert aux Etats-Unis le statut d’hyperpuissance, de pays dont la dette publique était faible et le budget excédentaire.

L’éclatement de la bulle Internet, les attentats du 11 septembre 2001, les deux guerres, Afghanistan et Irak, ont eu raison de leur puissance.

Le réveil chinois amorcé dès 1978 par Deng Xiaoping qui a prolongé et amplifié celui des dragons asiatiques a eu pour conséquences des transferts massifs de production au détriment des pays anciennement industrialisés. A la différence des précédentes vagues de transferts, l’Occident n’a pas été capable de hausser son niveau de compétitivité. Les firmes multinationales ont encaissé la rente générée par les gains de coûts issus de la production en Chine mais n’ont pas été à la base d’un choc d’offre. Les innovations financières tout comme la spéculation ont masqué la stagnation, voire l’ont favorisé.

Malthus rode avec la bataille des matières premières qui s’engagent avec la Chine qui avec ses 1,3 milliard d’habitant en aura besoin de toujours plus.

La terre comptera 9 milliards d’habitants d’ici 2050 soit un nombre que jamais Malthus n’aurait pu imaginer. En revanche, il apparaît de plus en plus que sans nouvelle révolution technologique de grande ampleur, le cap soit difficile à franchir.

Les gains issus des nouvelles technologies semblent s’épuiser. Elles ont été utilisées pour tayloriser les services, pour automatiser des taches administratives. Aujourd’hui, un défi s’impose aux pays développés, celui de mieux exploiter les compétences de leurs actifs. Le niveau éducatif s’est élevé fortement depuis 50 ans sans pour autant que le travail se soit enrichi à du concurrence pour une grande majorité de salariés. La déshumanisation du travail en relation avec la destruction des liens sociaux provoque de nombreuses insatisfactions professionnelles accrues par un sentiment dominant d’injustice sociale/

La meilleure utilisation du capital humain est une clef de la sortie de la crise actuelle. Redonner aux salariés l’envi d’enrichir leur travail et leur entreprise est une condition sine qua non pour restaurer une croissance durable.

vendredi 4 septembre 2009

La lettre n°38 du Cercle des Epargnants du mois de septembre

Au sommaire de la lettre d'information du Cercle du mois de septembre 2009 :


- le rendez-vous des retraites de 2010
- les derniers résultats du PERP et de l'assurance-vie
- l'évolution de l'épargne au sein de l'OCDE
- la tournée du Cercle en France


lire la lettre




jeudi 3 septembre 2009

Les PME et la sortie de crise

Au moment où l'OCDE annonce une reprise de l'activité, la question du financement des PME se pose avec acuité. Philippe Crevel a été interviewé sur ce sujet par la rédaction de l'hebdomadaire "témoignage Chrétien".

l'article de Témoignage Chrétien

le site de Témoignage Chrétien

mardi 1 septembre 2009

Un tiers des actifs sont sur le départ à la retraite...

D'ici 2020, un tiers des actifs aura quitté le marché du travail. En 2005, la France métropolitaine comptait 11 millions de personnes âgées de 50 à 65 ans. Elles représentent 28 % de la population active et 23 % de la population ayant un emploi. 52 % occupe un emploi contre 67 % pour les 15/49 ans.

75 % des 50/54 ans ont un emploi ; ce taux baisse à 55 % chez les 55/59 ans et à 15 % chez les 60/64 ans.

Pour des raisons de structures démographiques, les régions les plus concernées par les départs seront : l'Aquitaine, les Poitou Charentes, le Limousin, l'Auvergne et la Bourgogne.

L'énergie, l'agriculture, les activités immobilières, l'administration, les activités financières figurent en tête des secteurs concernés par les départs avec un taux supérieur à 40 % d'ici 2020.

mardi 25 août 2009

Déficit d’énergie ou d’investissements

Déficit d’énergie ou d’investissements


De nombreuses études économiques tablent sur une crise énergétique de grande ampleur dans les prochaines années, crise qui serait d’autant plus grave si la croissance était de retour. Il faut au préalable souligner que l’énergie sous sa forme pétrolière mais aussi sous les autres formes demeure peu coûteuse. Son prix a évolué moins rapidement que le PIB et que les prix. Du fait du mouvement erratique des cours, la sensibilité de l’opinion aux hausses est forte. Il n’en demeure pas moins que sur longue période, les prix des matières premières ont, en prenant en compte l’inflation et le niveau de vie, eu tendance à diminuer.

