vendredi 20 juin 2008

Messieurs HAUSSMANN ET BIENVENÜE REVENEZ !

LE GRAND PARIS
MESSIEURS HAUSSMANN ET BIENVENÜE
REVENEZ D’URGENCE !


Le lancinant débat sur les 35 heures, la question des retraites et le déficit récurrent des finances publiques nous feraient oublier que chaque jour, en France, nous assistons impuissant à un gâchis sans nom. En effet, tous les jours de la semaine, des milliers ou plutôt des millions d’heures sont gaspillés dans des embouteillages vécus comme une fatalité par les automobilistes essentiellement parisiens.

Selon une étude européenne, le coût de ces heures perdu est évalué à plus de 245 milliards d’euros. Pour la France, ce coût dépasserait les 20 milliards d’euros.

Chaque jour, les autoroutes d’accès à Paris sont embouteillées à partir de 7heures jusque vers 10 heures. Par facilité et par manque de crédits, cette nuisance est acceptée voire encouragée afin de dissuader les Français à utiliser leur voiture. Or, le réseau ferré serait incapable de supporter le report d’un quart des automobilistes. Les lignes A et D du RER, les lignes 1et 13 du métro sont déjà plus que saturées.

L’incapacité des automobilistes de s’associer pour exiger la réalisation d’investissement contribue au maintien de la situation.

Les pouvoirs publics n’ont pas réalisé, depuis 20 ans, d’investissements routiers substantiels en Ile de France si l’on excepte le bouclage de l’A86 et l’A 14 avec en outre le concours de financement privé. Le système actuel en étoile avec le raccordement des autoroutes en provenance de la province sur l’A6, l’A1 et l’A13 ne peut que générer des engorgements.

Il est à remarquer que l’Etat sous la IIIième République avait été capable de lancer des grands travaux. En moins de 20 ans, au début du 20ième siècle, un réseau ferré a été construit sous Paris. Aujourd’hui, la réalisation de nouvelles lignes apparaît comme un défi impossible à conduire. La priorité donnée au court terme par les élus explique en partie cette incapacité à mobiliser les énergies en faveur d’investissements structurants. La peur des nuisances générées par les travaux et la lenteur de leurs retombées dissuade les élus à se lancer dans de telles opérations.

Or, le Grand Paris est asphyxié par le manque de voies de transports. Il manque un axe rapide Nord Sud pour traverser l’Île de France. Le projet de souterrain sous la capitale imaginé dans les années quatre-vingt a été oublié. La question de la pollution ne saurait justifier l’abandon d’un tel projet. Préfère-t-on la pollution provoquée par des heures d’embouteillage en surface à celle maîtrisable dans un souterrain.

Cette liaison rapide permettrait de connecter enfin les deux grands aéroports d’Ile de France, Orly et Roissy.

En matière de transports en commun, il est étonnant que les deux aéroports ne soient pas également reliés entre eux sans rupture de charge. De même, les aéroports parisiens sont mal reliés aux centres d’affaires en particulier celui de la Défense. Il en est de même des différentes gares ferroviaires. Face à ce problème, la SNCF imagine d’en construire une nouvelle afin de créer une plate –forme de ces différentes lignes de TGV. A défaut de se lancer dans la construction d’une nouvelle gare, il conviendrait de réaliser des liaisons rapides entre la gare Montparnasse et la Gare de Lyon ainsi qu’entre ces deux gares et les gares du Nord et de l’Est.

En banlieue, le réseau est vétuste et peu conforme aux attentes légitimes des utilisateurs. Il faut plus de temps pour aller du Sud de l’Essonne à Saint Denis que pour aller de Paris à Tours. Une rénovation des lignes s’impose comme la réalisation d’un réseau plus dense et moins en étoile.

Bien évidemment, la question du financement se pose. La région Ile de France est une des plus riches d’Europe. L’absence de communauté urbaine, la compétition entre les collectivités locales, le poids de l’Etat dans l’aménagement du territoire ne favorisent pas le lancement d’un plan d’infrastructures. Il y a pourtant urgence afin que la région capitale conserve son rang et maintienne son pouvoir d’attraction économique et touristique.

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