Cette crise énergétique serait liée à l’épuisement supposé du pétrole qui reste la matière énergétique clef du fait de ses caractéristiques (facilité de transport, multi-usage et rendement énergétique élevé) et à l’insuffisance de la production d’électricité.

Pour le pétrole, l’absence de transparence concernant le montant des réserves de pétrole ce qui permet aux producteurs et aux spéculateurs (qui peuvent être les mêmes) de jouer avec les cours, rend difficile toute prévision sur la production à venir.

En ce qui concerne l’électricité, les données sont connues. Compte tenu de l’évolution de la consommation, des ruptures d’alimentation en hiver comme en été peuvent intervenir dans les pays industrialisés d’ici deux à cinq ans. L’Afrique du Sud est obligée d’organiser des délestages et donc des coupures d’électricité dans certaines villes pour éviter l’effondrement de son réseau du fait d’une trop forte demande.

Que ce soit pour le pétrole ou pour l’électricité, le risque de déséquilibres entre offre et demande est intiment lié à un sous-investissement.

La production du pétrole est régie par la règle de la rente. Le coût moyen d’extraction avoisine les 5 dollars le baril dans les pays du Golfe. Ce coût atteint pour les forages en Mer du plus de 45 dollars le baril.

Le cours du pétrole varie depuis le contre-choc pétrolier de 1986 entre 20 et 150 dollars si l’on retient le pic de 2008. Du fait de la spéculation, du nombre réduit de nouveaux gisements découverts, le prix a une tendance naturelle à se caler sur le coût marginal de production. Il pourrait même à terme se caler sur le coût marginal de production à venir. Si à 20 dollars le baril, les compagnies pétrolières comme les pays producteurs ne sont pas incités à investir, il pourrait en être différemment avec des cours supérieurs à 60 ou 70 dollars le baril. Aujourd’hui, les gisements de pétrole sont exploités entre 30 et 45 % ; il serait possible en améliorant les techniques (envoi de gaz ou de sable sous pression) de récupérer au moins jusqu’à 50 % du pétrole. Par ailleurs, de nombreuses zones de l’hémisphère restent encore peu cartographiées. Les zones maritimes ou autour des pôles nécessitent des investissements importants mais pourraient comporter de nombreux champs.

Une autre voie qui est peu exploitée est la recherche pour améliorer le rendement énergétique du pétrole. Certes des progrès ont été réalisés surtout après le 1er et le second choc pétrolier mais depuis il y a un certain statuquo même le passage au dessus la barrière des 150 dollars le baril a relancé le débat en la matière.

Le sous-investissement chronique s’explique par la volonté des pays producteurs comme des compagnies de diversifier leurs ressources. Le pétrole étant voué à devenir une énergie du passé, il convient de préparer l’avenir en optant pour des actifs rémunérateurs et sûrs comme les bons du Trésor américains. Le pétrole compte tenu des rejets de gaz à effet de serre qu’il génère a mauvaise presse. Face à la menace des investisseurs institutionnels, des fonds de pensions de préconiser des placements vertueux, les compagnies pétrolières privilégient les placements compatibles avec l’éthique du fameux développement au détriment de leur cœur de métier.

L’économie mondiale a connu plusieurs changements d’énergie, le bois a été remplacé par le charbon qui lui-même l’a été par le pétrole. Nous ne sommes face à un problème inconnu même si le pétrole par ses qualités a permis une explosion de la puissance de déplacement et de production sans comparaison avec ce que nous avions connu dans le passé. Il n’y a jamais eu de monopole énergétique ; le bois était en concurrence avec l’eau et le vent puis rapidement avec le charbon. Le pétrole est en concurrence avec l’eau (à travers l’hydroélectricité et avec le nucléaire).

La force du pétrole provient de son intensité énergétique et sa facilité de stockage que nous ne retrouvons pas avec l’hydrogène ou avec le nucléaire…

L’électricité est une énergie secondaire car elle suppose l’existence d’une énergie primaire (pétrole, vent, solaire, nucléaire, eau…). Du fait de la construction de réseaux de plus en plus denses, cette énergie est accessible, au sein des pays développés, à tous ou presque. Nul ne s’étonne de pouvoir s’éclairer, de faire tourner un nombre accru de machine, de chauffer ou de refroidir son appartement ou ses bureaux de jour ou de nuit. Cette faculté n’est rendue possible que par la réalisation de nombreuses centrales. Or, dans la quasi-totalité des pays, depuis les années quatre-vingt, les investissements en matière de production d’énergie électrique ont été réduits.

Plusieurs raisons expliquent ce retournement. Les accidents nucléaires de Three Miles Island aux Etats-Unis et de Tchernobyl ont accru la contestation à l’égard de cette énergie dans de très nombreux pays. Les programmes de construction de centrales ont été arrêtés et dans certains pays comme en Allemagne, des plans de sortie du nucléaire ont même été adoptés.

Il y a eu également une sous-évaluation des besoins énergétiques d’ordre électrique. En France, il était même de bon ton d’indiquer que le parc nucléaire était disproportionné compte tenu de la demande. La tertiairisation des économies, le développement de l’informatique tout comme la multiplication des équipements exigeant de fortes puissances électriques ont déjoué les pronostics. Aux pics de production d’hiver en période de grand froid, il faut désormais ajouter ceux liés aux canicules qui poussent les particuliers comme les entreprises à utiliser leur système de climatisation.

Une autre explication du sous-investissement s’explique par le marché peu concurrentiel de l’énergie électrique avec l’existence de monopoles ou d’oligopoles nationaux. Le rôle des pouvoirs publics dans l’établissement des tarifs ne concourt pas à la mise en place d’un marché équilibré.

Les ententes sur les tarifs et les pressions des pouvoirs publics ont pour conséquences tout à la fois l’existence de rentes et d’endettement. Les compagnies n’ont pas été incitées à gérer au mieux leur parc reportant sur les gouvernements les décisions relatives aux investissements.

A défaut d’avoir investi à temps, EDF a été contrainte d’allonger la durée de vie de ses centrales nucléaires de 10 à 20 ans. Cet allongement aura pour conséquences un accroissement sensible du coût de l’électricité du fait des travaux à réaliser pour garantir un niveau de sécurité satisfaisant.

Le choix de l’allongement de la durée de vie s’est imposé comme l’unique solution car le lancement d’un nouveau programme ne portera ses effets que dans 10 ans or il faut d’ici là faire face à la demande.

Les énergies renouvelables restent pour le moment accessoires du fait de leur faible intensité énergétique. EDF obligé par l’Etat rachète à prix d’or la production électrique issue des éoliennes. En revanche, la France a accumulé un retard important dans le domaine de l’énergie solaire ; l’Allemagne a, en revanche, investi en la matière de manière plus importante.

L’utilisation de l’énergie électrique pour le transport bute toujours sur le problème des batteries. Elles cumulent une série d’handicaps : capacité réduite, durée de vie limitée et coût élevé. Même si des progrès ont été réalisés ces dernières années afin de réduire leur taille et leur poids, elles freinent le développement des véhicules électriques.

Les projets de voiture électrique butent sur le problème des batteries. Le projet de transformer les stations à essence en station de batteries dans lesquelles les automobilistes opéreraient un changement standard de batteries est évoqué.

Le domaine de l’énergie qui est la clef de voûte du système économique est un champ sans fin d’investissement. Au-delà des énergies traditionnelles, il y a évidemment les énergies naissantes ou émergentes qui exigent le lancement de programmes de recherche. Or, les pouvoirs publics et, en particulier l’Europe, semblent absents. Il y a une nouvelle frontière à franchir qui exige la mobilisation de nombreux acteurs.

Baby et papy boom

Avec l'Irlande, la France reste la championne d'Europe pour le nombre de naissances, plus de 800 000 en 2008, soit le chiffre le plus élevé enregistré depuis 1981. Avec un taux de fécondité de 2,1, le nombre de naissances s'est accru de 1,2 % par rapport à 2007. L'âge moyen à la maternité continue de progresser pour atteindre près de 30 ans soit deux ans de plus que sur la précédente décennie.

De plus en plus d'enfants naissent hors mariage. 140 000 PACS ont été signés en 2008 contre 273 000 mariages. En 2008, l'Insee a recensé un pacs pour deux mariages alors qu'il en comptait seulement un pour neuf il y a cinq ans, en 2003. 52 % des naissances ont lieu hors mariage.


Cette augmentation du nombre de naissances intervient au moment où, le nombre de femmes en âge de procréer diminue. Depuis dix ans, leur nombre a ainsi baissé de 2 % par an, ce qui représente 200 000 mères potentielles de moins depuis 1999.

21,5 % des bébés avaient une mère de plus de trente-cinq ans, contre seulement 16,5 % il y a dix ans.

Ces bons résultats ne doivent pas occulter le vieillissement de la population liée à l'allongement de la durée de la vie. En dix ans, le nombre de personnes âgées de plus de 75 ans a augmenté de plus de 35 %, soit presque cinq fois plus vite que la population totale. Dans le même temps, la part des personnes âgées de moins de 20 ans est restée quasiment stable. "Les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses, constate L'INSEE 5,6 millions de personnes de plus de 75 ans et plus vivent en France."

En 2008, l'espérance de vie s'est stabilisée : elle a atteint 84,3 ans pour les femmes et 77,5 ans pour les hommes. Depuis 1950, les hommes ont gagné quatorze ans de vie et les femmes quinze.

jeudi 6 août 2009

500 milions d'Européens

Selon une étude publiée par Eurostat le 3 août 2009, l'Union européenne comptait au 1er janvier de cette année, 499,8 millions d'habitants en progression de 2,1 millions par rapport à 2008 soit un taux annuel de progression de 0,4 %. L'accroissement naturel a été de 0,6 million et le solde migratoire positif de 1,5 million.

le taux de natalité a progressé en 2008 avec 5,4 millions de naissance. Le taux de natalité est de 10,9 pour mille soit une augmentation de 0,3. Dans tous les Etats, le taux de natalité a progressé sauf en Allemagne.

En 2008, 4,8 millions de décès ont été enregistrés. Le taux de mortalité a été de 9,7 pour 1000 soit le même taux qu'en 2007.

La France se démarque de ses partenaires par un fort taux de natalité, 13,3 pour 1000 en augmentation par rapport à 2007 12,9 pour mille. Notre pays arrive en seconde position derrière l'Irlande (14,4) et devant le Luxembourg (13,1). En matière de taux de mortalité, la France (8,9 pour 1000) se situe légèrement au-dessous de la moyenne (10,0 pour 1000) en augmentation par rapport à 2007 (8,3). Chypre, Malte et l'Estonie ont de taux de mortalité inférieurs.

L'augmentation de la population française est de 7 pour 1000 soit plus de trois fois la moyenne européenne. Plus de la moitié de l'accroissement de la population française est liée à la natalité.

Les pays qui connaissent la plus grande croissance démographique sont : l'Irlande, l'Espagne, le Luxembourg, Chypre.

mardi 4 août 2009

Report de l'âge de la retraite ou allongement de la durée de cotisation

En 1993, Edouard Balladur a décidé de porter à 160 trimestres la durée de cotisations nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein et par ailleurs retenir non plus les 10 meilleures années mais les 25 meilleures années pour le calcul des droits.

La DREES revient sur cette réforme en soulignant qu'elle a aboutit à allonger la durée de cotisation de 8 mois contre 6 mois espéré.

Ces données ont « une importance considérable, écrit Antoine Bozio, le rapporteur de l'étude. La question est en effet de savoir sur quel curseur joué, La loi de 2003 prévoit de maintenir constant le rapport entre durée d'assurance et durée de la retraite. Au vu des dernières estimations disponibles sur l'évolution de l'espérance de vie, cela conduirait à relever de 41 ans à 41 ans et demi la durée de cotisation d'ici à 2020. L'autre possibilité est de reculer l'âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans voire au-delà. Le simple passage à 62 ans génèrerait une économie de 6,6 milliards d'euros soit le montant du déficit prévu pour la CNAV cette année.

lire l'article des Echos

lire le rapport de la DREES

lundi 3 août 2009

L'économie américaine a-t-elle atteint le fond de la piscine ?

Pour le 4ème trimestre consécutif, soit la première fois depuis les années 30, le PIB des Etats-Unis a reculé au second trimestre 2009. La baisse de 1 % est certes très nettement inférieure à celle des trimestres précédents, 6,4 % pour le premier trimestre et 5,4 % pour le dernier trimestre de l’année 2008. Point encourageant, la contraction est inférieure à celle attendue, 1 au lieu de 1,5 %.

L’économie américaine semble avoir atteint un palier grâce en autre aux effets du plan de relance. L’investissement public a cru de 5,6 % offrant un point de croissance au PIB.

Les dépenses des entreprises ont continué à diminuer, -8,9 % au second trimestre contre 39,2 % au premier trimestre. Les dépenses des ménages ont reculé de 1,2 % et leur taux d’épargne a atteint 5,2 % fin juin. La baisse de la consommation est la conséquence directe de la montée du chômage qui frappe 9,5 % de la population active et qui devrait rapidement dépasser 10 %.

Les différents indices semblent prouver que la crise a trouvé un plancher mais rien ne garantit que la reprise puisse éclore tant les fondamentaux sont minés.

Une stabilisation des prix immobiliers, après une chute libre de deux ans, est enregistrée. La légère remontée des ventes de voitures, 3,4 millions au mois de juillet contre plus de 5 millions en juillet 2005, démontre que le retour à la normal sera long. La Chambre des Représentants a, sans surprise, prolongé la prime à la casse en y affectant 2 milliards de dollars supplémentaires.

Face aux revendications de lancement d’un nouveau plan de relance, les pouvoirs publics américains soulignent qu’une faible partie du précédent est réellement entrée en phase active. Le plan de 767 milliards de dollars portera essentiellement ses effets à partir de la fin de l’année 2009.

mardi 28 juillet 2009

Embellie estivale pour le chômage ! Même si elle est temporaire, elle n'en demeure pas moins un signe positif

Au mois de juin 2009, la France comptait 18 600 demandeurs d’emploi en moins soit un recul de 0,7 %. Cette baisse est la première depuis un an. Chez les moins de 25 ans, ce recul est de 3,9 %.

Cette diminution trouve ses sources tout à la fois dans la bonne tenue de la consommation de produits manufacturés, +1,4 % au mois de juin et dans les faibles entrées sur le marché du travail avec la proximité de l’été.

Les entreprises ont massivement déstockées depuis plus de six mois et sont, de ce fait, contraintes de remonter le niveau de production pour la rentrée. La légère reprise de l’industrie automobile peut expliquer également cette timide embellie.

Bien évidemment, le chiffre du mois de juin ne peut à lui seul prouver que la crise est terminée. La reprise française reste conditionnée à celle de l’Allemagne où des signes encourageants sont notés.

Il est certain que l’économie mondiale a atteint un pallier ; il reste à savoir si quelle sera la nature de la reprise, forte mais brève ou étale. Par ailleurs, le retour de l’inflation à l’horizon 2011 est toujours évoqué avec des taux de 3 à 5 %.

vendredi 24 juillet 2009

la crise d'après

Les pays occidentaux sont toujours plongés dans la récession que les médias, les autorités monétaires… soulèvent la grave question de la menace inflationniste. A force d’avoir dénoncé la myopie des marchés, il faut désormais anticiper la crise de demain.

La FED a ainsi déclaré qu’elle avait déjà son plan pour contrecarrer le retour de l’inflation mais que bien évidemment la priorité restait de lutter contre l’inflation.

A défaut d’expliquer les moteurs réels de la récession et en particulier ses sous-jacents, il est plus simple de se focaliser sur une menace bien connue même si elle demeure hypothétique.

Depuis près d’une décennie, nous vivons dans un monde d’abondance monétaire du fait de taux d’intérêt faibles. La masse monétaire a cru deux fois plus vite que le PIB.
Il a été de bon ton de considérer que l’appréciation des actifs avait permis d’absorber ces charrettes de monnaie. Leur chute permet également d’expliquer la déflation et donc l’absence d’inflation. Il est vrai qu’aujourd’hui les banques ont privilégié la reconstitution de leurs actifs pour faire face à leurs engagements.

La déification des marchés financiers qui ont été transformés en juges de paix pour l’appréciation de l’ensemble des valeurs et des risques a cédé la place à un scepticisme tout aussi irrationnel.

Il n’y a pas de marché de parfait car un marché suppose par définition que les acteurs n’ont pas tous le même niveau d’information. Aujourd’hui, plus personne ne croyant son voisin, les marchés se sont grippés.

Mais au-delà de cet aspect financier non négligeable, il n’en demeure pas moins que les vieux pays industrialisés sont confrontés à un choc d’offre du fait de la capacité sur la quasi-totalité des marchés de biens et de service des pays émergents de fournir les consommateurs à moindres coûts.

L’occident s’endette pour continuer de consommer pendant que les pays émergents épargnent… Logiquement cela devrait être l’inverse. Au rythme actuel, peut-être que les retraités des pays émergents auront de meilleurs pensions que ceux des pays anciennement industrialisés…

mercredi 22 juillet 2009

la consommation fait de la résistance

La consommation des ménages en bien manufacturés s’est accrue de 0,7 % au premier semestre et de 1,4 % au mois de juin. Le résultat du premier semestre est le meilleur enregistré depuis 2007

La consommation de produits manufacturés représente un quart de la consommation totale. Les trois quarts sont l’alimentation, l’habitation et les services (loisirs, téléphone…)

Sur le premier trimestre même si un essoufflement est constaté, l’effet prime à la casse est indéniable (4,7 % au premier semestre mais recul de 0,2 % en juin). Les modalités de sortie de la prime à la casse conditionneront l’activité de ce secteur au premier semestre 2010.

Si sur le premier semestre, le secteur de l’habillement a connu un repli de 0,3 %, les soldes du mois de juin ont rencontré malgré les déclarations négatives des professionnelles un succès (+3,6 % au mois de juin).

Au-delà de la prime à la casse, la consommation des ménages enregistre de bons résultats du fait de :

• la désinflation
• la non reconstitution de leur patrimoine


Sur un an, les prix ont baissé de 0,5 % et de 0,1 % au mois de juin. Les prix de l’énergie ont baissé de 17,4 % et les prix des produits alimentaires de 0,4 %. Les prix des légumes ont baissé de 5,6 % en un an. Il n’y a pas en revanche de déflation. L’inflation sous-jacente corrigée des données saisonnières demeure positive autour de 1,5 % par an.

Le pouvoir d’achat des Français devrait s’accroître entre 0,5 et 0,9 % cette année ce qui est toujours favorable à la consommation.

Face à la crise et à la différence des précédentes, les ménages français n’ont pas accru leur effort d’épargne. Il reste autour des 15 % du revenu disponible brut. Aux Etats-Unis, en moins d’un an, il est passé de 0 à 6,9 % du revenu disponible brut.

Les ménages français auraient pu avoir la tentation d’accroître leur effort d’épargne tant pour reconstituer leur patrimoine qui a été affecté par la dépréciation des actifs que par précaution.

La faible exposition des ménages français aux actions peut expliquer que la reconstitution du patrimoine ne soit pas une priorité. Par ailleurs, le taux d’épargne français n’avait que très faiblement baissé ces cinq dernières années et se situait largement au-dessus de la moyenne de l’OCDE et de l’Union européenne.

Par ailleurs, le plan de relance du Gouvernement commence sans nul doute à faire ses effets avec la suppression du premier tiers pour les Français assujettis à la première tranche de l'IR.

La montée du chômage ne pèse pas encore trop sur la consommation du fait qu’elle est encore récente, les dispositifs sociaux jouant leur rôle de soupape de sécurité.



Le processus de désinflation est arrivé à son terme et les gains en la matière pour la consommation sont derrière nous.

Le maintien d’un haut niveau de la consommation est conditionné à l’arrêt des destructions de l’emploi.

Compte tenu de la nature de notre économie (services pour les trois quarts et secteur industriel centré sur les transports), la sortie de crise risque d’être lente mais moins heurtée que celle de nos partenaires.

Auto-entrepreneurs, véritable succès ou feu de paille

Les Français n'auraient plus confiance dans leur système d'Etat providence ou auraient-ils pris le parti de l'offre en plébiscitant le régime de l'autoentrepreneur en vigueur depuis le début de l'année. 182 000 personnes se sont inscrites depuis le début du mois de janvier en tant qu'autoentrepreneurs dont 165 000 nouveaux créateurs. En six mois, l'objectif fixé par le Gouvernement sur l'année a été atteint (objectif de 200 000).Les créations d'entreprises ont atteint en juin un "record historique" pour s'établir à 51.247. Le nouveau régime de l'auto-entrepreneur représente ainsi plus de la moitié des 271.896 entreprises déjà créées sur les six premiers mois de l'année 2009, a relevé le secrétaire d'Etat aux PME. Le nombre de créations d'entreprise pourrait atteindre 500 000 cette année contre 327 000 en 2008.

Les avantages de ce dispositif initié par Hervé Novelli sont la simplicité et le paiement des charges en fonction du chiffre d'affaires. Il n'en demeure pas moins que ce régime est limité à une micro-activité et qu'il peut être générateur de concurrence déloyale comme l'on souligné les artisans et les commerçants.

Le régime du paiement des charges une fois le chiffre d'affaires réalisé devrait être la règle et se diffuser à l'ensemble des statuts.

Le droit des sociétés est de plus un droit constitué de particularismes avec de ce fait des niches. Il est difficile de passer d'un statut à un autre. Il serait sain de le simplifier en s'inspirant des solutions éprouvées.

Par ailleurs, la grande question à la quelle nous n'avons pas de réponse est la réalité économique des auto-entrepreneurs. Sans nul doute que ce statut a permis comme en son temps le chèque emploi-service limiter le recours au travail au noir. Mais combien de réelles entreprises sont-elles en activité et pour quel montant de chiffre d'affaires ? Rendez-vous à la rentrée pour analyser les premiers résultats !